Droit de la famille

[TRADUCTION] « L’Ă©clatement de la cellule familiale peut victimiser les enfants de diverses façons. Il peut les priver d’un parent. Il peut les laisser dans la pauvretĂ©. Il peut causer de la violence. Il peut faire tout cela sans leur permettre de faire entendre adĂ©quatement leur voix. Lorsque les droits des enfants sont en jeu, peut-ĂȘtre plus que partout ailleurs, les solutions juridiques rĂ©actives sont inadĂ©quates. Il faut des attitudes proactives chez les avocats et les juges pour mettre en lumiĂšre les problĂšmes des enfants et leur trouver des solutions ».

La trĂšs honorable Beverly McLachlin, C.P., « Reaction and Pro-action: Bringing Family Law Advocacy Into the 21st Century »

ExposĂ© donnĂ© lors du Family Law Dinner de l’Association du Barreau de l’Ontario,
le 24 janvier 2002, Ă  Toronto

Étant donnĂ© que les enfants comptent beaucoup sur les adultes qu’ils cĂŽtoient pour exercer leurs droits en droit de la famille, la responsabilitĂ© de faciliter cet exercice incombe aux adultes, soit les parents, les avocats, les juges, les mĂ©diateurs, les conseillers et les spĂ©cialistes des enfants. Une telle dĂ©marche comprend le soutien Ă  la participation effective des enfants aux affaires qui les touchent directement et profondĂ©ment.

Les droits de l’enfant sont directement visĂ©s dans les litiges en droit de la famille de diverses façons, notamment lorsque :

  • l’enfant fait l’objet d’une procĂ©dure judiciaire (parce que la relation avec ses parents est rompue), mais dans laquelle il n’est pas considĂ©rĂ© comme partie;
  • l’enfant souhaite obtenir rĂ©paration dans le systĂšme de justice familiale ou recherche une certaine Ă©mancipation ou un soutien de son plein droit;
  • l’enfant est considĂ©rĂ© comme partie Ă  une procĂ©dure – une situation qui survient principalement dans les dossiers de protection de l’enfance oĂč les enfants ont atteint un certain Ăąge;
  • l’enfant peut disposer d’un conseiller juridique qui lui est dĂ©signĂ© ou d’un ami de la Cour;
  • son nom ou son statut est concernĂ© (par exemple, dans des cas tels que l’adoption, l’immigration, un mariage ou un divorce);
  • sa propre situation de fortune ou sa prise de dĂ©cisions est en jeu (par exemple, les soins mĂ©dicaux).

La common law est passĂ©e d’une conception des enfants en tant que possessions matĂ©rielles Ă  un accent mis sur la protection de leur intĂ©rĂȘt supĂ©rieur, mais elle Ă©volue toujours en reconnaissant les enfants comme des sujets Ă  l’intĂ©rieur du droit de la famille. Il existe une tendance selon laquelle les enfants doivent ĂȘtre tenus Ă  l’Ă©cart du processus, alors que seules des mesures lĂ©gislatives provinciales ou territoriales en matiĂšre de protection de l’enfant permettent aux enfants ĂągĂ©s de plus de 12 ans de participer aux procĂ©dures qui les concernent ou d’ĂȘtre reconnus comme partie. Et, mĂȘme lĂ , de telles mesures ne sont pas automatiques et dĂ©pendent fortement de la prĂ©sence d’un adulte qui informe l’enfant et facilite sa participation.

Ni la Loi sur le divorce ni les mesures lĂ©gislatives provinciales ou territoriales ne font rĂ©fĂ©rence aux droits de l’enfant, mais elles mentionnent plutĂŽt l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant, qui n’est que l’un des droits dĂ©tenus par l’enfant selon la Convention.

Les cours supĂ©rieures ont la capacitĂ© d’encourager leur compĂ©tence parens patriae d’agir dans l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant, alors que les parents sont obligĂ©s de faire de mĂȘme du point de vue du droit, en vertu de leur devoir fiduciaire. Les adultes sont les acteurs prĂ©dominants en droit de la famille plutĂŽt que les enfants eux-mĂȘmes, malgrĂ© que ceux-ci soient profondĂ©ment touchĂ©s.

Droit international

  • Les articles suivants de la Convention : 3, 5, 9, 12, 18(1), 19, 27, 35, 36 

The following CRC articles may become a focus in family law:

Les articles suivants de la Convention peuvent devenir centraux en droit de la famille :

Article 3 : intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant considĂ©rĂ© comme une « considĂ©ration primordiale » dans toutes les dĂ©cisions qui le concernent

Article 5 : responsabilitĂ© des parents de fournir une orientation ou un encadrement Ă  l’enfant dans le respect de ses droits d’une maniĂšre qui corresponde au dĂ©veloppement de ses capacitĂ©s

Article 9 : (non-sĂ©paration des parents ou droit de l’enfant d’entretenir des relations rĂ©guliĂšres avec ses deux parents s’il est sĂ©parĂ© de l’un d’eux ou des deux, Ă  moins que cela ne soit pas dans son intĂ©rĂȘt supĂ©rieur

Article 12 : droit de l’enfant d’exprimer son opinion sur toute question l’intĂ©ressant

Paragraphe 18(1) : responsabilitĂ© premiĂšre des parents ou des reprĂ©sentants lĂ©gaux de l’enfant de l’Ă©lever et d’assurer son dĂ©veloppement; ceux-ci doivent ĂȘtre guidĂ©s avant tout par l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant

Article 19 : protection contre toute forme de violence

Article 27 : droit de l’enfant Ă  un niveau de vie suffisant

Article 35 : mesures de protection contre l’enlĂšvement

Article 36 : protection contre toutes les autres formes d’exploitation

Sources d’interprĂ©tation

Droit canadien

  • Loi sur le divorce, LRC 1985, c 3 (2e suppl.), paragraphe 16(8) – En rendant une ordonnance de garde ou d’accĂšs, le tribunal doit uniquement tenir compte de l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant Ă  charge, « dĂ©fini en fonction de ses ressources, de ses besoins et, d’une façon gĂ©nĂ©rale, de sa situation ». Un facteur est le point de vue de l’enfant (Gordon c. Goertz, [1996] 2 RCS 27); des textes lĂ©gislatifs provinciaux ou territoriaux pertinents soulignent que le point de vue de l’enfant est un facteur qui doit ĂȘtre pris en considĂ©ration lors de l’Ă©tablissement de son intĂ©rĂȘt supĂ©rieur.
  • Lignes directrices fĂ©dĂ©rales sur les pensions alimentaires pour enfants, DORS/97-115 (adoptĂ©es conformĂ©ment Ă  l’article 26.1 de la Loi sur le divorce)
    Les prĂ©sentes lignes directrices visent Ă  :
    1. établir des normes équitables en matiÚre de soutien alimentaire des enfants afin de leur permettre de continuer de bénéficier des ressources financiÚres des époux aprÚs leur séparation;
    2. réduire les conflits et les tensions entre époux en rendant le calcul du montant des ordonnances alimentaires plus objectif;
    3. amĂ©liorer l’efficacitĂ© du processus judiciaire en guidant les tribunaux et les Ă©poux dans la dĂ©termination du montant de telles ordonnances et en favorisant le rĂšglement des affaires;
    4. assurer un traitement uniforme des Ă©poux et enfants qui se trouvent dans des situations semblables les unes aux autres.

Lois provinciales ou territoriales

Jurisprudence

IntĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant

  • La dĂ©cision Young c. Young, [1993] 4 RCS 3 mentionne que, dans l’application du critĂšre de l’intĂ©rĂȘt de l’enfant :
    • l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant est le seul facteur en matiĂšre de garde et d’accĂšs et que les droits et les prĂ©fĂ©rences des parents n’ont aucune incidence;
    • le critĂšre est large et souple et qu’il doit ĂȘtre appliquĂ© objectivement Ă  partir de la preuve;
    • le tribunal doit favoriser au maximum les contacts entre l’enfant et ses deux parents, Ă  moins que les contacts entrent en conflit avec l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant.
  • L’affaire Gordon c. Goertz, [1996] 2 RCS 27, qui portait sur la question de la mobilitĂ© du parent gardien, a rejetĂ© la prĂ©somption de garde partagĂ©e et soulignĂ© que le lĂ©gislateur n’a pas laissĂ© l’intĂ©rĂȘt de la plupart des enfants au soin du tribunal; il a confiĂ© Ă  ce dernier l’intĂ©rĂȘt d’un enfant donnĂ©, Ă  l’Ă©gard duquel les modalitĂ©s de la garde doivent ĂȘtre dĂ©terminĂ©es. Chaque cas dĂ©pend de ses propres circonstances. L’unique facteur est l’intĂ©rĂȘt de l’enfant dans les circonstances de l’affaire. L’accent est mis sur l’intĂ©rĂȘt de l’enfant et non sur l’intĂ©rĂȘt et les droits des parents. C’est un droit qui appartient aux enfants que les dĂ©cisions en matiĂšre de garde et d’accĂšs en vertu de la Loi doivent ĂȘtre prises dans leur intĂ©rĂȘt. C’est donc du point de vue de l’enfant, et non de celui de l’un des parents, que l’on doit dĂ©terminer ce qui est dans son intĂ©rĂȘt.
  • L’affaire Robinson v. Filyk (1996), 28 B.C.L.R. (3d) 21 a soulignĂ© clairement que les prĂ©somptions sont incompatibles avec l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant, puisqu’elles [Traduction] « portent atteinte Ă  la justice individuelle Ă  laquelle chaque enfant a droit ».

Participation de l’enfant

  • Dans l’affaire B.J.G. v. D.L.G., 2010 YKSC 44, il a Ă©tĂ© soulignĂ© que tous les enfants ont le droit juridique d’ĂȘtre entendus ou d’exprimer leur opinion sur toute question les intĂ©ressant. Le tribunal a fait rĂ©fĂ©rence Ă  la Convention et Ă  son article 12 dans son analyse juridique approfondie. Il a prĂ©cisĂ© que l’enfant doit :
    • ĂȘtre informĂ©, dĂšs le dĂ©but de la procĂ©dure, de son droit juridique d’ĂȘtre entendu;
    • avoir la possibilitĂ© de participer pleinement au processus, tout au long de son dĂ©roulement, y compris de participer Ă  des confĂ©rences judiciaires sur le droit de la famille, Ă  des confĂ©rences de rĂšglement et Ă  des audiences ou Ă  des procĂšs;
    • avoir un mot Ă  dire quant aux modalitĂ©s de sa participation pour pouvoir le faire d’une façon qui lui convient;
    • avoir l’assurance que son point de vue est considĂ©rĂ© avec tout le sĂ©rieux qu’il mĂ©rite (ou dĂ»ment pris en considĂ©ration);
    • ĂȘtre informĂ© Ă  la fois du rĂ©sultat atteint et de la maniĂšre dont son point de vue a Ă©tĂ© pris en considĂ©ration.
  • J. F. c. C. L., 2003 CanLII 11712 (QC CS) est une affaire dans laquelle la Cour a Ă©valuĂ© le degrĂ© de maturitĂ© d’une enfant.
  • S.G.B. v. S.J.L., [2010] O.J. No. 3619 (O.C.A.) – Un adolescent de 16 ans a prĂ©sentĂ© une requĂȘte visant Ă  suspendre une ordonnance qui l’obligeait Ă  vivre avec sa mĂšre. La demande a Ă©tĂ© accordĂ©e, puisque la Cour a jugĂ© que le jeune pouvait clairement ĂȘtre touchĂ© de façon dĂ©favorable par la dĂ©cision et qu’il Ă©tait liĂ© Ă  l’ordonnance.

Parens Patriae

  • L’affaire L.E.G. v. A.G, 2002 BCSC 1455, 2002 Carswell BC 2643 (B.C.S.C.), a examinĂ© l’article 12 de la Convention relative aux droits de l’enfant et a conclu qu’il est possible pour un juge d’interviewer un enfant lors d’un litige portant sur la garde d’un enfant dans le cadre de la Loi sur le divorce, mĂȘme sans le consentement des parents en vertu de la compĂ©tence parens patriae de la cour et de son obligation de nature lĂ©gislative d’agir dans l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant.

Représentation juridique

  • Droit de la famille, 1549, 1992 CanLII 2860 est une affaire concernant la nature de la reprĂ©sentation juridique et le droit des enfants Ă  recourir aux services du conseiller juridique de leur choix.
  • F.(M.) c. L.(J.), 2002 CanLII 36783 (QC CA) – La Cour a conclu que l’avocat n’a pas le droit de lui soumettre des recommandations contraires aux vƓux exprimĂ©s par l’enfant (paragraphe 55).
  • C.M.M. v. DGC, 2015 ONSC 2447 – La Cour a jugĂ© que, dans le cas d’une requĂȘte d’ordonnance alimentaire soumise par une enfant ĂągĂ©e de moins de 18 ans, en vertu de l’article 33 de la Loi sur la famille de l’Ontario, le juge ayant entendu la requĂȘte originale a Ă©tĂ© dans l’erreur en concluant, Ă  partir d’une interprĂ©tation des rĂšgles du droit de la famille, que l’enfant avait besoin d’un tuteur Ă  l’instance.
  • Remarque : La Cour n’a pas eu recours Ă  une analyse particuliĂšre des droits de l’enfant et n’a pas fait rĂ©fĂ©rence Ă  la Convention dans sa dĂ©cision. Il peut y avoir des façons dont la Convention et une approche fondĂ©e sur les droits de l’enfant pourraient appuyer la conclusion selon laquelle un enfant capable de s’exprimer n’est pas tenu d’avoir un tuteur Ă  l’instance. IdĂ©alement, un enfant capable de s’exprimer a accĂšs Ă  la justice par le truchement des tribunaux et peut entamer une poursuite de sa propre initiative (de prĂ©fĂ©rence avec l’aide d’un conseiller juridique). Ainsi, l’enfant peut exprimer son opinion ou son point de vue. Une prĂ©occupation soulevĂ©e par l’affaire C.M.M. v. DGC est qu’un tuteur Ă  l’instance ne doit pas communiquer Ă  la cour l’opinion ou le point de vue de l’enfant, ce qui va Ă  l’encontre de l’article 12 de la Convention. Par ailleurs, il existe un lien inextricable entre la participation de l’enfant, qui prĂ©voit l’expression du point de vue de l’enfant dans les dĂ©cisions qui le concernent, et l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant, qui oriente la prise de dĂ©cisions en droit de la famille dans l’ensemble du Canada.

Ami de la Cour

  • Dans l’affaire Morwald-Benevides v. Benevides, 2015 ONCJ 532, la Cour a rejetĂ© une requĂȘte soumise pour annuler deux ordonnances dĂ©signant un ami de la Cour afin de reprĂ©senter la mĂšre et le pĂšre dans un dossier trĂšs conflictuel de droit de garde d’enfants et de visite. La Cour a ordonnĂ© Ă  l’ami de la Cour d’assumer un rĂŽle semblable Ă  celui d’un conseiller juridique antagoniste. Les motifs sous-jacents Ă  cette ordonnance relevaient de la nĂ©cessitĂ© de se prononcer adĂ©quatement sur l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant. (Voir Ă©galement l’affaire C.M.G. v. D.W.S., 2015 ONSC 2201, dans laquelle la Cour a dĂ©signĂ© un ami de la cour pour rassembler un ensemble de preuves adĂ©quat sur les positions contradictoires relatives Ă  la vaccination d’un enfant, alors que les deux parents se reprĂ©sentaient eux-mĂȘmes, ainsi que l’affaire A.A. v. B.B., 2007 ONCA 2, dans laquelle un ami de la Cour a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© lorsque le Procureur gĂ©nĂ©ral de l’Ontario a choisi de ne pas intervenir dans une requĂȘte de dĂ©claration qui aurait reconnu le parent non biologique d’un enfant nĂ© dans une union formĂ©e de conjointes du mĂȘme sexe comme la mĂšre de l’enfant.)

Considérations spéciales

  • Les droits de l’enfant doivent ĂȘtre respectĂ©s dans les affaires relevant du droit de la famille, en particulier lorsque les parties adultes (par exemple, les parents) se concentrent sur eux-mĂȘmes et perdent de vue ce qui arrive aux enfants.
  • Conciliez la tension entre la perception de l’enfant en tant que sujet ayant des droits et les responsabilitĂ©s et les droits traditionnels des parents au moyen d’une analyse fondĂ©e sur les droits de l’enfant. L’analyse dĂ©bute avec l’enfant et le contexte de la perspective de l’enfant, puis elle progresse en examinant ce qui suit :
    • les droits de l’enfant, y compris son intĂ©rĂȘt supĂ©rieur (en vertu de la Convention et de la loi applicable);
    • la responsabilitĂ©, le droit et le devoir qu’ont les parents, les tuteurs ou autres personnes lĂ©galement responsables de l’enfant, de donner Ă  celui-ci, d’une maniĂšre qui corresponde au dĂ©veloppement de ses capacitĂ©s, l’orientation et les conseils appropriĂ©s Ă  l’exercice de ses droits (article 5);
    • la responsabilitĂ© premiĂšre qui incombe aux parents, aux tuteurs ou aux reprĂ©sentants lĂ©gaux de l’enfant de l’Ă©lever et de veiller Ă  son dĂ©veloppement, et ce, dans son meilleur intĂ©rĂȘt (article 18).
  • Faites en sorte que l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur et le dĂ©veloppement sain de l’enfant guident toutes vos dĂ©cisions et celles des autres adultes.
  • Prenez conscience de la maniĂšre dont le droit de la famille influe sur ce qui arrive Ă  l’enfant Ă  court et Ă  long termes. Par exemple, rĂ©duisez les conflits entre les parties adultes pour le bien-ĂȘtre de l’enfant Ă  court et Ă  long termes, y compris ses relations Ă  long terme avec un de ses parents.

Pratiques essentielles

  • Sachez reconnaĂźtre la diffĂ©rence entre l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur d’un enfant et les droits de l’enfant –des droits confĂ©rĂ©s par la loi qui sont inaliĂ©nables, indivisibles et interdĂ©pendants.
  • Élaborez les ententes et les ordonnances de façon Ă  reconnaitre le droit de l’enfant, par exemple, le partage du temps est celui de l’enfant avec le parent A ou B plutĂŽt que celui du parent A ou B avec l’enfant.
  • Établissez la meilleure avenue possible pour entendre l’enfant et examinez son opinion sur toutes les questions qui le concernent :
    • Entrevue directe du juge, du mĂ©diateur ou de l’arbitre avec l’enfant
    • Initiative Hear the Child Interviews : non Ă©valuative et axĂ©e strictement sur le point de vue de l’enfant, effectuĂ©e par un professionnel du droit ou de la santĂ© mentale qui relate ce que l’enfant souhaite dire aux dĂ©cideurs; dĂ©marche peu coĂ»teuse partagĂ©e par les parties et exĂ©cutĂ©e rapidement (par exemple, Ă  l’aide de la liste des intervieweurs qualifiĂ©s en Colombie-Britannique) : dĂ©marche effectuĂ©e tĂŽt dans le cadre de la procĂ©dure qui peut ĂȘtre une premiĂšre Ă©tape dans l’Ă©tablissement de ce qui arrive Ă  l’enfant et de son intĂ©rĂȘt supĂ©rieur
    • Initiative Views of the Child Interview : dĂ©marche principalement non Ă©valuative, mais qui peut contenir des observations ou des recommandations en lien avec ce qui arrive Ă  l’enfant au-delĂ  de son point de vue; mieux rĂ©alisĂ©e par un professionnel de la santĂ© mentale
    • Évaluation comprenant le point de vue de l’enfant : Ă©valuer la situation de l’enfant et des parents pour le tribunal ou les dĂ©cideurs – dĂ©marche qui va au-delĂ  de la simple Ă©coute du point de vue de l’enfant, Ă©valuative et effectuĂ©e par un professionnel de la santĂ© mentale; plus coĂ»teuse et peut demander beaucoup de temps
  • Ne prĂ©jugez pas du point de vue de l’enfant; consultez l’enfant et abordez les prĂ©occupations en utilisant la mĂ©thode choisie pour l’Ă©couter; accordez toute l’importance requise Ă  son point de vue et abordez les questions relatives Ă  l’encadrement ou Ă  l’aliĂ©nation.
  • Puisque l’Ă©coute de l’enfant peut lui causer un stress indu, adoptez une approche raisonnable pouvant le soutenir.
  • Revoyez les sections de la prĂ©sente trousse d’outils portant sur la participation de l’enfant et sur l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant.
  • Puisqu’il peut y avoir une tension entre les droits de l’enfant, comme la protection contre les prĂ©judices, son dĂ©veloppement holistique et sa participation :
    • examinez tous les droits de l’enfant dans leur contexte en Ă©tablissant la meilleure façon de l’Ă©couter en vous demandant, par exemple, si l’enfant a dĂ©jĂ  exprimĂ© son point de vue et, en pareil cas, si cela fait longtemps et si son point de vue est encore actuel;
    • reconnaissez la capacitĂ© en constante Ă©volution de l’enfant : l’Ăąge n’est pas le seul facteur permettant de dĂ©terminer si un enfant est capable d’exprimer son point de vue.
  • Restez neutre par rapport au point de vue de l’enfant, de mĂȘme que par rapport au processus ayant permis de pour l’obtenir et au rĂ©sultat, puisqu’il est dans l’intĂ©rĂȘt de toutes les parties concernĂ©es de mieux comprendre ce qui arrive Ă  l’enfant. Cherchez Ă  obtenir une entente avec toutes les parties ou le conseiller juridique afin de crĂ©er une occasion pour l’enfant d’exprimer son point de vue ou, si nĂ©cessaire, cherchez Ă  obtenir une ordonnance du tribunal et insistez auprĂšs des adultes sur la nĂ©cessitĂ© de s’abstenir d’encadrer l’enfant ou d’exercer sur lui une pression indue (le processus est mis en place pour appuyer l’enfant, et non pour empirer les choses).
  • Informez l’enfant sur son rĂŽle et sur ce qu’il adviendra de son point de vue. Il est important d’Ă©couter l’enfant pour influer sur la prise de dĂ©cisions le concernant, mais cela ne signifie pas que l’enfant dĂ©cide. CrĂ©ez l’occasion pour que l’enfant puisse ĂȘtre entendu, s’il le souhaite – il s’agit d’une dĂ©marche volontaire. L’enfant doit seulement exprimer ce qu’il veut exprimer; l’expression de son point de vue doit se faire librement, sans encadrement ni pression. CrĂ©ez une occasion pour que l’enfant puisse ĂȘtre entendu, certes, mais prĂ©parez aussi les adultes Ă  connaĂźtre son point de vue, qui peut ne pas ĂȘtre le mĂȘme que le leur. Le point de vue de l’enfant peut aider les parents Ă  mieux comprendre sa rĂ©alitĂ© et, idĂ©alement, Ă  mieux le soutenir.

Ressources