La profession juridique ressent les effets du ralentissement Ă©conomique, mais il y a des moyens d’en attĂ©nuer l’impact. Que ce soit en nĂ©gociant les prix des fournitures de bureau ou en demandant aux associĂ©s d’accepter une rĂ©duction de salaire, voici 10 conseils pour survivre.
- Réduisez les coûts
- Rapprochez-vous des clients
- Surveillez étroitement la comptabilité
- Préservez le moral
- Diversifiez-vous dans des domaines de pratique rentables
- Effectuez des mises Ă pied prudentes
- Investissez dans la technologie
- Faites preuve de créativité tarifaire
- Pensez Ă long terme
- Examinez la rémunération
Il ne fait aucun doute que le ralentissement de l’Ă©conomie a nui Ă la profession juridique.
Au sud de la frontière, un nombre record de cabinets ont Ă©chouĂ© : 18 l’an dernier et 22 en 2007. Presque la moitiĂ© des cabinets amĂ©ricains ont renvoyĂ© des avocats et autres membres du personnel, tandis qu’un quart a rĂ©duit les effectifs des associĂ©s. Presque 80 % des avocats amĂ©ricains croient que tous les membres de la profession seront touchĂ©s.
Les cabinets canadiens sont en meilleure posture que leurs homologues américains pour traverser la récession. Mais la plupart des cabinets souffrent malgré tout : demande réduite de services juridiques, plus grande difficulté à obtenir le paiement des factures, et perte de clients par suite de fusions, acquisitions et faillites.
La crise pourrait durer encore deux ans ou plus. Que pouvez-vous faire pour la traverser?
« Il n’y a pas de formule secrète », reconnaĂ®t Tom Kane. Cet ancien avocat dirige aujourd’hui le cabinet de conseils en marketing juridique Kane Consulting, en Floride. « La meilleure façon de protĂ©ger votre cabinet d’avocats contre la rĂ©cession, dit-il, est de faire les mĂŞmes choses que vous auriez dĂ» faire avant la rĂ©cession, mais d’en faire davantage. »
Lui et d’autres experts conseils en marketing juridique n’en proposent pas moins diverses mesures stratĂ©giques prĂ©cises. Voici les 10 meilleurs conseils pour survivre Ă la tempĂŞte.
1. RÉDUISEZ LES COÛTS
La première chose Ă faire est de demander « OĂą est-ce que nous pouvons rĂ©duire les coĂ»ts? ». C’est ce que conseille Robert Millard, associĂ© au sein du cabinet de conseils en gestion de cabinets juridiques Edge International.
Demandez-vous : « Quelles seraient les consĂ©quences si nous ne dĂ©pensions pas tel montant? » Si les consĂ©quences sont acceptables, ne faites pas la dĂ©pense, dit M. Millard. Cela peut signifier de renoncer Ă recruter un avocat d’un autre cabinet (ce qui n’est habituellement pas rentable avant six mois).
Soyez stratégiques
La réduction des coûts devrait être stratégique. Vous voulez maintenir les dépenses qui sont importantes pour la vitalité globale du cabinet.
Continuez de combler les besoins comme le remboursement des laissez-passer d’autobus du personnel et autres avantages qui sont nĂ©cessaires pour maintenir le moral. Et ne faites pas des Ă©conomies insignifiantes comme la suppression des muffins du vendredi alors qu’il serait bien plus utile d’Ă©liminer les voyages inutiles, bien plus coĂ»teux.
Par contre, il peut ĂŞtre judicieux d’annuler la rĂ©ception de NoĂ«l extravagante. Karen MacKay, dirigeante du cabinet de conseils torontois Phoenix Legal, suggère de chercher des moyens imaginatifs de gĂ©rer les coĂ»ts sans sacrifier les liens sociaux et la bonne volontĂ© que favorisent les activitĂ©s sociales de bureau. « Peut-ĂŞtre est-ce le bon moment d’organiser un bon vieux pique-nique dans le parc », dit-elle.
Renégociez les contrats
Examinez les contrats avec vos fournisseurs pour vous assurer d’obtenir les meilleurs prix possibles. « La profession juridique peut ĂŞtre soumise Ă des tarifs plus Ă©levĂ©s que d’autres industries », dit Mike Short, conseiller auprès de cabinets d’avocats et vice-prĂ©sident chez Hildebrandt International. Comme les marges sont souvent plus Ă©levĂ©es dans les prix demandĂ©s aux cabinets d’avocats, vous devriez pouvoir renĂ©gocier vos contrats de fournitures de bureau, de services de soutien, de systèmes informatiques et de licences de logiciel. M. Short prĂ©voit que vous pouvez ainsi Ă©conomiser jusqu’Ă 30 % ou plus.
Essayez aussi de renégocier votre loyer.
Les fournisseurs, les propriĂ©taires et d’autres peuvent ĂŞtre prĂŞts Ă rĂ©duire leurs prĂ©tentions si c’est nĂ©cessaire pour Ă©viter que votre cabinet ne ferme ses portes.
Autres Ă©conomies
Avez-vous des locaux que vous pourriez offrir en location? Pouvez-vous réaliser des économies en sous-traitant certains de vos services?
2. RAPPROCHEZ-VOUS DES CLIENTS
C’est le moment d’apprendre Ă mieux connaĂ®tre vos clients et d’entamer un vĂ©ritable dialogue avec eux. De nombreux avocats croient que les clients ne veulent pas discuter de leurs difficultĂ©s quand les choses vont mal. Faux. Vous ĂŞtes dans un marchĂ© de relations; communiquer avec vos clients est l’aspect le plus important de vos services professionnels. Rappelez-vous qu’un client qui est un ami – ou du moins avec lequel vous avez une solide relation – risque moins de partir.
Cherchez des moyens de mieux aider et servir vos clients. Vous dĂ©couvrirez peut-ĂŞtre qu’un client est en voie de licencier des employĂ©s et aurait besoin de conseils en matière de relations de travail et d’emploi.
Augmentez vos efforts de marketing
Ne rĂ©duisez pas votre budget de marketing. Il est tentant de considĂ©rer le marketing comme une dĂ©pense discrĂ©tionnaire plutĂ´t qu’un investissement. C’est une erreur, selon M. Kane.
Au contraire, dit-il, il faudrait activer le marketing. « Comme d’autres rĂ©duiront leurs efforts, il y aura moins de “bruit” sur le marchĂ© et il sera d’autant plus facile de se faire remarquer et de surpasser les concurrents. »
Il est moins coĂ»teux de promouvoir ses services auprès des clients actuels que d’acquĂ©rir de nouveaux clients. Attachez-vous Ă satisfaire vos clients, qui sont souvent une source de nouvelle clientèle.
Visitez vos clients chez eux
« La technique de marketing la plus efficace, qui mène presque toujours Ă des commandes immĂ©diates, consiste Ă visiter vos clients chez eux », dĂ©clare M. Kane. Ce principe vaut Ă©videmment surtout pour les entreprises clientes. Mais il est aussi applicable aux clients dans le domaine des testaments ou successions, ou autres clients qui sont des particuliers.
« La visite n’est pas destinĂ©e Ă discuter d’un dossier dĂ©jĂ en cours », prĂ©cise M. Kane. Il s’agit de prendre connaissance des soucis du client, de mieux comprendre son activitĂ© et ses problèmes quotidiens, de rencontrer d’autres interlocuteurs et en gĂ©nĂ©ral de renforcer les rapports avec le client. Celui-ci devrait d’ailleurs savoir que vous n’allez pas le facturer pour cette visite.
Ciblez vos meilleurs clients
Les meilleurs clients d’un cabinet engendrent habituellement 50 % Ă 80 % de son chiffre d’affaires. Cultivez tout spĂ©cialement vos relations avec eux.
Susan Van Dyke, conseillère en marketing et communications pour avocats Ă Vancouver, suggère de cibler vos 10 meilleurs clients et de constituer un petit groupe de travail pour chacun d’eux. Ensuite, invitez l’Ă©quipe de direction de chaque client Ă un dĂ©jeuner-rĂ©union non facturable avec son groupe de travail, afin de discuter de nouveaux dossiers et de tout autre sujet de prĂ©occupation.
Recherchez les commentaires
Solliciter des commentaires est un autre Ă©lĂ©ment vital du lien avec les clients. Les entrevues en personne sont prĂ©fĂ©rables Ă des questionnaires Ă©crits, dont M. Kane a constatĂ© qu’ils sont d’une utilitĂ© limitĂ©e. Assurez-vous toutefois, dit-il, « de ne pas avoir l’air de demander les commentaires du client uniquement pour vendre davantage de services, ce qui minerait complètement la bonne volontĂ© que vous tentez de crĂ©er ».
Les clients sont moins susceptibles d’ĂŞtre candides avec l’avocat qui est leur interlocuteur habituel. M. Kane suggère de confier la quĂŞte de commentaires Ă l’associĂ© directeur, Ă un directeur de service ou, mieux encore, Ă un associĂ© responsable des relations clients ou un membre du personnel spĂ©cialisĂ© dans les techniques d’entrevue.
Quand faut-il demander des commentaires? La conclusion d’un mandat est un bon moment, ou alors il peut s’agir d’un exercice annuel.
Les clients seront impressionnĂ©s que vous preniez le temps de leur tĂ©lĂ©phoner pour demander leur avis. Solliciter des commentaires mène souvent Ă de nouvelles commandes (bien que ce n’en soit pas le but).
3. SURVEILLEZ ÉTROITEMENT LA COMPTABILITÉ
Il est essentiel de gĂ©rer efficacement votre encaisse dans une Ă©conomie ralentie. Gardez bien l’Ĺ“il sur vos comptes dĂ©biteurs, vos travaux en cours et vos comptes irrĂ©cupĂ©rables pour Ă©viter les mauvaises surprises.
Produisez des rapports financiers plus souvent
« Certains cabinets Ă©tablissent des prĂ©visions annuelles qu’ils rĂ©visent tous les trois Ă six mois », dit M. Millard. Ils peuvent ainsi rĂ©agir plus rapidement si une chute des revenus se dessine.
Évitez les retards dans la perception des comptes
N’attendez pas la fin de l’annĂ©e pour vous occuper des factures en souffrance; percevez les comptes rapidement. Un paiement en retard de 60 jours peut encore ĂŞtre perçu dans environ 89 % des cas. La probabilitĂ© baisse par contre Ă 67 % après six mois et Ă 45 % après un an.
Pour les clients en difficultés financières, envisagez des modalités spéciales :
- paiement par carte de crédit;
- paiements échelonnés;
- réduction de la facture si le paiement est versé dans un délai donné;
- report des paiements en Ă©change de garanties.
VĂ©rifiez soigneusement les nouveaux clients
« Vous devriez vĂ©rifier la solvabilitĂ© des nouveaux clients, surtout lorsqu’un dĂ©faut de paiement de sa part entraĂ®nerait de grandes consĂ©quences pour vous, recommande M. Millard. Ou alors, demandez un acompte. »
Retardez le paiement de vos factures
Si les liquidités de votre cabinet vous inquiètent, voyez si vos fournisseurs peuvent vous accorder un délai de paiement. Peut-être pouvez-vous régler les factures en 45 jours au lieu de 30.
ReconsidĂ©rez le modèle d’entreprise de votre cabinet
Demandez-vous si votre cabinet pourrait supporter de perdre encore 10 % de ses revenus. « Si la froide rĂ©alitĂ© est que vous ne pourriez pas survivre, commencez Ă chercher des possibilitĂ©s de fusion avec un autre cabinet », dit M. Millard. Cherchez des cabinets ayant des domaines de pratique complĂ©mentaires.
La combinaison de deux cabinets en difficultĂ©s peut ĂŞtre laborieuse, mais vous pouvez ainsi crĂ©er un cabinet plus rentable et plus solide. Lors d’une fusion, vous pouvez supprimer des domaines de pratique non dĂ©sirables et des dĂ©penses redondantes (p. ex., vous aurez besoin d’un seul gestionnaire de bureau, un seul bureau et sans doute moins d’espace au total).
4. PRÉSERVEZ LE MORAL
Un sentiment d’incertitude est inĂ©vitable. Cependant, les rumeurs, l’inquiĂ©tude envers l’emploi et les soucis d’argent peuvent miner la productivitĂ©. Rassurez vos avocats que vous faites tout ce qui est possible, dans les limites de la prudence, pour que votre cabinet traverse cette rĂ©cession.
Rappelez Ă tous comment votre cabinet a rĂ©sistĂ© au dernier ralentissement – avec des statistiques et des exemples Ă l’appui.
Communiquez souvent avec chaque personne dans le cabinet. Expliquez les mesures que vous prenez pour prĂ©server la vigueur du cabinet, et les implications financières de ces mesures. Si une personne ne risque pas d’ĂŞtre licenciĂ©e, dites-le lui.
5. DIVERSIFIEZ-VOUS DANS DES DOMAINES DE PRATIQUE RENTABLES
Si la crise Ă©conomique a touchĂ© de nombreux domaines de pratique et secteurs de la clientèle, d’autres se portent bien. Il peut ĂŞtre plus facile pour les grands cabinets ayant une vaste gamme de pratiques et de clients de rĂ©sister aux effets du ralentissement Ă©conomique. Mais si un domaine de pratique moribond entrave votre cabinet, envisagez de vous diversifier.
Domaines de pratique prospères
Le travail auprès des entreprises est particulièrement touché. Les fusions et acquisitions, les souscriptions privées, les démarches réglementaires, les émissions publiques et les grandes transactions sont toutes en baisse.
En revanche, divers domaines ont connu un essor :
- les litiges, en particulier dans les affaires de prĂ©judice corporel, les rĂ©clamations relatives aux soins de santĂ© et l’immobilier;
- les faillites, l’insolvabilitĂ© et les restructurations;
- la propriété intellectuelle;
- les diffĂ©rends en matière de contrat, de relations de travail et d’emploi.
Il peut valoir la peine d’affĂ»ter ses compĂ©tences dans ces domaines.
Le droit de la famille pourrait aussi connaître une demande accrue : il faut prévoir une augmentation des divorces et des demandes relatives aux biens matrimoniaux par suite des pressions financières imposées aux familles.
La planification successorale est aussi plutĂ´t Ă l’abri des rĂ©cessions, et il est relativement facile d’acquĂ©rir les connaissances voulues.
Industries prospères
Il existe des possibilités de cibler de nouveaux clients dans des industries en plein essor (ou à tout le moins stables).
« Regardez du cĂ´tĂ© de l’infrastructure, suggère Mme MacKay. Le gouvernement dĂ©pense Ă tout-va pour la stimulation Ă©conomique et l’infrastructure. Les projets prĂŞts Ă dĂ©marrer ont la prioritĂ©. Regardez oĂą le gouvernement investit. »
Examinez les prĂ©visions Ă©conomiques des secteurs prĂ©cis du marchĂ©, pour repĂ©rer ceux qui offrent de bonnes perspectives, ajoute Mme Van Dyke. « Les franchises dans la restauration rapide et les dĂ©taillants de biens de consommation Ă prix rĂ©duit, pour ne nommer qu’eux, sont des secteurs Ă l’abri des rĂ©cessions qui prĂ©sentent de bons dĂ©bouchĂ©s. »
6. EFFECTUEZ DES MISES À PIED PRUDENTES
Certains cabinets profitent du ralentissement actuel pour laisser aller des avocats dont le rendement est constamment insuffisant. Mais en rĂ©alitĂ©, il faudrait toujours ĂŞtre rigoureux au sujet du rendement, et non seulement quand l’Ă©conomie va mal.
Quoi qu’il en soit, le moment n’est pas plus mauvais qu’un autre pour ajuster la taille de votre cabinet. « Si c’est uniquement l’argent qui unit votre cabinet, laissez partir ceux qui ont un rendement infĂ©rieur, dit M. Short. Mais si votre culture est d’un autre ordre, vous voudrez peut-ĂŞtre soutenir votre personnel. »
Par ailleurs, comme l’indique M. Millard, si vous licenciez trop d’avocats, vous risquez de vous retrouver avec une pĂ©nurie qui sera difficile Ă combler lorsque l’entreprise reprendra. Vous avez investi lourdement en temps, en efforts et en argent pour embaucher et former vos avocats, donc il vaut la peine de les retenir si vous le pouvez.
Options Ă la mise Ă pied
Au lieu de licencier une personne, envisagez de lui accorder une affectation en détachement. Pouvez-vous prêter un avocat jeune et sous-utilisé à un client pour deux ou trois jours par semaine, en partageant son salaire?
Les partenariats crĂ©atifs avec les clients ne doivent pas se limiter aux jeunes avocats. « Il existe des entreprises ambitieuses crĂ©Ă©es par des jeunes qui profiteraient de la sagesse d’avocats chevronnĂ©s, dit Mme MacKay. Ou peut-ĂŞtre un avocat d’expĂ©rience ou un associĂ© peut-il offrir 200 heures de bĂ©nĂ©volat par annĂ©e Ă un de vos clients sans but lucratif. »
Surtout dans les plus petits cabinets, il importe de discuter franchement des possibilitĂ©s. D’ajouter Mme MacKay : « Il peut y avoir un avocat qui serait prĂŞt Ă travailler quatre jours par semaine, mais qui dans le passĂ© n’osait pas en parler parce que le fait de travailler selon un horaire rĂ©duit Ă©tait mal vu. »
Des options pour Ă©conomiser sans mises Ă pied?
- Congé sans solde ou congé sabbatique
- Partage d’emplois
- Congé non payé un vendredi sur deux
- RĂ©duction des heures de travail
7. INVESTISSEZ DANS LA TECHNOLOGIE
Il peut sembler contre-intuitif d’augmenter les dĂ©penses quand les revenus sont en baisse. Mais comme le marketing, la technologie est un domaine dans lequel un investissement peut ĂŞtre rentable. Si vous exploitez la technologie pour livrer des services juridiques plus efficacement et plus rapidement – en faisant profiter vos clients des Ă©conomies, vos clients vous rĂ©compenseront par leurs commandes et leur loyautĂ©.
Dégroupez vos services. Créez de nouveaux précédents. Offrez un ensemble de produits juridiques.
Économisez du temps et de l’argent en adoptant des innovations technologiques comme les tĂ©lĂ©confĂ©rences au lieu des rĂ©unions en personne.
Engagez un consultant
« Dans de nombreux cabinets, il peut y avoir Ă©normĂ©ment de gaspillage dans la technologie faute de la comprendre, dit Mme MacKay. Surtout dans un petit cabinet, il peut ĂŞtre très rentable de charger un spĂ©cialiste technique d’examiner les systèmes pour voir oĂą des Ă©conomies peuvent ĂŞtre rĂ©alisĂ©es. »
Intégrez des technologies abordables
Certaines nouvelles technologies (comme les plates-formes Wiki) n’entraĂ®nent que peu ou pas de coĂ»ts. Toutes les technologies que vous apprenez Ă utiliser et qui vous font gagner du temps amĂ©lioreront votre rentabilitĂ©.
8. FAITES PREUVE DE CRÉATIVITÉ TARIFAIRE
Abandonnez la facturation Ă l’heure
Les entreprises demandent Ă leurs avocats de fournir des budgets de frais juridiques. « Elles veulent de la prĂ©visibilitĂ©, dit Mme MacKay. Si vous avez effectuĂ© trois transactions de souscription dans la dernière annĂ©e, vous devriez pouvoir proposer un tarif forfaitaire raisonnable, en mĂ©nageant la souplesse voulue pour nĂ©gocier si le dossier prend un tournant inattendu. »
Les honoraires forfaitaires conviennent aussi aux litiges. Le rĂ©putĂ© avocat-plaideur Evan Chesler, associĂ© directeur chez Cravath, Swaine & Moore Ă New York, a annoncĂ© qu’il ne facturait plus Ă l’heure. Au lieu, les clients paient des honoraires forfaitaires, et un supplĂ©ment pour les rĂ©sultats positifs.
Parce qu’ils peuvent ĂŞtre plus souples, les avocats pratiquant seuls et les petits cabinets ont un avantage sur les grands cabinets : ils sont mieux Ă mĂŞme d’innover et d’offrir des options Ă la facturation horaire. Mais tous les cabinets devraient viser Ă adopter les honoraires forfaitaires (nombreux sont ceux qui prĂ©voient que ce sera la norme Ă l’avenir).
Étudiez vos factures passées et comparez les dossiers pour fixer des tarifs forfaitaires réalistes selon divers scénarios. Dans un litige, vous pouvez envisager de demander un forfait initial pour évaluer le dossier et préparer les actes de procédure, puis des honoraires conditionnels selon les résultats.
RĂ©duire les tarifs ou augmenter les honoraires?
MalgrĂ© la pression qu’exercent les clients pour rĂ©duire les honoraires, la plupart des spĂ©cialistes s’entendent pour dire que ce n’est pas le moment de procĂ©der Ă une baisse gĂ©nĂ©rale des tarifs. Cependant, comme vous voulez sans doute aider et retenir vos meilleurs clients, vous pouvez geler leurs tarifs sur le court terme, par exemple un an.
Discutez avec vos clients et faites-les participer aux solutions. « Peut-ĂŞtre pourrez-vous renoncer Ă votre tarif horaire pour les dĂ©placements de Toronto Ă Mississauga nĂ©cessaires aux rĂ©unions de cette annĂ©e », suggère Mme MacKay.
Pensez-y soigneusement avant d’augmenter vos tarifs. « Comment pouvez-vous majorer vos honoraires quand vos clients rĂ©duisent leurs prix? », demande M. Millard. Ă€ moins qu’il ne s’agisse de vos clients les moins rentables : peu importe si vous les perdez.
9. PENSEZ À LONG TERME
Il est facile de perdre l’avenir de vue quand vous consacrez toute votre Ă©nergie Ă la survie immĂ©diate. Mais il reste important de planifier le long terme.
Dans quelle situation voulez-vous voir votre cabinet Ă l’issue de la rĂ©cession?
ĂŠtes-vous content de vos clients et du genre de travail juridique qui vous occupe? Alors, continuez de faire ce que vous faites dĂ©jĂ . Sinon, commencez dès maintenant Ă vous positionner de façon Ă obtenir le genre de pratique auquel vous aspirez. Selon un sondage, une grande majoritĂ© d’avocats affirment soit dĂ©tester, soit simplement tolĂ©rer le travail qu’ils accomplissent et les clients qui les en chargent. La vie est trop courte pour pratiquer le droit de cette façon.
Pensez aussi au marché que vous visez. Les spécialistes prévoient une énorme demande, lorsque reviendra la croissance, pour les services juridiques en sous-traitance, les produits juridiques standardisés, les conseils sur le Web et les applications de la technologie permettant de fournir plus vite et moins cher des services de meilleure qualité. Votre cabinet sera-t-il prêt à en profiter?
10. EXAMINEZ LA RÉMUNÉRATION
Les salaires et autres formes de rĂ©munĂ©ration reprĂ©sentent presque 80 % des coĂ»ts d’un cabinet. La rĂ©duction de la rĂ©munĂ©ration des avocats salariĂ©s et des associĂ©s peut ĂŞtre une consĂ©quence inĂ©luctable des mauvais rĂ©sultats du cabinet, qu’elle soit prĂ©vue ou non. Mais comme les dĂ©penses consacrĂ©es Ă l’Ă©lĂ©ment humain (y compris les associĂ©s) constituent une si grande part du budget d’un cabinet, il peut ĂŞtre opportun de reconsidĂ©rer proactivement la rĂ©munĂ©ration.
Il y a de bonnes raisons de reconsidérer sérieusement la rémunération des associés avant de réduire celle des avocats salariés. Les associés peuvent stimuler le moral du personnel et communiquer un message fort au marché en se montrant prêts à assumer leur part de la misère plutôt que de vouloir la faire supporter par les autres.
Si vous considĂ©rez que la rĂ©munĂ©ration des associĂ©s est intouchable, vous risquez de compromettre le cabinet en ne vous laissant d’autre choix que de sabrer dans le marketing et la formation professionnelle, de licencier de bons avocats ou de retarder d’importantes mises Ă jour de la technologie. En somme, il est important d’envisager toutes les mesures possible de rĂ©duction des coĂ»ts pour faire face au ralentissement Ă©conomique.
RESSOURCES
« Recession-Proof Your Practice », par Susan Berson, ABA Journal, janvier 2009
www.abajournal.com/magazine/recession-proof_your_practice
« Surviving the Slide », LawPRO, automne 2008
www.practicepro.ca/LawPROmag/Surviving_the_Slide.pdf
« Weather the Storm », par Gerry Riskin et Robert Millard, National, avril-mai 2008
http://cbanational.rogers.dgtlpub.com/2008/2008-05-31/pdf/weather_the_storm.pdf
Legal Marketing Blog de Tom Kane
www.legalmarketingblog.com
« Wiki While You Work », par Doug Cornelius, International Legal Technology Association, juin 2008
http://dougcornelius.com/files/Wiki_While_You_Work.pdf