Travailleurs autonomes et petits cabinets : comment obtenir l’aide de vos pairs

01 juillet 2015 | James Careless

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Comparativement aux grands cabinets, les juristes exerçant seuls ou en petit cabinet manquent de temps et d’argent pour analyser et améliorer leurs pratiques. Heureusement, ils peuvent se perfectionner efficacement sans se ruiner grâce au soutien de leurs pairs, sous de nombreuses formes.

Les associations, une force à exploiter

De la division locale de l’ABC aux groupes spécialisés, les associations peuvent être d’excellentes ressources. Après tout, elles sont formées d’avocats qui, comme vous, composent personnellement avec les défis de la profession.

Prenons l’exemple de Vince Wong: travailleur autonome spécialisé en immigration à Toronto, il compte sur le soutien de ses pairs de l’Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés, de la section nationale du droit de l’immigration de l’ABC et de la Toronto Lawyers Association. « Je poursuis ma formation et reste au fait de la législation et de la jurisprudence grâce à ces associations, explique-t-il. Leurs membres sont mes pairs : ils font le même travail que moi et en comprennent les tenants et aboutissants. »

Un avocat connecté en vaut deux

Plus que jamais, le Web est la première ressource à consulter pour obtenir rapidement le soutien de ses pairs. Les options abondent : le Forum national des juristes exerçant en petits cabinets, seuls ou en pratique générale de l’ABC; le site LAWPRO du Barreau du Haut-Canada; et la page de ressources et de soutien de la Law Society of British Columbia. Mentionnons également la Law Office Management Association, un OSBL qui traite des aspects administratifs de la pratique en solo ou en petit cabinet.

Fondatrice de Fresh Legal, un cabinet de deux avocats à Ottawa, Jennifer Reynolds obtient du soutien en ligne non seulement grâce aux ressources vues plus haut, mais aussi dans les réseaux sociaux (LinkedIn, Twitter…). « Je cherche aussi conseil auprès d’utilisateurs de produits Web, comme Clio, dont je me sers également », précise-t-elle.

Misez sur la formation interne

Patterson Law est un petit cabinet possédant des bureaux à Halifax, New Glasgow et Truro. Le soutien, c’est la maison qui l’offre : « Nous colligeons les nouvelles du monde juridique pour les distribuer régulièrement à tout le personnel, explique Lyn MacArthur, le comptable du cabinet. Nous tenons aussi des séances annuelles sur les précédents et tendances, préparées et présentées à l’interne pour nos avocats. » En outre, des groupes spécialisés du cabinet se réunissent mensuellement afin d’échanger et de s’entraider.

Réseautez, réseautez, réseautez

Pour s’assurer du soutien de ses pairs en cas de besoin, le mieux est d’avoir préalablement tissé des liens en réseautant régulièrement. « Que ce soit au sein de l’association du barreau, à l’occasion de conférences ou lors d’événements informels, le réseautage permet aux juristes exerçant seuls ou en petit cabinet d’obtenir le même soutien qu’offrent les grands cabinets à l’interne, déclare Dan Pinnington, vice-président, prévention des réclamations et relations avec les intervenants de LAWPRO. Un réseau n’est pas uniquement utile quand on a besoin de soutien : il aide à dénicher des mandats et à propulser sa carrière. »

« J’allais souvent prendre un café avec d’autres avocats pour cimenter nos relations et nous entraider », raconte Me Wong. Me Reynolds ajoute : « Je suis restée en communication avec des confrères rencontrés aux activités de l’ABC, comme celles des Jeunes avocats et avocates, et avec d’autres propriétaires d’entreprise que j’ai connus grâce au groupe BNI Canada. »

Faites visiter votre cabinet

Quand il n’exerce pas chez Christianson TDS Law à Portage la Prairie, Bjorn Christianson fournit des conseils en gestion de cabinet aux membres de la Law Society of Manitoba.

« L’une de mes méthodes les plus efficaces, c’est simplement de visiter les bureaux, et d’observer comment les choses s’y déroulent », révèle Me Christianson. L’une des améliorations qu’il suggère le plus souvent? Passer à l’enregistreur vocal numérique : « Vous seriez surpris du nombre d’avocats qui utilisent encore un magnétophone à cassette! »… et qui conservent toutes les notes associées à un dossier alors que seuls les documents finaux doivent être déposés.

« La visite sert à constater les pratiques dépassées et à trouver comment les remplacer. Voilà pourquoi le regard d’un autre avocat est si précieux : il comprend le travail de ses pairs et leur désir de s’en acquitter de façon plus rentable et efficace. »

Le mentorat, ça ne ment pas                 

Avocat torontois spécialisé en affaires et en technologie, Allan Oziel exerce seul. « Des juristes travaillant dans des domaines semblables aux miens m’ont généreusement dispensé leur temps et leurs conseils lorsque j’avais besoin d’aide et peu d’expérience, relate-t-il. Mes mentors, dont des experts en TI, en technologie et en droit des sociétés, m’ont fait grandement profiter de leur savoir et de leur expérience considérables. »

Me Oziel donne maintenant au suivant. « Je vais toujours à la rencontre des débutants pour leur offrir mon aide, car d’autres l’ont fait pour moi. »

Consultez la bibliothèque!

Cela peut faire vieux jeu en cette ère du numérique, mais pour les juristes exerçant seuls ou en cabinet, la bibliothèque du barreau reste un outil inestimable. Elle renferme un trésor de documents juridiques n’ayant jamais été numérisés, le tout dans une atmosphère feutrée et propice à la réflexion, ce qui ne peut faire de tort.

« J’ai la chance d’habiter à deux pas de la bibliothèque d’Osgoode Hall, mentionne Me Wong. Quand on est à bout d’idées, rien de tel que de se rabattre sur la mémoire écrite de nos pairs! Qui plus est, nous avons ici l’une des plus riches collections juridiques qu’on puisse trouver au Canada, qu’on soit juriste autonome ou membre d’un grand cabinet de Bay Street. »

À propos de l'auteur

James Careless est un contributeur régulier à EnPratique.