Quel a été votre cheminement dans le monde du droit et de la magistrature?
Mon cheminement dans le monde du droit est le résultat de la présence de modèles exemplaires de la profession tôt dans ma vie. Une de mes tantes a été avocate et juge à la cour provinciale, et siège actuellement comme juge de la Cour du Banc de la Reine. En suivant le déroulement de sa carrière pendant mon adolescence et mes études universitaires, j’ai trouvé l’inspiration dont j’avais besoin pour poursuivre cette voie. Puisque la recherche, la rédaction et la philosophie en général m’ont toujours intéressée en tant qu’étudiante, le droit s’inscrivait dans la progression naturelle de mes intérêts personnels et scolaires.
Mon cheminement vers la magistrature a suivi une évolution semblable. J’ai assumé les fonctions de procureure de la Couronne pendant la majeure partie de ma carrière et, bien que j’aie aimé les aspects de mon poste en lien avec les litiges, j’ai toujours préféré l’écriture, la recherche et l’analyse. Je crois que ces compétences se prêtent bien à la profession de juge.
Quels conseils donneriez-vous aux juristes qui comparaissent devant vous?
La préparation est la clé d’une bonne représentation. Les juges auront des questions concernant les faits, le droit et l’application de la loi par rapport aux faits. Les juges étaient jadis des juristes pratiquant dans des domaines précis et ne s’y connaissent pas toujours très bien dans certains aspects du droit. Les juristes qui sont en mesure de bien instruire les juges lors de l’exposé des faits et du droit sont inestimables pour la cour, et ces personnes se forgent rapidement la réputation d’être dignes de confiance et compétentes. Si vous donnez au juge les réponses qu’il recherche sans bafouiller, sans essayer de gagner du temps et sans esquiver des questions, la qualité de votre représentation s’en trouvera grandie. Les juristes qui sont mal préparés n’inspirent pas confiance et ce manque de préparation distrait les juges. Conséquemment, un bon argument peut perdre de sa substance et devenir inefficace.
La courtoisie et le professionnalisme sont extrêmement importants. La règle d’or doit aussi s’appliquer dans la salle d’audience. Réservez aux autres juristes le traitement que vous aimeriez recevoir d’eux. Malgré la nature conflictuelle du système de justice, il est important pour les juristes d’échanger dans le respect et il faut que le niveau de professionnalisme attendu soit évident pour le public qui pourrait assister à l’audience.