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L'honorable Marie-Claude Belanger-Richard

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Quel a été votre cheminement dans le monde du droit et dans la magistrature?

J’aimais l’histoire en général, la politique et la comptabilité.  On disait que je défendais bien mes idées.  Plutôt cliché, je l’admets!  Je me suis inscrite à la faculté de droit tout simplement parce que cela m’apparaissait une profession intéressante qui pouvait me servir de tremplin à une autre carrière, au besoin.  Je voyais le droit comme une connaissance générale de base qui s’avérerait utile à bien des égards. 

Dès les premiers jours à la faculté de droit, j’ai eu le coup de foudre… pour le droit.  Ce fut une révélation et je dois dire que cette passion pour le droit ne m’a jamais quittée.  J’ai eu l’opportunité de travailler au sein de l’administration des tribunaux (soutien administratif au juge en chef et recherchiste pour les juges), d’enseigner à la faculté de droit de l’Université de Moncton, de pratiquer le contentieux civil et le droit de la famille dans un grand cabinet de l’Atlantique et de me spécialiser en droit de la famille dans un cabinet-boutique avant ma nomination à la magistrature au sein de la division de la famille.   Ce parcours m’a permis d’apprécier les différentes carrières juridiques et d’en découvrir les enjeux et les défis. 

Lorsque j’ai décidé de soumettre ma candidature à la magistrature, je me sentais prête à apporter une contribution importante au droit.  Je voulais que mon expérience personnelle et professionnelle puisse servir à l’avancement du droit et à aider les justiciables.  Reconnue comme un bourreau de travail, je voulais tenter de faire un apport important aux demandes pressantes et incessantes auxquelles fait face la magistrature en droit de la famille.  Grâce à ce nouveau défi professionnel, j’ai pu ainsi continuer à alimenter ma passion pour le droit.  Tous les jours, je suis reconnaissante envers tout ce qui a guidé mes choix et m’a conduit à cette nomination judiciaire qui m’enrichit personnellement et intellectuellement.  

Quels conseils donneriez-vous aux juristes qui se présentent devant vous?

Le premier conseil que j’aimerais donner aux juristes est de bien connaître la procédure du tribunal et du domaine de droit dans lequel vous intentez un recours.  Durant ma carrière d’avocate, ma connaissance des règles de procédure a toujours été un atout important dans la représentation de mes clientes et clients.  Bien des fois, je me suis sortie d’une situation difficile en invoquant une règle de procédure que l’autre avocat ignorait.  En présentant des arguments devant un tribunal, je me sentais plus confiante sachant que je maîtrisais les règles de procédure de ce tribunal.  Le droit procédural a aussi parfois accru la force de la position ou des arguments que je présentais au tribunal.  Ne pas connaître et maîtriser la procédure est comme vouloir nager sans aucune technique.   Ça se fait, mais ….

Le deuxième conseil que je donnerais est la préparation, préparation et préparation.  Il n’y a pas de raccourci.  Cela peut être fastidieux et épuisant, mais le résultat d’une bonne préparation est toujours positif.  Un juge ne reprochera jamais à un avocat ou avocate d’être trop préparé(e)!  Le contraire laissera cependant une piètre impression au juge.  Évidemment, une bonne préparation permet de découvrir les forces, mais aussi les faiblesses de sa position ou de ses arguments.  Mieux vaut connaître ces défis et tenter d’y trouver une réponse avant l’audience au lieu de sentir l’hébétude vous gagner en entendant le juge vous poser une question.  La préparation apporte de l’assurance dans l’expression orale ainsi que de la légitimité aux arguments. Le plus satisfaisant est lorsque vous aurez anticipé toutes les questions du juge et qu’il ou elle en fera le commentaire pour souligner son appréciation de votre préparation.