Skip to main content

L’honorable Kathleen Ann Quigg

The Honourable Kathleen Ann QuiggQuel cheminement vous a mené au monde du droit et à la magistrature?

En répondant aux questions posées par le Forum des avocates de l’ABC et la Section des juges de l’ABC, je me suis rendu compte qu’en novembre, j’aurai été juge aussi longtemps que j’ai été avocate. Le temps passe vite, comme c’est le cas chaque fois que vous faites quelque chose que vous aimez.

Mon père était le fils d’immigrants irlandais, et il accordait une grande importance à l’éducation. Il a grandi à Cabbagetown (quand c’était vraiment Cabbagetown). Mes deux parents étant des pédagogues, nous nous rendions souvent en voiture jusqu’au Maine avec ma sœur pour qu’ils puissent terminer leur maîtrise à l’université de cet État. Par la suite, mon père passait une partie des vacances à l’Université d’Ottawa où il a obtenu son doctorat. Cette éducation m’a montré la persévérance dont il faut faire preuve pour atteindre ses objectifs.

Comme d’autres personnes qui ont partagé leurs antécédents, j’ai décidé de devenir avocate pendant mes années à l’école secondaire. L’expérience de grandir à Bathurst, une petite ville du nord-est du Nouveau-Brunswick, a contribué à façonner mon désir de redonner à ma communauté. Bien que j’aie eu des amis dont les pères étaient des avocats, je n’ai personnellement pas été exposée au droit et au monde des avocats pendant ma jeunesse. Et je n’avais certainement jamais rencontré une avocate! Malgré cela, les actualités et les reportages sur les causes portées devant des tribunaux partout au Nouveau-Brunswick m’ont toujours intéressée.

Cette curiosité et mon intérêt pour l’histoire et les sciences politiques m’ont mené à un programme de premier cycle dans ces deux matières, puis à la faculté de droit. Après l’obtention de mon diplôme, je suis retournée dans ma ville natale pour faire mes stages, puis pratiquer le droit. En pratique privée, je me suis engagée à fond dans de nombreux organismes bénévoles de ma communauté. J’ai également fait du bénévolat dans la communauté juridique et j’ai consacré de nombreuses heures à mon poste de présidente de la division du Nouveau-Brunswick de l’ABC, ainsi qu’au Conseil national d’administration de l’ABC, au Forum des avocates de l’ABC, au conseil de direction et à des comités du Barreau du Nouveau-Brunswick, et à des conseils de réglementation provinciaux.

Même si je n’aspirais pas à être juge pendant que je travaillais et que je prenais part à ces activités, une personne très respectée dans la communauté juridique du Nouveau-Brunswick m’a encouragée à postuler. Il a fallu qu’on me pousse un peu, mais j’ai postulé après 17 années de pratique et de bénévolat. J’ai été nommée à la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick en 2006 et à la Cour d’appel du Nouveau-Brunswick en 2008.

Quelle expérience de votre carrière juridique vous a le mieux préparé à votre travail au sein de la magistrature

Comme je l’ai mentionné plus tôt, j’ai pratiqué le droit dans le nord du Nouveau-Brunswick pendant 17 ans. J’étais en pratique générale et j’étais la plupart du temps la seule avocate dans un cabinet de neuf avocats. Cette expérience, en plus de celle de présidente de la Commission du travail et de l’emploi et de membre de la Commission des assurances du Nouveau-Brunswick, m’a procuré des compétences inestimables qui m’ont préparée aux divers dossiers que nous examinons à la Cour d’appel du Nouveau-Brunswick. Travailler avec de nombreuses personnes dans les organisations bénévoles dont j’étais membre m’a aidé à écouter différents points de vue, à servir de médiatrice lors de désaccord et à aborder les questions de manière pragmatique. À mon avis, mon expérience de vie m’a préparée à siéger à la magistrature, car elle m’a permis de comprendre les gens, de respecter les divergences d’opinions, d’acquérir les aptitudes requises pour servir de médiatrice dans diverses situations et, espérons-le, d’arriver à un résultat acceptable. Toutes ces qualités sont utiles pour un juge.

Quels conseils donneriez-vous aux juristes qui comparaissent devant vous?

En tant qu’avocate, et maintenant à titre de juge, j’ai toujours encadré et encouragé les jeunes juristes, en particulier les femmes, à donner une chance au droit s’ils ont des doutes. Dans mes interactions avec des juristes, que ce soit individuellement ou lors de séminaires, je prodigue notamment des conseils sur les comparutions devant des tribunaux.

Les juristes les plus efficaces sont ceux qui connaissent leurs dossiers mieux que quiconque dans la salle d’audience. Soyez prêts. Connaissez les forces de votre affaire, mais aussi ses faiblesses. Ne reculez pas devant des points qui ne jouent pas en votre faveur. Affrontez-les directement, faites valoir votre cause si vous le pouvez, et concentrez l’attention du tribunal sur les aspects importants. La civilité et la courtoisie envers les juristes de la partie adverse, ainsi qu’envers la cour, sont des caractéristiques essentielles d’une bonne représentation. N’induisez jamais le tribunal ou vos collègues en erreur : votre réputation et votre intégrité sont vos atouts les plus précieux.