Quel a été votre cheminement dans le monde du droit et dans la magistrature?
J’ai été la première de ma famille élargie à fréquenter l’université, mais mes parents croyaient que je ferais carrière en enseignement ou en soins infirmiers. Cependant, pendant mon enfance et mon adolescence, j’étais captivée par l’émission Perry Mason et je voulais devenir avocate de la défense. Mon cheminement dans le monde du droit a été sinueux. J’ai obtenu un baccalauréat en histoire (avec distinction) à l’Université de Winnipeg, suivi par une maîtrise en histoire à l’Université d’Ottawa. Je suis ensuite retournée chez moi pour fréquenter la faculté de droit de l’Université du Manitoba. J’ai obtenu mon diplôme en 1978 et j’ai fait mon stage dans un cabinet où personne ne voulait faire de droit pénal, raison pour laquelle j’y ai vite été initiée. J’ai adoré. Plus tard, j’ai fondé mon propre cabinet avec trois associés. En tout, j’ai pratiqué le droit pénal pendant 17 ans, période au bout de laquelle j’ai eu besoin d’un changement. J’ai alors présenté ma candidature à un poste de juge. Je suis maintenant juge à la Cour du Banc de la Reine du Manitoba depuis près de 26 ans et les journées sont toutes aussi différentes les unes des autres. Le travail est à la fois gratifiant et exigeant, surtout lorsque vous apprenez continuellement dans de nouveaux domaines.
Que souhaitez-vous que le public sache au sujet du système de justice?
Le système de justice est souvent critiqué dans les affaires criminelles, car l’accusé « s’en tire » avec un crime ou reçoit une simple réprimande. Les juges se soucient de leur rôle dans l’administration de la justice, mais des précédents juridiques et les paramètres de causes antérieures leur imposent des limites. Le public ne reconnaît parfois pas que les juges doivent trouver un équilibre entre faire preuve de sensibilité à l’égard du préjudice causé aux victimes d’un crime et comprendre les antécédents des délinquants.