Stratégies pour réussir ses études de droit

14 septembre 2020

Les études en droit peuvent être ardues, mais il est également facile de mal les entreprendre. Les examens de décembre sont souvent ardus pour les étudiants de première année, et un ou deux examens comptent la plupart du temps pour 100 % de la note finale du cours – ce qui veut dire que lorsqu’on se rend compte que les choses vont mal, il est un peu tard pour renverser la vapeur. Certaines facultés ont même décidé de ne pas tenir compte des examens de décembre, afin d’éliminer entièrement l’effet d’un mauvais résultat en décembre sur la note finale. D’autres facultés en Amérique du Nord fonctionnent pour leur part selon le principe « réussite/échec ».

Les mauvaises notes en droit peuvent être évitées grâce à un plan d’étude adéquat. Un bon plan d’étude n’a pas à être compliqué; il doit se concentrer sur l’essentiel, car le temps ne joue généralement pas en votre faveur. Cependant, les nouveaux étudiants peuvent tarder à se doter d’une stratégie claire pour relever les défis posés par les études en droit. Voici donc quelques suggestions pour vous aider à mieux encadrer vos études et réussir vos cours.

  • Obtenez des résumés des années précédentes à lire à mesure qu’avance le cours. Relevez les failles de ces résumés, comme les erreurs ou les changements dans l’état du droit. Si cela peut être utile, consolidez ces résumés à l’aide de vos propres résumés. Utilisez les résumés de Lexum (pour le droit pénal et le droit constitutionnel en particulier). La rumeur veut que certains des meilleurs étudiants ne lisent aucun arrêt et se contentent des résumés; une telle pratique est bien entendu déconseillée pour des raisons évidentes. Notez également que la simple lecture de la documentation ne suffira pas, même si cela était le cas dans vos études de premier cycle. Sachez que vous n’aurez d’ailleurs probablement pas le temps de lire toute la documentation de chacun de vos cours. Quelle que soit votre méthode, fondez votre préparation aux examens sur des résumés très succincts identifiant clairement la règle de droit (ratio decidendi) qui peut être déduite de l’arrêt.
  • Lorsque vous faites un examen, structurez vos réponses selon la méthode « QRAC » : question, règle, analyse, conclusion. Déterminez les lois et les arrêts vus en classe qui concernent les questions juridiques en cause, et appliquez les règles de droit pertinentes. Il n’y a habituellement pas de réponse catégoriquement bonne ou mauvaise aux questions d’examen, mais seulement des arguments qui auraient plus ou moins de chances de l’emporter sur les autres en cour. Ne proposer qu’un moyen pratique de résoudre le problème, sans aborder adéquatement les lois et les arrêts vus en classe, pourrait faire de vous un juriste efficace plus tard, mais ne vous rapportera pas le gros des points nécessaire pour l’obtention d’une bonne note lors de l’examen.
  • Ne négligez pas d’énoncer les règles de base aux examens. Il peut être tentant d’omettre l’exposition des règles simples, sous prétexte qu’elles sont simples, afin de gagner du temps. Toute analyse appropriée commence par la base. Si un arrêt a été étudié en classe, vous devriez généralement le citer. Certains élèves préparent des blocs de texte, à transcrire à l’examen, applicables à toute une gamme de situations factuelles différentes. Peut-être pensez-vous que transcrire une règle élémentaire à partir de vos notes n’est pas une bonne utilisation du temps limité dont vous disposez durant un examen pour faire la preuve de vos capacités analytiques. C’est bien pourtant ce qu’on attend de vous, aussi élémentaire soit la règle.
  • N’omettez pas les arrêts que vous trouvez trop faibles pour mériter d’être cités dans vos examens ou vos travaux. Si un arrêt que vous avez étudié est pertinent, vous devriez le citer. Peut-être penserez-vous ne pas en avoir le temps. Mais même si ce devait être le cas, cela ne changerait malheureusement pas ce que l’on attend de vous. Vous devez faire de votre mieux pour traiter les deux côtés d’une question juridique. Au premier cycle, il arrive souvent que les étudiants assomment leur lecteur avec une thèse unilatérale. Ceux qui ont une formation en philosophie savent cependant par expérience qu’il vaut mieux éviter une telle approche.
  • Faites vos choix de cours en fonction de vos intérêts et de vos forces. Nous avons tous des forces et des faiblesses, et répondre à un examen pourrait ne pas être l’une de vos forces. Si les examens ne vous réussissent pas, tentez de suivre davantage de cours basés sur les travaux. Ces cours peuvent vous sembler plus limités, mais gardez à l’esprit que les cours qui vous obligent à rédiger des dissertations ou à prendre part à des procès simulés vous donnent l’occasion de produire des textes juridiques de qualité et de perfectionner votre art oratoire. Ils font réellement partie des expériences les plus précieuses qu’ont à offrir les facultés de droit.

Les études en droit (comme l’exercice du droit) présentent en quelque sorte un environnement de type « réussite ou échec »; il est normal de boire la tasse de temps à autre. Acceptez la situation telle qu’elle est. Je crois personnellement qu’il faudrait changer la façon d’évaluer les étudiants en droit, afin de former de meilleurs juristes. Accroître le nombre de travaux contribuerait à améliorer le niveau de compréhension des étudiants et la qualité des documents qu’ils produiront au cours de leur carrière. J’espère que les facultés de droit canadiennes surveillent de près la nouvelle approche adoptée par les universités Lakehead et Ryerson.

Sur ce, je vous souhaite tout le succès possible dans vos études.

Daniel Gatto est enquêteur principal au sein du groupe de gestion des risques d’une institution financière canadienne. Il a été admis au Barreau de l’Ontario en 2018.