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Tenues d’entrevues avec des enfants dans le cadre de litiges en droit de la famille : une méthode de rapports non évaluatifs sur les opinions de l’enfant

09 décembre 2019

Depuis plus d’une décennie, je prépare des rapports sur le point de vue de l’enfant, qui sont utilisés dans le cadre de litiges en droit de la famille. La principale différence entre mes rapports sur les opinions de l’enfant et ceux des spécialistes de la santé mentale est simple : je ne suis pas un expert. Comme avocat, je ne possède pas les compétences pour me prononcer sur l’expérience de l’enfant impliqué dans un conflit entre ses parents, sur la santé du milieu familial de l’enfant ou sur la question de savoir si la réticence de l’enfant à passer du temps avec un parent découle de l’aliénation, de l’éloignement ou d’une préférence pour l’autre parent, en fonction de son âge. Je présente des rapports de base. J’offre aux enfants un espace neutre et confidentiel pour qu’ils puissent s’exprimer sur leur vie de famille, les ententes parentales les concernant et leur degré de satisfaction à l’égard de ces ententes, et, lorsque j’ai terminé, je prépare un résumé de la conversation.

La préparation de ces rapports m’a permis d’avoir un autre point de vue inestimable sur ma pratique en droit de la famille et de mieux comprendre la perspicacité étonnante des enfants, et il s’agit d’une expérience des plus agréables. J’ai été étonné de constater la volonté quasi universelle des enfants de me parler de leur réalité; seulement deux enfants ont catégoriquement refusé de me parler, et seulement un enfant s’est servi de notre examen de mes notes pour réduire à néant la teneur de notre discussion. Dans l’ensemble, les enfants à qui j’ai parlé ont apprécié l’occasion qui leur a été offerte de parler de ce qui se passait dans leur vie et ont pris part au processus avec enthousiasme.

La valeur de mes rapports est loin de celle des évaluations effectuées par les spécialistes de la santé mentale, et pourtant, ils ont leur place dans le système de justice familiale. Ils sont peu coûteux, ils peuvent être remplis rapidement, parfois la journée même, ils aident les parents à se rappeler que c’est l’intérêt supérieur de leurs enfants qui est important, et non leur propre intérêt, et ils permettent au tribunal de disposer d’un moyen d’entendre le point de vue de l’enfant, lorsqu’il y est tenu. Ces rapports ne remplacent pas les évaluations en matière de garde, mais ils constituent une solution de rechange raisonnable lorsque les circonstances d’une affaire donnent à penser qu’une Pinto fera l’affaire plutôt qu’une Porsche.

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John-Paul E. Boyd est arbitre en droit de la famille, médiateur et conseiller parental pratiquant en Alberta et en Colombie-Britannique.