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5. Conclusion

Il ne fait aucun doute que l’émergence de l’IA générative constitue un changement fondamental dans de nombreux secteurs, et nous prévoyons qu’elle aura également une incidence importante sur la profession juridique. Il existe un grand nombre d’outils sur le marché, et ceux-ci évoluent et s’améliorent sans cesse. Les juristes et les cabinets juridiques doivent se renseigner sur les avantages que pourrait offrir l’utilisation de l’IA générative dans la prestation de services juridiques, et ils doivent aussi se renseigner sur les risques afférents à cette utilisation ainsi que sur la façon de les atténuer. Les professionnels du droit doivent se tenir au courant des initiatives dans le domaine technologique qui peuvent les aider à fournir des services juridiques à leurs clients. Ils doivent également tenir compte des répercussions qu’elles pourraient avoir sur la qualité des services et de la façon dont les honoraires juridiques sont facturés.

Les juristes doivent connaître leurs obligations professionnelles en matière de déontologie, comme elles sont énoncées dans le Code type, et ils doivent porter une attention particulière aux devoirs liés à la compétence, à la confidentialité, à l’encadrement, à la communication, au fait d’agir avec courtoisie et respect à l’endroit des tribunaux, au fait de demander des honoraires, au fait de se prémunir contre la discrimination, le harcèlement et les préjugés, à l’intégrité et à l’honnêteté. En outre, les juristes doivent s’assurer de respecter toute loi applicable relative à l’utilisation de l’IA générative et ils doivent connaître les règles existantes et nouvelles ayant une incidence à l’extérieur du pays (p. ex. le RGPD et la Loi sur l’intelligence artificielle de l’UE).

Les affaires qui mettent en cause des juristes et leur utilisation inappropriée de l’IA générative ou leur dépendance abusive sur cet outil pour présenter des documents judiciaires constituent des exemples malheureux de l’utilisation d’une nouvelle technologie par une personne qui n’en a pas l’habitude et qui l’utilise sans comprendre les forces et les faiblesses de l’outil.

Les outils d’IA générative ne remplacent pas les juristes. Les juristes, outillés de leur formation et de leur jugement, doivent être les « humains dans le rouage » lorsque les services juridiques sont dispensés grâce à l’utilisation de l’IA générative.

Avant d’acquérir et d’utiliser tout outil d’IA générative, les juristes et les cabinets juridiques devraient effectuer les recherches appropriées et faire preuve d’une diligence raisonnable en ce qui concerne l’évolution des pratiques exemplaires.

Les juristes et les cabinets juridiques devraient prévoir, de façon responsable, les risques et se prémunir contre ceux-ci, notamment en élaborant des outils de gestion des ressources humaines dans le but de veiller à ce que l’organisation soit sensibilisée aux politiques et aux procédures internes en matière d’IA, et qu’elle s’y conforme. Ces politiques et les procédures doivent être révisées, mises à l’essai et mises à jour régulièrement. Des comités internes doivent promouvoir la diversité et envisager d’élaborer des mécanismes de vérification appropriés. Ces mécanismes comprennent des moyens de se prémunir contre la discrimination et les préjugés.