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Le stage que j’ai effectué au sein d’un grand cabinet de la Saskatchewan m’a permis d’en apprendre davantage sur toute une gamme de domaines de pratique et m’a donné l’occasion d’observer les façons de procéder à la Cour provinciale et à la Cour du Banc de la Reine. J’ai eu la possibilité d’améliorer mes compétences en recherche et en analyse, d’acquérir une bonne connaissance des règles de droit substantiel et des procédures juridiques, et j’ai sans aucun doute pu développer une plus grande attention aux détails. Toutes ces compétences sont importantes et pourront rehausser mon CV, mais certaines autres compétences et connaissances que j’ai acquises lors de mon stage ne sont pas moins importantes, à leur manière.
Voici certains des enseignements que j’ai tirés de mon stage qui, je l’espère, m’aideront à devenir une bonne avocate :
Ne fais pas tapisserie
Mon encadreur m’a dit, le premier jour de mon stage : « vous n’avez pas froid aux yeux! » Je n’ai pas compris tout de suite ce que cela signifiait, et, comme font la plupart des stagiaires qui se trouvent devant une situation inconnue, j'ai fait une recherche à l'aide de Google. Je pensais que c’était une insulte, il s’est avéré que c’était plutôt un compliment. On ne peut pas faire tapisserie si on veut réussir dans ce métier. Il est important d’avoir l’envie d’innover et la soif de relever de nouveaux défis.
IE > QI
Un stagiaire qui possède (dans nombre de cas) un diplôme de premier cycle universitaire et un doctorat est très instruit. Nous avons certes besoin d’avoir de la cervelle, mais faut-il encore faire preuve d’intelligence émotionnelle. Il est vrai que nous devons nous détacher émotionnellement des dossiers de nos clients afin de leur fournir les meilleurs conseils; il est également important, pour reprendre les propos d’Atticus Finch, de se mettre dans la peau du client. Nous devons analyser du point de vue subjectif les espoirs des clients, examiner leurs perspectives et analyser rigoureusement leurs intérêts, leurs préoccupations et leurs besoins dans le but de déterminer la meilleure façon de les aider à atteindre leurs buts.
Soyez humbles
Tout au long de la journée, nous avons affaire avec des clients, d’autres stagiaires, des avocats ou du personnel varié. Il est primordial de découvrir et de faire ressortir le meilleur d’eux-mêmes chez les autres, ce qui signifie que nous devons parfois réprimer notre ego afin d’obtenir le résultat optimal pour les clients. J’ai appris l’importance d’avoir du tact : le bureau n’est certainement pas un endroit où il faut provoquer des arguments inutiles.
Le fardeau de la facturation par heure
Il est difficile et stressant d’effectuer un stage au sein d’une profession basée sur un modèle de fonctionnement qui lie la productivité aux gains financiers. En tant que jeunes avocats et avocates, nous devons apprendre à gérer efficacement de lourdes charges de travail sous une pression constante. Cela signifie qu’il faut être capable d’établir l’ordre des priorités des tâches et de mieux gérer son temps. J’ai appris combien il est important de savoir dire « non »; de déléguer les tâches quand c’est nécessaire, ainsi que de poser des questions pour clarifier afin d’éviter une perte de temps.
Gestion de projet
Pour mener à bien certains objectifs spécifiques, il est important que nous maintenions une certaine latitude, tout en prenant en compte la qualité, les limites de temps et du budget. Pendant mon stage, je devais déterminer combien de temps un projet allait me prendre ainsi que la date de sa réalisation. Les avocats doivent être prêts à faire une estimation du temps et des frais budgétaires. Le traditionnel « ça dépend » n’est tout simplement pas suffisant. Tous les avocats doivent être capables d’élaborer et de gérer un plan : c’est la procédure normalisée d’exploitation (PNE) au sein d’une entreprise.
Apprenez à connaître vos clients
Épictète disait que nous devrions comprendre ce que nous disons avant de parler. Si on veut réussir dans l’industrie des services juridiques, il faut servir les clients avec honnêteté, compétence et respect. La communication efficace est en effet la pierre angulaire de la profession juridique. J’ai donc dû apprendre à communiquer de façon claire, concise et logique. En outre, j’ai développé le savoir-faire qu’il faut pour défendre une position et j’ai perfectionné mes capacités d’écoute.
Agissez toujours en conséquence
Les valeurs suprêmes de la profession juridiques sont l’honnêteté, la franchise et l’intégrité. Le cours d’admission au Barreau m’a certainement appris l’importance de l’éthique professionnelle. J’ai appris en effet que nous ne devons jamais abuser de la position que nous confèrent nos « connaissances spécialisées ».
C’est bien plus que la somme des résultats individuels
Les avocats ne travaillent pas dans le vide : ils s’appuient sur le personnel de soutien, les secrétaires, et doivent travailler de concert avec les autres collègues, les experts et les tribunaux. Le travail en équipe est essentiel à la réussite personnelle et à celle de l’organisme; la collaboration de tout le monde est indispensable pour qu’un organisme puisse fonctionner dans un environnement de travail pluraliste. Les compétences de base que j’ai développées comprennent le fait de savoir travailler avec les autres afin d’atteindre un objectif commun, de coordonner et de partager les renseignements et les connaissances, et de tisser des liens avec les collègues, le personnel, les clients, les experts, les juges et le personnel des tribunaux.
Dans le but de pratiquer le droit de façon efficace et compétitive, il est non seulement important de développer et d’acquérir les compétences de base, mais aussi celles, pratiques, qui sont moins souvent envisagées.
Il m’a fallu beaucoup de travail pour devenir avocate. Les études de droit furent une période paisible où je me sentais très en sécurité. Voler de mes propres ailes afin de faire mes stages m’a présenté de nombreux défis. Cela dit, faire partie du « monde réel » m’a poussée à réfléchir sur ce qui est réellement indispensable pour réussir dans cette carrière : une attitude et une volonté de penser différemment, d’agir différemment, tout en continuant d’aller de l’avant avec intégrité et détermination.
Kayla DeMars-Krentz a terminé son stage chez Kanuka Thuringer, s.r.l., à Regina. Elle a été admise au Barreau de la Saskatchewan le 12 juin 2013 et travaille actuellement chez Hunter Peterson Deagle s.r.l., à Regina, comme avocate associée. De plus, elle prépare une maîtrise en droit spécialisée en règlement de différends de l'Osgoode Hall (Université York) offerte à distance, tout en exerçant dans les domaines du droit de la famille et du droit pénal.