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Avez-vous parfois été globalement satisfait par le travail que vous faites tout en ne l’étant pas? C’est ce qu’Adrienne Boudreau ressentait en tant qu’avocate dans le domaine du contentieux. Elle aimait son travail et ses collègues, mais avait besoin de changement. En mars 2015, elle a quitté le cabinet McMillan pour travailler en qualité d’avocate principale dans le domaine du contentieux dans le contexte de recours collectifs et du contentieux commercial dans le cabinet Sotos LLP.
« Je voulais centrer ma pratique », dit Me Boudreau. « J’avais besoin que mon travail acharné soit plus rentable. Le cabinet Sotos m’a offert la meilleure occasion de centrer mes efforts et de développer ma pratique. Dans mon nouveau cabinet, j’ai trouvé des gens qui avaient les mêmes valeurs que moi et un lieu de travail aux proportions correspondant à ce que je recherchais. »
L’embauche latérale est un moyen, pour les cabinets juridiques, de se procurer des collaborateurs chevronnés, et pour les jeunes juristes de donner un « coup de pouce » supplémentaire à leur carrière. Il peut s’avérer difficile de trouver le poste parfait, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle pour les jeunes juristes en mal de changement.
En raison des besoins du marché ou parce qu’ils cherchent une occasion de renforcer un groupe de pratique en pleine croissance, les cabinets juridiques souhaitent engager des avocats chevronnés. Matt Rosenberg, directeur dans une société de recrutement juridique, Lateral Link, affirme que les jeunes juristes qui recherchent un poste aux États-Unis vont avoir plus de difficultés.
« Les trois éléments considérés par les cabinets sont les notes, la faculté et l’expérience », dit Matt Rosenberg, qui se spécialise dans le recrutement de juristes canadiens. « Aux États-Unis, les notes sont plus importantes que la faculté dans laquelle vous les avez obtenues, alors qu’au Canada, c’est le contraire. Cela n’a pas toujours été le cas aux États-Unis. Pour les avocats à un échelon intermédiaire, l’expérience revêt une importance primordiale et leurs « lettres de noblesse » jouent un rôle considérable. »
Lorsque vous envisagez de changer de cabinet, la première chose à faire est de penser à l’étape où vous êtes dans notre carrière. Les avocats qui ont entre trois et cinq ans de pratique sont les plus recherchés pour les transferts latéraux, car ils ont de l’expérience et ont développé une clientèle.
Trouver un nouvel emploi demande un important investissement en temps et en efforts. Vous devez donc savoir avec certitude ce que vous recherchez, et cela peut être plus difficile que vous ne le pensez. Vous êtes parfois trop occupé dans un environnement stressant pour savoir par où commencer une recherche de travail. Hilary Clarke, fondatrice et accompagnatrice principale chez Potentia, une société qui offre aux juristes et aux cabinets juridiques des services d’accompagnement pour le développement d’entreprise et de carrière, ainsi que des services de consultation, recommande de prendre le temps de réfléchir à votre carrière.
« Vous devez d’abord réfléchir au genre d’emploi que vous voulez », déclare Hilary Clarke. « Qu’aimez-vous faire? Que n’aimez-vous pas faire? Quel genre de travail souhaitez-vous faire? Avec quel genre de client et de secteur voulez-vous traiter? Il ne faut pas postuler pour un emploi d’avocat plaidant dans le secteur de la construction si les procédés de construction ne vous intéressent pas ou si vous n’aimez pas comparaître devant les tribunaux. Vous devez aussi rechercher un emploi qui vous permettra de vivre le style de vie que vous souhaitez. »
Hilary Clarke suggère d’évaluer minutieusement vos forces et vos faiblesses. Examinez vos évaluations antérieures et vos objectifs.
« Les juristes me disent souvent qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent », dit Hilary Clarke. « Vous devez faire des recherches et des essais. Si vous pensez que l’immobilier pourrait vous intéresser, parlez à un avocat spécialisé dans ce domaine à propos de sa pratique et proposez-lui de l’aider lors d’une transaction immobilière pour voir ce dont il s’agit. »
Après avoir découvert ce que vous voulez faire, il est temps de planifier. L’exploitation d’un cabinet juridique ne laisse que très peu de temps pour la recherche d’un emploi. Fixez-vous des objectifs clairs, assortis de dates limites. Si vous avez du mal à organiser une recherche structurée, un accompagnateur peut vous aider, à tout le moins en vous obligeant à respecter votre plan.
« Le changement peut-être difficile, mais il permet à de nombreux juristes de trouver leur véritable voie », dit Hilary Clarke.
L’expérience est la clé pour être un candidat attrayant. Les cabinets recherchent de jeunes juristes qui ont de l’expérience de travail sur des dossiers, peuvent rapidement être intégrés dans le cabinet, et dont la formation ne sera pas très onéreuse.
« Le meilleur atout d’un jeune avocat est une vaste expérience de travail sur les dossiers », dit Matt Rosenberg. « Accumulez autant d’expérience que possible en matière de rédaction et faites tout ce que vous pouvez lorsque vous parlez au client. Vous voulez démontrer que vous avez travaillé sur plus de transactions que vos homologues et que vous possédez la formation requise. Les cabinets ne veulent pas trop investir dans la formation des juristes qui font un transfert latéral. Si vous avez ce genre d’expérience à ce stade de votre carrière, vous faites du bon travail. »
Passer d’un cabinet juridique à l’autre peut-être difficile, particulièrement lorsque vient le temps de quitter votre ancien cabinet. Accordez-vous, et accordez-leur, largement le temps nécessaire pour opérer la transition.
« Une fois que vous avez décroché l’emploi brigué, soignez votre sortie », conseille Adrienne Boudreau. « Vous allez causer des problèmes à vos collègues en leur confiant vos dossiers et ils peuvent déjà avoir une très lourde charge de travail. Je me suis assurée de clore autant de dossiers que possible. »
Maintenant, il est temps de vous immerger dans la culture de votre nouveau cabinet. Ne vous inquiétez pas si vous ne vous sentez pas tout à fait à l’aise dès le départ, il faut généralement jusqu’à un an pour être parfaitement intégré. L’essentiel est de faire une bonne première impression. Adrienne Boudreau a planifié clairement sa découverte du personnel et de la culture de son nouveau cabinet.
« Je me suis fixé comme priorité de rencontrer toutes les personnes qui travaillent dans le cabinet et de m’intégrer », déclare-t-elle. « C’est un nouvel endroit et une culture différente, j’ai donc décidé que je n’allais pas insister pour tout faire comme avant. Personne ne veut travailler avec quelqu’un qui dit constamment “on faisait cela de cette façon dans cet autre cabinet”. »
Pour les jeunes juristes, l’embauche latérale crée de superbes occasions de relancer leur carrière juridique, mais il n’y a que vous qui sachiez quand il est temps de passer à l’action.
« En fin de compte, votre emploi doit vous satisfaire. Si ce n’est pas le cas, il est temps d’en changer », dit Matt Rosenberg. « Cela peut prendre entre six mois et un an, mais il peut arriver un moment où il est temps d’agir. »
Julie Sobowale rédige fréquemment des articles pour EnPratique de l'ABC.