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Une seconde carrière en droit : votre expérience peut être un atout

16 octobre 2008 | Michelle Mann

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Allyson Jeffs, une avocate spécialisée en litige civil chez Ackroyd s.r.l., à Edmonton, était autrefois journaliste pour le Calgary Herald et l’Edmonton Journal, couvrant les procès et la législation. « Je n’avais pas une meilleure connaissance de base du droit que la plupart de mes collègues », se souvient-elle. « Comme journaliste, vous rencontrez des gens de tous horizons, et vous pouvez absorber et résumer une grande quantité d’informations dans des délais serrés. » Savoir bien écrire l’a aussi « beaucoup aidée ».

Clayton Bangsund, avocat chez Layh & Associates à Langenburg, en Saskatchewan, ne savait pas que son premier métier de professeur de mathématique au secondaire lui serait utile en droit. « L’enseignement consiste à simplifier des choses compliquées et à les transmettre aux élèves d’une manière accessible, une habileté comparable à celle de savoir expliquer des situations compliquées à des clients ou dans une plaidoirie », dit-il.

Bien que les chiffres soient difficiles à obtenir, il est clair que la profession juridique accueille un nombre croissant de personnes qui en sont à leur deuxième carrière, que ce soit des journalistes, des gens d’affaires, des enseignants ou des professionnels de la santé. Et pour ces personnes, certaines questions se posent : Est-ce que mon expérience antérieure intéressera les cabinets d’avocats? Comment mes habiletés m’avantagent-elles? Et qu’est-ce que mes employeurs potentiels trouveraient de plus précieux dans mon expérience antérieure? En fin de compte, le succès de ceux et celles qui parviennent à s’adapter rapidement au domaine juridique découle, en partie, de leur capacité à tirer profit de leurs expérience et compétences antérieures.

Carol Fitzwilliam, fondatrice de Fitzwilliam Recrutement Juridique (Montréal et Toronto), dit que les avocats et avocates de deuxième carrière impressionnent les employeurs par leur maturité et leur professionnalisme. D’autres marquent des points en montrant que leur première profession leur a donné une capacité de jugement et des connaissances directement pertinentes pour le domaine qui les intéresse. « Nous avons représenté un pharmacien compétent qui, dans les minutes qui ont suivi son admission au barreau, a été happé par une compagnie pharmaceutique », rapporte Mme Fitzwilliam.

Mais que faire lorsque le domaine dans lequel on désire exercer le droit n’a pas de rapport évident avec notre expérience de travail? Selon Christian Petersen, associé chez Bull, Housser & Tupper s.r.l., de Vancouver, et responsable du recrutement des étudiants, « il est important de mettre l’accent sur les expériences qui pourraient être utiles en droit, comme le fait d’avoir travaillé dans un milieu où les échéances sont serrées ». La nature des réalisations du candidat ou de la candidate mérite aussi l’attention. « Très franchement, si une personne a passé moins de six mois dans cinq emplois différents, elle ne sera pas évaluée de la même manière qu’une personne qui a mené une carrière réussie auprès d’un seul employeur estimé. »

Par-dessus tout, le candidat ou la candidate devrait mettre en valeur des qualités personnelles appréciées par la profession juridique. « Que vous ayez été violoncelliste professionnel ou ingénieur-géologue, nous cherchons les qualités requises pour atteindre l’excellence. Nous cherchons quelque chose qui témoigne d’une discipline de travail solide, et d’un sens du dévouement et de l’engagement », explique M. Peterson.

« En fin de compte, l’expérience de travail antérieure est évaluée de la même manière que toute autre expérience antérieure : est-ce que ces caractéristiques feraient du candidat ou de la candidate un bon élément pour le cabinet? »

Clayton Bangsund a enseigné les mathématiques dans une école secondaire d’Edmonton pendant un an avant d’entrer en droit, attiré par la « rigueur intellectuelle » qu’il représente. Il est aujourd’hui un spécialiste du droit des débiteurs et des créanciers chez Layh & Associates. « Plus jeune, j’étais très doué pour les mathématiques, et le domaine juridique dans lequel j’ai fini par me diriger est très séquentiel, logique, codifié », explique-t-il. « Les mathématiques consistent à appliquer des principes, et à cet égard les transactions sécurisées sont très analytiques. J’ai découvert que mes habiletés développées en mathématiques avaient façonné mes préférences en droit. »

« En entrevue, j’ai mis l’accent sur mon désir d’en apprendre plus, et j’ai insisté sur le fait que je n’étais pas en train de fuir une autre profession », se rappelle M. Bangsund. « Je n’ai pas tourné la page sur l’enseignement. Je n’ai pas dit “c’est du passé”. J’ai plutôt inclus l’enseignement dans mon bagage de compétences. »

Avoir l’assurance de présenter sa première profession comme un atout en droit est primordial, selon Allyson Jeffs, de chez Ackroyd s.r.l. Lorsqu’elle a passé le LSAT (Law School Admission Test) il y a quelques années, c’était le premier examen qu’elle passait en quinze ans. « Quelques-uns de mes collègues journalistes pensaient que je prenais un gros risque en quittant le journalisme pour le droit, mais c’était un risque calculé — et un risque qui en valait largement la peine », dit-elle.

« Pour moi, le défi était de ne pas avoir peur de mon âge, de mettre en valeur mon expérience et ma confiance en moi. Le droit est une profession dans laquelle on vieillit bien. L’âge et l’expérience donnent confiance aux clients. »

Clayton Bangsund croit qu’un nombre croissant de jeunes gens qui entrent en droit aujourd’hui y apporte une expérience précieuse tirée d’autres domaines et que les cabinets d’avocats en récoltent les bénéfices. « Plusieurs étudiants sortent des facultés de droit avec un autre métier derrière eux, et les cabinets apprécient la maturité qui en résulte. »

Carol Fitzwilliam confirme. « Dans l’environnement d’entreprise d’aujourd’hui, nous allons voir de moins en moins de gens avec un parcours professionnel linéaire. Par conséquent, les personnes qui ont un parcours personnel unique ne seront pas mal vues, mais plutôt mises en valeur, si elles savent mettre de l’avant les habiletés et les connaissances qu’elles ont acquises et qui sont transférables d’une profession à une autre », dit-elle.

Mais cette capacité à mettre à profit les habiletés et les connaissances acquises antérieurement, aucune faculté de droit ne peut vraiment l’enseigner. « C’est au candidat ou à la candidate de prendre le temps de réfléchir à ce qui, dans son expérience, pourrait servir en droit. »

Michelle Mann est rédactrice indépendante.