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Ryley Mennie a quelques conseils pour les jeunes juristes qui envisagent de prendre un congé parental : « n’hésitez pas ».
« C’est une expérience incomparable », dit-il des quatre mois de congé qu’il a pris pour s’occuper de son fils nouveau-né. « Je recommande chaudement, à quiconque qui envisage ce congé, de le prendre sans hésiter. »
Maître Mennie exerce désormais en tant qu’avocat spécialisé en droit du travail et de l’emploi dans le cabinet Miller Titerle + Company. Il exerçait dans un grand cabinet d’avocats d’envergure nationale lorsque sa conjointe est tombée enceinte, il y a presque trois ans, alors qu’elle étudiait pour devenir psychiatre.
« Ce n’est pas que nous n’avions pas planifié la venue de notre fils, mais elle a été un peu imprévue. Nous avions fini par oublier l’idée d’avoir un enfant, car nous approchions de la période où ma femme devrait se consacrer entièrement à ses études de façon très intensive pendant toute une année », déclare Me Mennie. « Nous avions donc remis une grossesse à plus tard. Mais un ou deux mois après, elle tombait enceinte. »
Pour sa conjointe, s’occuper d’un nouveau-né équivalait à « largement compromettre » sa capacité à étudier pour ses examens en psychiatrie, affirme Me Mennie.
« Pour qu’elle puisse passer 30 heures par semaine à étudier, je devais assumer mes responsabilités », dit-il.
Me Mennie et sa conjointe ont trouvé ce congé parental très gratifiant.
« Cela a été très positif pour notre famille », dit-il. « Je suis devenu plus résilient en tant que parent et cela a un peu facilité notre vie de famille car nous étions deux à pouvoir agir. »
Lisa Ridgedale a vécu le congé parental en tant qu’avocate et employeur.
Elle est mère de deux filles et associée fondatrice du cabinet Hakemi & Ridgedale LLP, spécialisé en litige commercial à Vancouver.
Elle exerçait dans un cabinet privé et était une « avocate à la merci du cabinet qui facturait un nombre d’heures colossal chaque année » lorsqu’elle est tombée enceinte de sa fille aînée.
« Lorsque j’étais en congé de maternité, je voulais retourner au travail, mais je ne voyais pas comment j’allais pouvoir facturer 2 000 heures tout en élevant un enfant », dit-elle.
Pendant son congé de maternité, Me Ridgedale dit avoir commencé à chercher un autre poste qui lui permettrait de satisfaire à son besoin de passer plus de temps avec sa jeune famille.
Elle a accepté un poste avec un meilleur emploi du temps, hors du secteur privé. Cependant, il lui fallait retourner au travail plus tôt que prévu.
« J’ai commencé à travailler dans un nouvel environnement alors que j’avais un bébé de quatre mois. C’était un emploi à temps plein dont je devais apprendre tous les arcanes », raconte Lisa Ridgedale.
« Toutefois, il était plus prévisible et ce n’était pas le monde trépidant du contentieux du secteur privé dans lequel j’exerçais avant et où je suis ensuite revenue. En fin de compte, cela s’est avéré être une bonne décision. »
Le retour au travail a été compliqué, dit Me Ridgedale : « J’étais fatiguée et je ne dormais pas ».
Désormais employeur, elle et son associé du cabinet ont élaboré des politiques visant à répondre aux besoins des nouveaux parents.
« Nous voulons le bonheur de nos juristes », dit-elle. « Nous voulons mettre en place un milieu de travail dans lequel les gens peuvent envisager à la fois d’élever une famille et de continuer à exercer le droit. »
Hakemi & Ridgedale LLP, un cabinet qui regroupe 16 juristes, a une politique sur le congé parental qui permet aux juristes de prendre un congé parental et de percevoir un montant qui s’ajoute à leurs prestations d’assurance-emploi.
« Vous pouvez prendre le temps que vous voulez, moins d’un an, plus d’un an, la décision vous appartient. Et vous aurez toujours un emploi à la fin de votre congé », dit Me Ridgedale. « Bien évidemment, nous aurions plus d’argent si nous ne versions pas une indemnité à nos juristes en congé parental. Mais la richesse en elle-même n’a jamais été notre objectif. Notre but est de gagner de l’argent en tant que cabinet et que nos employés soient heureux d’y travailler. »
La politique du cabinet n’est pas limitée aux parents dont les enfants ont moins d’un an.
« Si votre enfant de sept ans a des problèmes de santé, vous pouvez prendre un congé parental aussi. C’est une politique très ouverte », dit Me Ridgedale.
En tant qu’employeur, Lisa Ridgedale dit qu’elle apprécie les efforts que font ses juristes avant de prendre un congé parental.
« Ils laissent une pratique organisée, ont prévu un bon suivi et ont communiqué très tôt avec leurs clients pour les prévenir, leur dire à qui leur dossier allait être confié, à quoi s’attendre et qui sera leur personne-ressource. La transition s’est faite sans heurt », dit-elle. « Il n’y a eu aucun problème. »
Selon Me Mennie, un grand nombre de ses clients ont été impressionnés lorsqu’il les a informés de son intention de prendre un congé parental; quelque chose qui est peut-être sans précédent dans le domaine du droit dans lequel il exerce.
« J’exerce en droit du travail et de l’emploi où les notions de discrimination et d’égalité des sexes sont bien connues », dit-il. « Je pense qu’il s’agit d’une conversation qui a impressionné bon nombre de mes clients. À mon avis, accepter la mise en œuvre de ce congé a été un atout pour le cabinet et pour moi, à titre personnel. »
Pendant les quatre mois de son congé, Me Mennie dit qu’il « tenait à l’œil » quelques dossiers qui ne nécessitaient pas une gestion quotidienne active. « J’ai pu gérer cela chez moi pour aider à faire avancer les choses dans le bon sens. »
Ses collègues ont repris ses autres dossiers, dit-il, ajoutant : « J’avais la chance d’exercer dans un cabinet qui m’a grandement facilité les choses. Je n’ai pas eu l’impression qu’on me mettait des bâtons dans les roues ou que mon congé posait quelque problème que ce soit. »
Bien que Me Mennie ait exercé dans un grand cabinet national, il dit n’avoir eu « aucun problème professionnel » lors de son retour au travail.
« Je pense que cela dépend vraiment de la phase de votre carrière où vous vous trouvez. J’en étais encore plus ou moins à mes débuts », dit Me Mennie, qui avait été admis au barreau trois ans avant. « Je pense que si vous avez plus d’ancienneté, il est plus difficile de prendre ce genre de congé. »
Bien qu’il ait trouvé très gratifiant de prendre le congé parental, il reconnaît que cela s’est avéré « beaucoup plus difficile » que ce qu’il avait anticipé.
« Je pensais que j’allais avoir plus de temps pour mon conditionnement physique et pour faire la cuisine. J’ai eu la surprise de ma vie quand j’ai réalisé à quel point c’était éreintant et exigeant », s’esclaffe-t-il. « J’ai été un peu soulagé de retourner au travail. »
Carolynne Burkholder-James est avocate et mère de trois enfants. Elle exerce à Prince George (Colombie-Britannique).