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Attention, baby-boomers : les membres de la génération Y constituent maintenant le segment le plus important de la population active canadienne. En 2014, selon Statistique Canada, les Canadiens et les Canadiennes nés entre 1980 et 2000 représentaient en effet 36,8 % de la population active, contre 33,9 % pour les membres de la génération X (nés entre 1965 et 1979) et 31,1 % pour les baby-boomers (nés entre 1945 et 1964).
« La génération Y arrive en force, y compris dans le domaine du droit », affirme Jane Grant, présidente et consultante principale en ressources humaines de Grant and Associates HR Inc. de Calgary, un cabinet qui aide les adeptes de Thémis à nouer des liens avec des employeurs potentiels. « Ses membres ne dirigent pas encore les cabinets, mais leur poids signifie que les gestionnaires du baby-boom n’auront d’autre choix que d’apprendre à travailler efficacement avec eux. »
Malheureusement, un fossé culturel et générationnel sépare les baby-boomers et les enfants du millénaire, dont bon nombre ont le même âge que les enfants des baby-boomers. Certains de leurs comportements, comme contester l’autorité, exiger de l’autonomie et une vie à l’extérieur du travail et garder les yeux rivés sur leurs téléphones intelligents, sont source d’incompréhension et d’exaspération chez les cadres plus âgés. En outre, certaines de leurs habitudes, comme habiter le domicile familial, jouer à des jeux vidéo et assister à des assemblées d’amateurs de bandes dessinées costumés en leur personnage préféré, sont interprétées comme des signes de paresse, de mollesse et d’étourderie.
Tout comme les reproches qu’ont essuyés les baby-boomers de la part de leurs parents lorsqu’ils étaient jeunes, ces accusations sont fausses et injustes. « La génération Y est aussi motivée, dynamique et productive que les autres », affirme Lynn Foley, associée et directrice générale de fSquared Marketing, une société-conseil qui offre des services professionnels et de marketing de créneau à des cabinets d’avocats de toutes les tailles. « À la maison comme à l’école, ses membres ont appris à poser des questions et à faire preuve d’initiative, et s’attendent maintenant à du mentorat et à de l’encadrement de leurs supérieurs. »
Et leur volonté d’avoir une vie personnelle gratifiante et bien remplie à l’extérieur du travail et un emploi qui contribue à un monde meilleur? « Quand ils étaient jeunes, ils ont vu leurs parents travailler de longues heures, et donc passer peu de temps avec eux », avance Julie Wong, directrice des ressources humaines du cabinet Minden Gross de Toronto et elle-même une enfant du millénaire. « C’est pour cela que ma génération accorde autant d’importance à la conciliation travail-famille. »
Comme les associés qui ont grandi durant la grande dépression et ont eu du mal à travailler avec les baby-boomers il y a 40 ans, les baby-boomers devenus cadres aujourd’hui devront changer d’attitude s’ils veulent tirer parti de leurs employés de la génération Y. Voici quelques conseils pour y arriver.
Préparez-vous à vous faire poser des questions
Comme les membres de la génération Y ont appris à poser des questions et à trouver les réponses sur Internet, ils ne considèrent pas que demander pourquoi est un manque de respect. Les baby-boomers doivent comprendre qu’il ne s’agit pas d’une remise en cause et apprendre à tirer profit de ce questionnement constant. « Les enfants du millénaire sont entièrement aptes à prendre en charge leurs propres projets et à les réaliser à leur rythme, explique Mme Grant. Au lieu de vous offusquer des questions et de les rejeter, profitez de l’occasion pour indiquer aux jeunes ce qu’ils doivent faire, puis laissez-les travailler. »
Soulignez les efforts
Malgré leur réputation de rêveurs, les membres de la génération Y sont réalistes. Bien qu’ils sachent que les employés de Google peuvent jouer au ping-pong et au soccer sur table au travail et qu’ils ont accès à un salon de coiffure, une buanderie, un gymnase tout équipé et des massages aux frais de l’employeur, les jeunes avocats ne s’attendent pas aux mêmes avantages dans un cabinet de Bay Street. Cela dit, « ils s’attendent quand même à ce que leurs efforts soient soulignés et récompensés de temps à autre, avance Mme Foley. Ils aiment recevoir des commentaires constructifs – positifs et négatifs – sur leur travail, ainsi que des récompenses pour leurs bons coups, même s’il ne s’agit que de petits cadeaux, comme une carte de Starbucks. »
Soyez branchés
Les membres de la génération Y sont constamment branchés sur le monde grâce aux téléphones intelligents, tablettes et ordinateurs. De plus, ils adoptent rapidement les nouvelles technologies dès leur sortie et ne comprennent pas pourquoi leurs supérieurs ne peuvent en faire autant. « Comme nous avons toujours notre téléphone intelligent à portée de main, nous tenons pour acquis que les personnes dans notre liste de contacts répondront immédiatement à nos courriels et à nos messages texte, dit Mme Wong. Lorsqu’un baby-boomer ne répond pas à une question liée au travail après les heures du bureau ou durant la fin de semaine, nous doutons de son dévouement. On n’a pas besoin d’être physiquement au bureau pour être disponible et prêt à répondre aux questions. »
« Il est vrai que de nombreux baby-boomers ont du mal à s’adapter aux nouvelles technologies, tout comme leurs parents qui n’arrivaient jamais à régler l’heure sur le magnétoscope il y a 25 ans, explique Mme Grant. Toutefois, l’âge n’est pas une excuse : les baby-boomers doivent apprendre à utiliser les moyens de communication et les applications d’aujourd’hui. D’où l’importance des jeunes : ils tiennent naturellement votre cabinet à l’affût des nouvelles technologies. »
Soyez un mentor
Au travail, les membres de la génération Y s’attendent à être encadrés et guidés tout au long d’un cheminement concret parsemé d’incitatifs et de primes. Les cadres plus âgés peuvent trouver ces attentes irréalistes et déraisonnables à la lumière des trente dernières années, durant lesquelles la réduction des coûts l’a progressivement emporté sur la fidélisation des employés. « Toutefois, étant donné leur importance dans la population active, les membres de la génération Y se trouvent en position de force, affirme Mme Grant. Si vous souhaitez attirer et fidéliser les meilleurs d’entre eux, préparez-vous à être leur mentor et à les aider à bâtir leurs carrières. »
Morale de cette histoire : les baby-boomers ont avantage à tirer parti des jeunes employés, car ceux-ci ont beaucoup à offrir aux cabinets. Et comme les Canadiens et les Canadiennes travaillent de plus en plus longtemps, les cadres plus âgés ont intérêt à tisser des liens solides avec la relève : un jour, ils travailleront peut-être pour les enfants du millénaire qu’ils ont engagés.
James Careless est un contributeur régulier à EnPratique.