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Les gens étudient le droit pour devenir juristes, et non pas propriétaires de petites entreprises. Et pourtant, c’est exactement ce que deviennent ceux qui créent leur propre cabinet, avec toutes les obligations d’ordre financier qui s’y rattachent.
« La plupart des juristes qui s’engagent dans l’exercice du droit seuls ou dans un petit cabinet ne possèdent ni les connaissances générales ni une formation officielle dans le domaine de la gestion financière », a déclaré Heidi Alexander, directrice du Massachusetts Law Office Management Assistance Program. Nombreux sont les juristes au Canada et aux États-Unis qui « préféreraient tout simplement éviter le sujet des finances », ajoute-t-elle, mais savoir comment les gérer est « absolument essentiel pour pouvoir exploiter avec succès un tel cabinet juridique ».
Heureusement, il existe de nombreuses options pour approfondir vos connaissances financières et obtenir les conseils dont vous avez besoin pour avoir un cabinet florissant.
Étape no 1 : Faites connaissance avec votre comptable ou votre aide-comptable
« La majorité des juristes qui exercent seuls ou en petit cabinet ont recours aux services de comptables, mais ils ne considèrent pas cette relation comme une possible occasion d’apprentissage », a déclaré Jared Correia, fondateur et chef de la direction de Red Cave Law Firm Consulting, une société qui offre des conseils en gestion d’entreprise aux juristes sur la base d’un abonnement. « Au lieu, les juristes qui travaillent à leur propre compte tendent à penser que les finances sont le problème du comptable. Et alors que la situation est un peu meilleure dans les petits cabinets, peu de gérants de petits cabinets comprennent totalement les pratiques financières de leur cabinet. »
C’est bien dommage, car les comptables et aides-comptables sont souvent bien placés pour prodiguer de sages conseils de gestion.
« Les juristes devraient se fier aux compétences financières de leurs aides-comptables et comptables qui connaissent bien les règles et exigences légales en matière de comptabilité », a déclaré Allan Oziel, avocat spécialisé en affaires et en technologie qui exerce à Toronto et a fondé Oziel Law. « Nous encourageons nos clients à se fier à notre expérience, nous devrions pouvoir nous fier aux experts financiers. »
Étape no 2 : Munissez-vous d’une formation commerciale
Ce n’est pas parce que la faculté de droit ne vous a pas enseigné comment gérer une petite entreprise qu’il n’existe pas de possibilités de formation axées sur les cabinets juridiques pour vous aider. À titre d’exemple, l’Association du Barreau canadien offre un cours intitulé Littératie financière pour les avocats qui comporte 12 heures d’enregistrements qui couvrent la comptabilité de base des cabinets juridiques et des sujets connexes.
En outre, « les juristes devraient consulter les programmes du Barreau destinés aux juristes exerçant seuls ou en petit cabinet tels que la Conférence annuelle du Barreau du Haut-Canada pour les juristes exerçant seuls et en petit cabinet (Law Society of Upper Canada annual Solo & Small Firm Conference) », a déclaré David Thompson, un juriste spécialisé en litige fiscal et en règlement des contentieux fiscaux qui exerce à Barrie (Ontario).
Les collèges et les universités proposent souvent des programmes éducatifs destinés à un large public et portant sur la gestion commerciale, tout comme c’est le cas des bibliothèques publiques, banques et entités gouvernementales. On peut notamment souligner le Réseau Entreprises Canada du gouvernement fédéral.
La meilleure nouvelle, c’est qu’un grand nombre de ces cours sur la gestion des petites entreprises sont très peu onéreux. Voici une liste pratique (disponible uniquement en anglais) des cours à bon marché offerts au Canada.
Étape no 3 : Munissez-vous d’un logiciel de gestion financière fiable
Si vous savez comment les utiliser, les logiciels de comptabilité peuvent être utiles. Cependant, si les principes comptables vous confondent, « et ne vous y trompez pas, nombreux sont les juristes exerçant seuls qui ne comprennent pas des concepts simples tels que la comptabilité de trésorerie et la comptabilité d’exercice », a affirmé Jared Correia, alors, il vous faut trouver une plateforme financière qui ne traite pas les non-comptables comme des illettrés.
Dans sa pratique, Allan Oziel a trouvé que les plateformes modernes basées dans le nuage telles que QuickBooks Online ou FreshBooks « offrent plus de renseignements financiers de base et compréhensibles à l’utilisateur moyen ». En outre, il utilise son logiciel de gestion de cabinet basé dans le nuage pour produire des rapports sur la productivité et les finances. « Ces systèmes basés sur le Web sont des systèmes complets de gestion pour les cabinets juridiques, qui comprennent des fonctions permettant de générer des rapports qui aident à comprendre mes finances », a-t-il dit.
Étape no 4 : Mettez de l’ordre dans vos finances
Les trois étapes susmentionnées portent sur l’obtention de bons conseils financiers. Cette étape porte sur l’adoption de bonnes pratiques commerciales qui aident à mettre ces conseils en œuvre.
Mettre de l’ordre dans vos finances est aussi simple que de saisir vos dépenses et vos paiements dans votre système comptable dès leur survenance plutôt que de laisser la paperasse s’entasser sur votre bureau. « Personne ne se souvient absolument exactement à quoi correspond une pile de vieux reçus », a affirmé Terry Pricher, juriste à Marblehead (Massachusetts) qui vérifie les comptes financiers d’autres juristes. « Les petites erreurs causées par des entrées incorrectes peuvent rapidement se transformer en erreurs massives qui font de votre comptabilité un véritable bourbier. »
À plus grande échelle, mettre de l’ordre dans vos finances signifie d’accepter les responsabilités connexes à l’exploitation d’une petite entreprise florissante. Pour ce faire, « vous devez élaborer un budget, le passer en revue régulièrement, et le laisser éclairer vos décisions commerciales », dit Heidi Alexander. « Vous devriez également mettre des fonds de côté couvrant au moins trois mois de dépenses de fonctionnement, sinon plus, régulièrement surveiller le flux de trésorerie, et examiner vos résultats pour déterminer les domaines dans lesquels vous pouvez réduire les dépenses, le cas échéant. »
Ces quatre étapes aideront tout cabinet à améliorer ses finances, quel que soit le « degré d’analphabétisme financier » actuel de leur juriste ou propriétaires.
Les bons conseils ne sont bons que si vous les mettez en pratique. Voici donc le dernier et meilleur bon conseil financier donné par Allan Oziel : « continuez à vous tenir au courant de l’état de vos finances et discutez-en régulièrement avec vos professionnels financiers pour vous assurer que vous prenez des décisions commerciales en toute connaissance de cause. »
James Careless rédige fréquemment des articles pour EnPratique