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Recourir à de bons mentors peut s’avérer essentiel au succès des jeunes juristes. Toutefois, Stephanie Okola, avocate et médiatrice de Toronto, croit que les mentors aussi peuvent profiter de cette relation.
Me Okola, spécialiste en contentieux chez Okola Law, déclare que son vécu, aussi bien comme étudiante en droit qu’en tant que jeune avocate, l’a inspiré à devenir une mentore.
« J’ai obtenu mon diplôme en droit à l’extérieur du Canada, puis je suis revenue avec toutes les qualifications requises pour exercer le droit en Ontario », affirme-t-elle. « Sans mentorat, ce processus aurait été impossible pour moi. »
Me Okola met maintenant son expérience au profit d’autres juristes qui doivent passer à travers ce même processus.
« Lorsque j’ai commencé à pratiquer le droit, il était important pour moi de garder le contact avec certains des mentors avec qui j’avais établi des liens, mais aussi d’offrir le même type de soutien aux gens qui faisaient leurs premiers pas dans l’industrie, particulièrement aux jeunes femmes qui cherchaient à ouvrir leur propre cabinet, car j’ai moi aussi eu à surmonter certains des obstacles qui se dressaient devant elles », ajoute-t-elle. « Le mentorat a toujours été au cœur de ma pratique et c’est un aspect que je me suis efforcée d’intégrer dans ma routine. »
Selon Me Okola, ses mentorées lui donnent une « perspective fraîche ».
« J’ai l’impression qu’il y a toujours quelque chose à apprendre des autres. Je crois que plusieurs jeunes juristes ont l’impression de ne rien savoir, alors qu’en réalité leur savoir est plus vaste que ce qu’ils croient », dit-elle.
Selon, Me Okola, le mentorat entre pairs est également une voie intéressante que peuvent emprunter les juristes.
« Je suis totalement convaincue des bienfaits du mentorat entre pairs, tout comme du fait d’avoir un mentor qui est plus âgé que vous, car nos homologues peuvent nous aider », soutient-elle.
Charlotte Wolters, fondatrice du Programme de mentorat en droit auprès des femmes, qui comprend un volet de mentorat entre pairs, affirme que le mentorat, indépendamment de sa formule, est une relation de réciprocité.
« Des occasions se présentent dans un sens comme dans l’autre », juge-t-elle. « Par exemple, bien des gens croient que les juristes plus âgés peuvent offrir d’intéressantes possibilités à de jeunes juristes, comme des relations avec des conseils de la communauté, des clients dirigés et des dossiers. Mais, les choses peuvent aller dans l’autre sens aussi. Les jeunes juristes aussi peuvent recommander des clients potentiels, confier des dossiers ou prodiguer des conseils. »
Par exemple, Me Wolters raconte qu’un de ses mentors, au début de sa carrière, lui a demandé son opinion sur une affaire dont il s’occupait.
« J’étais stupéfaite et terrifiée, mais je lui ai dit exactement ce que je pensais », se rappelle-t-elle. « Il m’a prise au sérieux et mon opinion confirmait quelques-uns de ses points de vue. »
Sandeep K. Dhir, c.r., associé chez Field LLP d’Edmonton, aime collaborer avec de jeunes juristes de son cabinet, et il tient compte de leurs commentaires et suggestions. Selon lui, il est extrêmement gratifiant de faire du travail de mentorat avec de jeunes juristes.
« Leur pratique est empreinte d’idéalisme et d’enthousiasme, ce qui revigore mon propre enthousiasme et mon propre intérêt. »
Deborah R. Hatch, avocate en droit pénal chez Hatch McClelland & Moore, à Edmonton, croit que les jeunes juristes ont souvent moins tendance à s’en tenir à une approche particulière ou à une manière de faire les choses.
« Conséquemment, ils montrent souvent plus d’ouverture lorsque vient le moment d’envisager ou de suggérer de nouvelles approches, ce qui peut être très bénéfique », ajoute-t-elle. « Parfois, un esprit inexpérimenté, mais passionné et créatif peut contribuer à l’adoption d’une excellente approche, ou à l’obtention de résultats hors pair. »
Sasha Ramnarine attribue l’inspiration qui l’a poussé à jouer un rôle de mentor à son expérience de jeune entrepreneur.
« J’ai grandi dans l’industrie de la restauration. Ma famille était propriétaire d’un restaurant et j’ai commencé à faire du travail de gestion à l’âge de 18 ans », raconte Me Ramnarine, maintenant avocat adjoint chez Remedios & Company, à Vancouver.
Me Ramnarine fait maintenant du bénévolat comme mentor auprès de plusieurs organisations qui travaillent au service d’immigrants et de gens d’affaires.
« Je ne fais pas seulement du mentorat auprès de juristes, mais aussi de gens d’affaires et d’entrepreneurs en général », explique-t-elle. « Par exemple, l’une des personnes pour qui je fais actuellement du mentorat possède une boulangerie. »
Il dit offrir à ses mentorés un endroit sûr où ils peuvent parler de leurs objectifs et de leurs ambitions, et parfois même de leurs peurs et de certaines choses qui les dérangent.
Selon Me Ramnarine, le mentorat est un rôle d’empathie.
« Il n’y a rien de hiérarchique dans cette relation. Vous n’êtes pas supérieur à qui que ce soit. Vous n’êtes pas non plus inférieur », déclare-t-il. « Mais vous avez peut-être vécu la même chose que ce qu’il traverse à l’heure actuelle. Vous ne tentez pas de leur dire quoi faire, mais vous essayez plutôt de leur servir de guide pour qu’ils trouvent une solution à ce à quoi ils sont confrontés. »
Le mentorat peut constituer une façon de redonner à la collectivité, estime Me Ramnarine.
« J’ai l’impression d’avoir beaucoup de vécu. Je peux apporter mon aide en partageant ces expériences ou les leçons que j’ai apprises d’autres personnes afin d’apprendre moi aussi de ce qu’elles ont à m’offrir », ajoute-t-il. « Être là pour aider et inspirer les gens, c’est quelque chose que je souhaite réellement faire. »
Me Hatch convient que le mentorat est une façon de redonner.
« J’ai été privilégiée de pratiquer, au cours des dix premières années de ma carrière, avec de remarquables avocats et avocates de la défense dans le domaine du droit pénal », souligne-t-elle. « Le moins que l’on puisse faire c’est de redonner une partie de ce que l’on a reçu tôt dans notre carrière. Offrir des services de mentorat nous apporte du réconfort en ce sens que cela nous permet indirectement de contribuer à la profession et d’aider des clients. »
Me Ramnarine croit qu’il a aussi profité de son travail de mentor.
« Il s’agit d’une expérience d’apprentissage pour les deux parties », déclare-t-il. « Pas seulement pour les mentorés, mais aussi pour les mentors. J’ai beaucoup appris de mes mentorés. »
À l’instar de Me Okola, Me Ramnarine recommande fortement de faire du travail de mentorat.
« Je crois que tout juriste devrait d’une manière ou d’une autre faire du travail de mentorat. »
Carolynne Burkholder-James est avocate auprès de Heather Sadler Jenkins LLP, à Prince George en Colombie-Britannique