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Dans l’ensemble, les enfants du millénaire du Canada (ou la génération Y) ont été élevés et formés par des membres de la génération du baby-boom. Ceux-ci les ont encouragés à poser des questions et à partager leurs points de vue, à accorder autant d’importance aux loisirs et aux relations qu’à leur carrière, à se fier aux adultes et à les considérer comme des mentors et des formateurs pendant leur croissance.
Élevés avec cette vision du monde, plusieurs juristes de la génération Y sont déconcertés par la société de baby-boomers dans laquelle ils évoluent. « Une partie de la génération du baby-boom avec qui nous travaillons nous laisse perplexes », dit Julie Wong, gestionnaire des ressources humaines au cabinet juridique torontois Minden Gross. « Les baby-boomers n’aiment ni qu’on les remette en cause, ni entendre des opinions autres que les leurs. Ils s’attendent à ce que les politiques et les règlements soient suivis au pied de la lettre même lorsqu’ils sont contre-productifs pour leur cabinet. Aussi, ils répondent très lentement à leurs courriels. »
Le grand fossé qui sépare les générations est la cause de cette déconnexion. Voici un guide dont l’objectif est d’aider les enfants du millénaire à comprendre la génération du baby-boom.
La génération du baby-boom est issue d’un monde différent
Imaginez un monde sans Internet, sans téléphones intelligents et sans liens instantanés avec vos amis et votre famille. Votre poste de télévision ne capte que quelques chaînes généralistes. Si vous habitez près de la frontière des États-Unis, il est possible que vous ayez accès à des chaînes américaines. Si vous habitez en ville, vous pouvez avoir le câble. Et si vous manquez votre émission favorite, tant pis pour vous, parce que les magnétoscopes n’existent pas. Il n’y a probablement qu’un téléphone à fil dans votre maison, à un endroit accessible à tous. Si vous parvenez à faire un égoportrait avec votre caméra, vous devez apporter le film au magasin pour le faire développer, ce qui coûte de l’argent et peut prendre des semaines.
Voilà le monde dans lequel la génération du baby-boom a grandi. Une époque où on ne vous encourageait pas à parler dans la salle de classe et où les élèves médiocres pouvaient se faire fouetter avec des courroies de cuir. Lorsque certains de ces baby-boomers se sont joints à leur premier cabinet, il fallait qu’ils se fassent voir, mais sans faire de bruit. Et c’est ce qu’ils ont fait pour connaître du succès.
« En tant que stagiaire, votre travail consistait à faire ce qu’on vous disait de faire, à bosser le plus tard possible pour accomplir votre boulot et à apprendre à accomplir les tâches techniques insignifiantes dont s’occupaient les jeunes juristes », déclare Dal Bhathal, associée-directrice pour The Counsel Network, une agence de recrutement juridique présente partout au Canada. « On disait de cette période durant laquelle vous vous occupiez de tout le travail fastidieux que vous "faisiez vos preuves". »
Cette étape était inévitable pour les juristes du baby-boom qui commençaient leur carrière. Ce n’est pas qu’ils ne souhaitaient pas obtenir ce que les membres de la génération Y désirent, mais plutôt qu’on leur avait appris à ne pas s’attendre à les obtenir. « Maintenant que les baby-boomers sont aux commandes, ils s’attendent à ce que les membres de la génération Y fassent leurs preuves », explique Dal Bhathal. « Ils peuvent leur en vouloir de s’attendre à accomplir du travail gratifiant et bien rémunéré dès le premier jour au bureau. »
Ne contredisez pas les baby-boomers
Il peut sembler absurde que les baby-boomers qui ont montré aux enfants du millénaire à s’exprimer soient maintenant contrariés lorsque leurs jeunes subalternes le font. La culture traditionaliste à laquelle les baby-boomers se sont conformés dans les cabinets juridiques pendant leur jeunesse, et qu’ils veulent faire respecter maintenant qu’ils sont au pouvoir, explique possiblement cette contradiction.
« Le problème, c’est que les baby-boomers ne sont pas à l’aise lorsque leurs subalternes leur répondent par la négative, même si cette réponse est raisonnable et justifiée », affirme Warren Bongard, président et cofondateur de ZSA Legal Recruitment, à Toronto. « Cette attitude peut poser un réel problème à la génération Y. »
Une étape de moins au tableau d’affichage qui clignote
Les enfants du millénaire doivent se rappeler que plusieurs baby-boomers possédaient jadis un magnétoscope avec l’heure qui clignotait sur le tableau d’affichage lorsqu’ils n’arrivaient pas à le programmer. Cette même génération ne comprend pas toujours les courriels et les textos, encore moins les médias sociaux et les téléphones intelligents qui leur servent de support.
« Même quand ils sont à l’aise avec les nouvelles technologies, les baby-boomers préfèrent de loin les rencontres en personne ou les conversations téléphoniques aux communications par texte », affirme M. Bongard. « En fait, ils considèrent que les courriels et les textos vont à contre-courant. Pourquoi donc envoyer un texte à quelqu’un qui est loin quand vous pouvez lui parler directement? »
Comment composer efficacement avec la génération du baby-boom
Les questions abordées jusqu’ici expliquent pourquoi les baby-boomers ont des attitudes qui diffèrent de celles des enfants du millénaire. Cela étant dit, comment les membres de la génération Y peuvent-ils utiliser ces renseignements à l’avantage de leur cabinet juridique?
- Faire ses preuves – Les juristes de la génération Y peuvent s’en sortir en livrant des projets urgents à temps (même s’il leur faut parfois faire des heures supplémentaires) et en s’occupant de travail fastidieux sans rechigner. « Puisque vos collègues de la génération Y ne vont probablement pas tous emprunter cette voie, vous vous démarquerez et vous impressionnerez vos patrons de la génération du baby-boom », explique Mme Bhathal.
- Approche respectueuse – La discrétion est la clé pour répliquer aux patrons de la génération du baby-boom. Demandez la permission avant de partager votre point de vue. Si on vous accorde la parole, exprimez vos opinions poliment et de façon respectueuse. « Vous pouvez dire ce que vous pensez à votre patron du baby-boom si vous le faites adéquatement », dit M. Bongard « Le secret, c’est de choisir le bon moment, de le faire avec élégance, en adoptant une bonne approche. »
- Demander d’abord la permission – Si un membre de la génération Y doit aborder un baby-boomer, le fait de demander la permission pour marcher avec cette personne et de le faire en route vers un restaurant ou un café peut être une tactique acceptable. « Encore une fois, demandez d’abord la permission », conseille Dal Bhathal. « Plus particulièrement, si vous voulez qu’un baby-boomer vous aide à progresser dans votre carrière, vous devez gagner son appui. Vous ne pouvez pas vous attendre à l’avoir ni agir comme si cela vous était dû. »
- « Face-time », mais comme dans le bon vieux temps – Dans la mesure du possible, privilégiez les rencontres en personne et les conversations téléphoniques. Aussi, peu importe la situation, ne dénigrez pas le manque de prouesses techniques des baby-boomers. « Dans vos communications, faites preuve de politesse sans tomber dans la complaisance », suggère M. Bongard. « Et plutôt que de ressentir de la frustration lorsqu’ils ne répondent pas rapidement à vos courriels, usez de patience. »
Bref, pour autant que les enfants du millénaire respectent les différences culturelles des baby-boomers et s’y ajustent en conséquence, ils pourront développer de saines relations avec eux. Tout cela est important de nos jours, alors que les baby-boomers sont aux commandes, et continuera de revêtir de l’importance dans les années à venir, lorsque la génération Y prendra à son tour les rênes du pouvoir.
James Careless participe fréquemment au contenu d’EnPratique.