Chère Advy,
Je ne dirais pas que je suis un avocat âgé, mais puisque je suis un associé de mon cabinet depuis un certain temps, je dois certainement prétendre au titre. Mon cabinet attache beaucoup d’importance à la technologie et est passionné par l’introduction de nouveaux types de logiciels et d’applications qui « nous aideront » à être plus efficaces dans notre travail. Je ne suis en rien un technophobe, mais l’apprentissage de nouveaux logiciels et de multiples plateformes de réunion me gruge beaucoup de mon temps, ce que je trouve très stressant. Je sais que je ne suis pas le seul à avoir des problèmes, mais je suis souvent la personne qui se plaint dans ces types de situations. Avez-vous des suggestions à me donner sur la façon d’aborder cette question sans être vu comme quelqu’un qui résiste au changement?
Sincères salutations,
Fatigué-de-la-techno
Cher Fatigué-de-la-techno,
Vous n’êtes pas seul! Plusieurs juristes sont confrontés à des défis semblables. Comme pour toute profession, les juristes trouvent l’adaptation aux technologies de plus en plus nécessaire pour rester concurrentiels et efficaces dans leur travail. Avec le rythme en croissance constante des innovations technologiques, il est plus important que jamais pour les juristes de rester au fait des nouvelles évolutions pour mieux servir leurs clients. Comme vous le savez probablement, les technologies changent la profession juridique grâce à l’automatisation de nombreuses tâches routinières, mais elles changent aussi la façon dont les juristes communiquent entre eux et avec les clients. La visioconférence est devenue monnaie courante dans le monde depuis la COVID-19. La formation et le soutien social au sein de toute organisation sont essentiels pour surmonter les problèmes liés aux nouvelles technologies, comme le stress des utilisateurs, l’épuisement professionnel, etc.
- Envisagez de demander à votre cabinet de créer des façons d’apprendre et d’explorer les nouvelles technologies en réduisant le plus possible les risques. Il est souvent beaucoup plus facile d’apprendre à utiliser des technologies comme Facebook, car les erreurs que nous commettons n’ont que des conséquences assez minimes. En revanche, une maladresse qui effacerait tous les dossiers de vos comptes en fiducie n’entrerait pas dans la même catégorie. Dans le cas d’un logiciel de gestion des causes, par exemple, voyez si le cabinet peut créer un fichier d’affaires factices pour que vous puissiez vous familiariser un peu avec son fonctionnement.
- Vous pouvez peut-être demander une formation supplémentaire pour vous ou pour votre assistant ou assistante. Si cette personne a des compétences en technologie, elle pourrait être en mesure de vous aider tout au long de votre apprentissage et d’être une ressource supplémentaire.
- Souvent, les problèmes de technologie ne sont pas des problèmes avec les technologies en tant que telles, mais plutôt avec les angles morts des humains qui ont construit ou mis en œuvre ces technologies. Une critique valable à l’égard des services de police qui utilisent l’IA pour prédire les endroits où les crimes vont se produire est que l’IA utilise des données compilées par des humains qui sont biaisées en raison de l’historique des interventions policières à certains endroits (ou avec certaines personnes) par le passé. L’un des problèmes de l’adaptation aux nouvelles technologies lorsque vous êtes plus âgé est qu’il y a toujours la possibilité que, lorsque cela ne fonctionne pas, la raison soit que vous n’êtes pas assez futé. C’est aussi la raison pour laquelle vous avez l’impression d’être inepte chaque fois que vous interagissez avec ce logiciel, ce qui complique encore plus votre apprentissage. La redéfinition de ce phénomène ne vous donne pas le droit de jeter le blâme du problème sur toutes les autres personnes, mais il s’agit d’une bonne manière de faire un ménage cognitif afin de vous permettre d’acquérir ces nouvelles compétences.
Le fait que des juristes moins chevronnés apprennent plus rapidement que vous ne signifie pas qu’ils sont plus intelligents que vous. Cela signifie que vous acquerrez ces compétences en les comparant à ce que vous avez vécu, alors qu’ils ont moins de contexte pour faire une comparaison. Ces deux voies d’apprentissage sont toutes deux tout aussi précieuses. Les gens qui sont nés à l’ère des technologies peuvent évidemment maîtriser les nouvelles technologies plus rapidement, tout comme les enfants apprennent des langues sans sembler déployer d’efforts. Cependant, les personnes qui sont étrangères aux technologies (comme vous) peuvent en repérer plus facilement les angles morts de la technologie et trouver des moyens de mieux s’y adapter du fait qu’elles sont en mesure d’établir davantage de comparaisons. Certains auteurs, comme Adam Grant, parlent de cette capacité comme d’une « intelligence cristallisée ». Ce logiciel de gestion des causes est formidable jusqu’à ce que vous vous rendiez compte que la technologie obsolète du palais de justice ne vous permettra pas de projeter un fichier PDF contenant vos éléments de preuve en plein contre-interrogatoire devant le tribunal. Ce n’est pas un problème avec la technologie. Le problème est que la personne qui a mis au point cette technologie supposait que chaque environnement technologique dans lequel vous l’utiliseriez serait le même que celui du cabinet où vous travaillez. Vous n’êtes pas réfractaire au progrès, vous remettez en question des postulats.
Prenez bien soin de vous.
Advy
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