Chère Advy,
Dans mon cabinet, on parle beaucoup de diversité, mais je ne pense pas qu’on ait pris en considération la neurodiversité. J’ai reçu un diagnostic d’Asperger quand j’étais jeune (qu’aujourd’hui on appellerait simplement autisme, je pense), mais personne ne peut vraiment le voir. Je pense que les gens me considèrent simplement comme un peu excentrique, ce qui est bien. Je suis maintenant à une étape où j’aimerais que les gens connaissent certains défis auxquels j’ai été confronté et le fonctionnement de mon cerveau, mais je ne sais pas vraiment comment aborder ce sujet au travail. Merci de bien vouloir m’aider.
Sincères salutations,
Prêt-à-être moi-même
Chère Prêt-à-être moi-même :
Moi qui suis aussi excentrique, je vous remercie beaucoup de votre question.
Je constate en lisant votre question que vous n’éprouvez aucune difficulté à collaborer avec vos collègues en ce moment. Ce que vous souhaitez vraiment, c’est de leur permettre de mieux comprendre ce qui vous fait vibrer et vous sentir libre d’être totalement vous-même au travail.
Prenez un peu de temps pour définir clairement ce que vous voulez que vos collègues sachent et les aspects du fonctionnement de votre cerveau que vous ressentez le besoin de partager avec eux. L’étiquette que vous associez au diagnostic n’est peut-être pas aussi importante dans ce cas-ci que le fait d’en réduire la valeur. Abordez cela de façon positive et, si vous cherchez à obtenir du soutien de vos collègues, faites-le aussi de façon positive. Par exemple, vous pouvez leur dire que vous aimez plonger profondément dans les questions juridiques ou factuelles, mais que vous aimeriez parfois que l’on vous dise quand vous en avez assez fait. Pour être clair, je ne dis pas que c’est de cette façon que vous agissez ou que c’est ce dont vous avez besoin. Je ne veux que vous fournir un exemple de ce que vous pourriez faire.
La diversité sous toutes ses facettes est un bénéfice avéré pour les organisations et pour la société. L’efficacité, la créativité et, franchement, la rentabilité de votre cabinet sont possibles parce que vous êtes différent, pas en dépit de cette différence. Vous n’informez pas votre cabinet de l’existence d’une pièce défectueuse dans son moteur de croissance, vous lui expliquez les caractéristiques précises d’une pièce finement réglée. Si vous étiez gaucher, vous demanderiez peut-être un bureau vous permettant d’écrire sans renverser quelque chose avec votre coude. Votre particularité est peut-être plus profonde, mais, fondamentalement, la conversation que vous envisagez d’avoir n’est pas différente. Se démarquer des autres n’est pas un problème. Le problème, c’est qu’une approche universelle peut réduire votre niveau de bonheur, de santé et d’efficacité.
Il se trouve que le groupe de formation continue de l’ABC travaille justement à la mise au point d’un nouveau programme sur la neurodiversité dans l’exercice du droit. Je vous recommande de suivre ce programme et, si vous le jugez approprié, de le partager avec vos collègues aussi. Le cours lui-même est une bonne ressource, tout comme les liens bien choisis que vous y trouverez. Il peut vous donner de bonnes idées de sujets à aborder avec vos collègues, ou il peut simplement éveiller votre intérêt personnel.
Prenez bien soin de vous.
Advy