Homologue-positive

02 février 2024

Chère Advy,

Je travaille avec une équipe incroyable, mais j’ai commencé à remarquer que le groupe semble se réunir beaucoup pour bavarder ou pour « se défouler » sur des associés du cabinet. Bien que le commérage ne soit pas quelque chose auquel je participe, je sais que ce type de conversation va se produire dans une certaine mesure, peu importe les circonstances. Les situations stressantes et les différentes personnalités sont des défis dans chaque milieu de travail. Le problème que j’ai remarqué est que ce groupe ne semble se consacrer qu’à ce type de conversation, ce qui devient répétitif et négatif. Je crains que si ça continue, cela favorise vraiment l’établissement d’un environnement toxique. Je ne veux pas m’exclure du groupe (nous avons parfois beaucoup de plaisir), mais j’ai du mal à orienter les conversations vers des sujets plus positifs qui ne sont pas nécessairement liés au travail. Des suggestions?

Sincères salutations,
Homologue-positive


Chère Homologue-positive,

Je vous comprends. Je pense que tout le monde s’est retrouvé dans ce genre de situation à un moment ou à un autre. Vous avez tout à fait raison de dire que le commérage répétitif et négatif peut rendre un lieu de travail toxique, et cela peut aussi avoir des répercussions sur la sécurité psychologique en milieu de travail.

La sécurité psychologique est la croyance que l’on ne sera pas puni ou humilié si l’on exprime des idées, ou encore soulève des questions, des préoccupations ou des erreurs. Aussi, votre crainte d’être exclu si vous ne prenez pas part au commérage indique que vous ne vous sentez pas pleinement en sécurité, psychologiquement parlant. En même temps, le droit est stressant et nous devons être en mesure de nous défouler au sein de notre système de soutien, d’une manière productive, mais sans tomber dans le commérage. Il est bon pour vous que vous cherchiez des moyens d’orienter les conversations vers des sujets plus positifs et que vous souhaitiez empêcher le lieu de travail de devenir toxique.

En fin de compte, votre cabinet devrait avoir une politique sur un milieu de travail respectueux qui définit clairement ce qu’est le commérage, car les gens ne savent peut-être pas qu’ils en font. Ainsi, l’existence d’une définition peut mener à une prise de conscience qui incitera vos collègues à éviter ces types de conversations. Toutefois, en ce qui concerne vos efforts individuels, il existe plusieurs stratégies que vous pouvez utiliser pour éloigner la conversation du commérage, selon votre niveau de confort et de sécurité au sein du groupe de votre cabinet.

Une façon indirecte et non conflictuelle d’éviter le commérage est de simplement s’éloigner lorsque ça commence. Vous pouvez dire que vous avez une échéance imminente à respecter et que vous n’avez donc pas le temps pour une conversation.

Une autre façon est de changer de sujet. Soulevez quelque chose qui n’est pas lié au travail ou posez une question sur un dossier lié au travail. Cela éloigne facilement et rapidement la conversation du commérage, et si vous cherchez à obtenir des conseils sur un dossier, cela incite activement vos collègues à y réfléchir de manière critique.

Si vous vous sentez suffisamment en sécurité et habilité pour le faire, vous pouvez mettre l’accent sur quelque chose de positif sur la personne qui fait l’objet des ragots. Vous pouvez dire que cela ne ressemble pas à l’associé dont ils parlent, car vous venez de vous occuper d’un dossier avec cette personne et elle vous a fourni un appui incroyable.

De plus, si vous vous sentez suffisamment en sécurité et habilité pour le faire, vous pouvez dénoncer cette tendance de manière douce. Par exemple, vous pouvez dire qu’il est malheureux que leur expérience n’ait pas été formidable, car vous venez de vous occuper d’un dossier avec cette personne et elle vous a fourni un appui incroyable.

Une autre approche à adopter consiste à transformer la conversation en action, par exemple en essayant de résoudre la source des frustrations de votre collègue. Si un associé ou une associée lui apporte de la frustration, proposez-lui des idées sur la manière d’approcher cette personne pour avoir une conversation à ce sujet ou pensez à d’autres façons de résoudre la situation. De cette façon, le collègue qui se défoule se sentira toujours soutenu et en sécurité avec vous, et vous aurez tous les deux trouvé une solution potentielle à la source de la frustration qui, espérons-le, contribuera également à l’établissement d’une culture de travail globale plus positive au sein du cabinet.

Il va sans dire qu’une autre façon d’éviter le commérage est de ne pas raconter de ragots vous-même et de ne pas répéter ce que vos collègues disent. Les mentors ou les conseillers en soutien par les pairs de votre programme d’aide aux juristes sont une meilleure source de « défoulement » et peuvent aussi vous fournir des moyens concrets de résoudre la situation.

Prenez bien soin de vous.
Advy