Crainte-pour-mon-ami

03 août 2021

Chère Advy,

L’autre jour, je prenais des nouvelles d’un vieil ami. Nous nous sommes connus à la faculté de droit il y a plusieurs années, mais nous parlons encore souvent. Il a commencé à me raconter un peu son mariage et m’a dit que sa femme a développé de véritables problèmes d’accès de colère et qu’elle lui lance parfois même des objets lorsqu’elle est « vraiment gonflée à bloc ». J’ai été surpris, mais il m’a fallu un peu de temps pour comprendre qu’il m’avait peut-être divulgué une situation de violence familiale existante ou en développement. En général, j’aime me mêler de mes affaires et je n’ai aucun intérêt à interférer avec le mariage d’un autre homme. Je reste cependant avec l’impression que je devrais faire quelque chose. Devrais-je simplement l’encourager à continuer de me parler? Lui envoyer des ressources?

Sincères salutations,
Crainte-pour-mon-ami


Chère Crainte-pour-mon-ami,

Je vais m’en tenir aux deux questions que vous m’avez posées :

1. Devrais-je simplement l’encourager à continuer de me parler?

Oui, mais pas « simplement ». Encouragez-le à continuer de vous parler, mais vous devriez cependant lui poser quelques questions clés :

  • Essayais-tu de me dire quelque chose sur ta situation à la maison?
  • Veux-tu que je t’aide?
  • Comment veux-tu que je t’aide?

Je sais que vous avez l’impression de poser des questions d’une évidence incroyable, mais ce n’est pas le cas. Vous faites ce que font tous les bons juristes, vous remettez en question des hypothèses, tant les vôtres que celles d’une autre personne. Peut-être que votre ami ne voulait pas vous dire quoi que ce soit. Peut-être voulait-il simplement en parler à quelqu’un de sympathique. Il peut s’agir d’un appel à l’aide, ou pas. Tout ce que vous savez, c’est que vous ne savez pas.

Si vous êtes dérouté concernant la façon de répondre, n’oubliez pas que le Programme d’aide aux juristes de votre province peut vous guider lors de conversations difficiles comme celle-ci. Votre PAJ n’est pas seulement là lorsque vous êtes en situation de crise. Il peut aussi vous aider à entrer en contact avec des spécialistes dans des situations semblables.

2. Lui envoyer des ressources?

Oui. La bonne nouvelle, c’est que ne sont pas les ressources qui manquent. Commencez par lui donner le numéro de téléphone du Programme d’aide aux juristes de votre région. Vous trouverez aussi des ressources locales sur la violence familiale sur le site Web de l’Agence de la santé publique du Canada.

Ne faites pas un diagnostic sommaire de votre ami. Vous ne le dupez pas en lui donnant les ressources dont il a besoin pour prendre de bonnes décisions. Vous lui offrez la meilleure aide disponible.

Votre ami peut avoir accès à l’aide d’un expert pour régler le problème sous-jacent – en supposant qu’il y en a un – et vous pouvez faire ce que vous faites de mieux dans cette relation : agir en ami. Imaginez que vous savez que votre ami a les ressources dont il a besoin pour obtenir de l’aide. Le cas échéant, vous pouvez vous concentrer à bien l’écouter et à lui offrir le genre de soutien positif que vous êtes capable de lui apporter sans avoir à vous inquiéter de savoir si vous vous mêlez ou non de ses affaires.

Prenez bien soin de vous.
Advy