Tout le monde sait que les juristes présentent un taux anormalement élevé de problèmes de dépression et de dépendance, mais aussi qu’ils ne peuvent pas vraiment parler de ce qui les tracasse sans porter atteinte au privilège du secret professionnel du juriste ou sans soulever des questions sur leurs aptitudes à effectuer leur travail.
Nous blâmons un éventail de facteurs : la longueur des journées de travail et le stress qui s’y rattache, ou encore les traits de personnalité particuliers que l’on retrouve souvent chez les juristes. Toutefois, pour de nombreux juristes, les problèmes de dépression et de dépendance peuvent également être un signe de traumatisme secondaire. Ils peuvent être traumatisés en raison de leur travail avec des gens traumatisés, et de leur incapacité à les aider.
Le traumatisme secondaire, que l’on appelle parfois usure de compassion ou traumatisme indirect, est un processus cumulatif, affirme Françoise Mathieu, codirectrice générale de TEND et spécialiste en usure de compassion.
[TRADUCTION] « Parmi les symptômes figurent la difficulté de concentration, les images intrusives, la perte d’espoir, l’épuisement et l’irritabilité », écrit Mme Mathieu dans un article publié en 2007 (disponible en anglais seulement) dans lequel elle aborde le cas d’employés de première ligne, comme les infirmières, les policiers et les travailleurs sociaux, en y incluant toute personne qui est en contact avec des gens aux prises avec un traumatisme. « Cela peut entraîner de profonds changements dans la façon dont les aidants voient le monde et leurs proches. »
Mme Mathieu est l’une des conférencières de la Conférence de l’ABC sur la santé et le mieux-être qui se tiendra le 6 avril à Ottawa, la première conférence nationale de ce type, spécialement conçue pour les membres de la communauté juridique. Sa séance, qui s’intitule « Gérer ce qui reste gravé dans la mémoire : réduire l’impact du traumatisme secondaire dans la profession juridique », est l’un des ateliers qui examineront les répercussions de l’exercice de la profession juridique sur la santé des juristes, aussi bien que leurs manifestations, comme les problèmes de dépendance et de santé mentale, et la voie vers le mieux-être.
Un autre débat de spécialistes, « Accommodement dangereux », qu’animera le Dr Raj Bhatle, directeur de la psychiatrie à l’Hôpital Royal Ottawa, traitera des effets du cannabis sur la santé mentale, tout en établissant des liens entre les troubles liés à la consommation d’opioïdes et la santé mentale.
Les autres sujets de la conférence présentée par ABC Mieux-être comprennent notamment les éléments qui contribuent au bonheur des juristes, les effets des jeunes générations sur la façon dont le thème de la santé mentale est abordé, l’utilisation de techniques comme la pleine conscience, le soutien par les pairs, le counselling et les soins cliniques pour traiter les problèmes de santé mentale, aussi bien que les pratiques exemplaires au travail.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur ces séances et sur les inscriptions, visitez la page Web de la conférence.