Ottawa — L’Association du Barreau canadien (ABC) affirme que le rapport du Comité spécial de la Chambre des communes sur la violence faite aux femmes autochtones, rendu public le 7 mars, a raté le coche en omettant de prôner une enquête publique nationale.
Dans une lettre qu’elle a adressée le 18 octobre 2012 (PDF) au ministre de la Justice de l’époque Rob Nicholson, puis dans une résolution qu’elle a adoptée en février 2013 (PDF), l’ABC a exhorté le gouvernement fédéral à travailler avec les collectivités autochtones et à ouvrir une enquête nationale sur les enjeux de fond entourant les meurtres et les disparitions de femmes autochtones.
« L’ABC milite pour la primauté du droit – pour garantir le même bénéfice de la loi et la même protection en vertu de la loi à toutes les personnes, y compris les femmes autochtones, a fait valoir Aimee Craft, ancienne présidente de la Section nationale du droit des autochtones de l’ABC. L’égalité n’est tout simplement pas assurée dans la réalité canadienne d’aujourd’hui. »
L’ABC estime que le rapport ne va pas suffisamment loin face aux complexes causes profondes du problème. « La sensibilisation et l’éducation publiques sont certes importantes, a dit Mme Craft, mais nous espérons qu’une enquête nationale se penchera sur des solutions pratiques qui aideront à rompre les cycles de violence intergénérationnels qui sont si destructifs pour les femmes autochtones, et qu’elle fera toute la lumière sur le problème des femmes autochtones portées disparues et assassinées. »
L’ABC presse en outre le gouvernement fédéral :
- de travailler de concert avec les collectivités autochtones pour mettre fin à la banalisation sociale de la violence faite aux femmes autochtones;
- de financer des programmes et services visant à régler les cas de violence, d’inégalité et de violation des droits de la personne à l’endroit des femmes autochtones;
- d’adopter une stratégie nationale consacrée à la lutte contre la violence à l’endroit des femmes autochtones.
L’Association du Barreau canadien se voue à la primauté du droit et à l’amélioration du droit et de l’administration de la justice. Elle compte 37 500 juristes, notaires, professeurs de droit et étudiants en droit de toutes les régions du Canada.