Pourquoi menons-nous cette campagne?
Le Forum des avocates, la Conférence sur l’orientation et l’identité sexuelles et le Comité sur l’égalité de l’Association du Barreau canadien ont lancé ce projet à la suite des récentes révélations selon lesquelles même dans certains milieux de travail des plus prestigieux, les employeurs peinent encore à reconnaître et à réprimer le harcèlement et les agressions de nature sexuelle. Au cours de l’année, le Parlement, la CBC et l’Université Dalhousie – toutes des institutions desquelles on attend une éthique exemplaire – ont été éclaboussés par des allégations d’inconduite sexuelle grave, situation qu’ils ont eu grand mal à gérer une fois l’affaire connue.
Or, nous savons par les rapports de l’ombudsman du barreau provincial que les plaintes pour harcèlement sexuel sont aussi fréquentes chez les juristes.
En quoi consiste la campagne?
C’est une campagne en deux temps : nous commençons par vous demander de nous raconter vos expériences. Cela nous permettra non seulement de mettre la question en lumière, mais aussi d’orienter nos efforts à la seconde étape, à savoir la création d’une trousse que les cabinets et autres organisations pourront utiliser pour repérer et combattre le harcèlement sexuel au travail.
Pourquoi recueillir vos témoignages?
À l’étape 1, nous vous prions de « rédiger pour corriger l’injustice », c’est-à-dire de nous écrire vos histoires – anonymement. Nombre de juristes, hommes et femmes, sont victimes de harcèlement ou d’agressions de nature sexuelle au travail, mais n’osent pas le signaler par crainte de représailles ou du jugement des autres. Ils se sentent isolés et impuissants, et beaucoup quittent carrément leur emploi ou la profession elle-même. Résultat : les délits sexuels, passés sous silence, continuent librement. Plus les témoignages circuleront, plus le problème gagnera en visibilité.
Comment protégerons-nous votre anonymat?
L’outil de sondage en ligne, SurveyMonkey, ne requiert et n’enregistre pas votre nom, votre lieu de résidence ni tout autre renseignement permettant de vous identifier. Il nous est impossible de déterminer l’origine des récits. Ceux-ci seront vérifiés et approuvés par le bureau national de l’ABC. S’ils contiennent des renseignements permettant d’identifier quelqu’un ou son lieu de travail, les ajustements nécessaires pour les anonymiser seront faits avant de les transmettre au comité du projet. De même, les lettres et courriels adressés à la campagne subiront le même traitement.
Comment les témoignages seront-ils utilisés?
Certains des récits que nous recevrons seront reproduits dans un rapport que nous rédigerons à la fin de la campagne, aux fins de laquelle le rapport pourra être publié à divers endroits. Les histoires seront dûment anonymisées, et serviront, à l’étape 2, à préparer une trousse pour aider les cabinets à repérer et à combattre le harcèlement sexuel dans leur milieu et, plus généralement, dans les milieux de travail.
Comment en savoir plus?
Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à communiquer avec Gathoni Njuguna.