Le bureau national de l'ABC sera fermé du 23 décembre 2025 au 1er janvier 2026 (inclusivement), et reprendra ses activités le 2 janvier 2026.

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Message de la présidente

10 juin 2020

Chers membres de l’ABC,

La pandémie de COVID-19 a révélé les nombreuses failles du système de justice, allant de l’utilisation de la technologie aux difficultés de l’accès à la justice. La nécessité d’avoir recours à la technologie pour ouvrir les salles d’audience est un enjeu majeur apparu en cette période de COVID-19. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que l’ABC était le chef de file de l’utilisation de la technologie dans les prétoires il y a déjà 37 ans. En 1983, nous avons collaboré avec la Cour suprême du Canada pour faire l'essai de la présentation, par satellite, de demandes d’autorisation de pourvois devant la Cour suprême, située à Ottawa, par des juristes se trouvant dans une salle d’audience à Vancouver. C’était alors une grande première. Nous espérions que l’utilisation de la technologie audiovisuelle allait améliorer l’accès à la justice.

Avec Zoom, FaceTime et d'autres applications, la société a largement dépassé les complexités du recours aux satellites pour les communications à distance. Malheureusement, on ne peut en dire autant du système judiciaire en général. La crise actuelle a démontré que le système a besoin de réformes concrètes pour mieux répondre, de façon quotidienne, aux besoins des gens qui cherchent à régler leurs problèmes juridiques, que ce soit en temps normal ou extraordinaire.

J’ai créé le Groupe de travail de l’ABC sur les enjeux juridiques suscités par la COVID-19 pour évaluer les enjeux immédiats et changeants de la prestation des services juridiques soulevés par la pandémie. Le groupe de travail a élaboré une déclaration de principe qui guidera ses délibérations au cours des prochains mois. Ses travaux seront axés sur l’amélioration de l’accès à la justice pour ceux et celles qui veulent que justice soit faite, y compris les personnes qui se représentent elles-mêmes, et sur la capacité des systèmes juridique et judiciaire à les servir tout en protégeant la santé et la sécurité de toutes les parties.

Les membres du groupe de travail sont bien conscients que les changements apportés au système doivent être efficaces, efficients et, surtout, viables à long terme une fois la crise dépassée. Le système judiciaire ne peut retourner à son état antérieur. Il faut une transformation évolutive pour protéger le principe du caractère public des audiences; principe qui est l’une des pierres angulaires de notre système et doit bénéficier des ressources adéquates.

Tout comme la pandémie ne connaît pas de frontières, les travaux de l’ABC au nom de la profession juridique ne sont pas limités à notre territoire. J’ai eu le plaisir de rencontrer mes homologues des pays du G7 au début du mois (de manière virtuelle naturellement). Les présidents et présidentes des associations du barreau des pays du G7 ont parlé des réponses en cours à la crise de la COVID-19 dans leurs pays respectifs et ont tiré le meilleur parti possible de la mise en commun des pratiques exemplaires.  

En 1942, l’économiste autrichien Joseph Schumpeter écrivait au sujet de la « destruction créatrice », soit un démantèlement de ce qui existe pour faire place à la nouveauté. Alors que personne n’aurait pu souhaiter l’avènement d’une pandémie dévastatrice, peut-être peut-elle devenir le catalyseur de la destruction créatrice de certaines de nos traditions juridiques les plus anciennes afin de faire place à des idées novatrices qui permettront de régler les difficultés auxquelles sont confrontés la profession juridique et le système judiciaire depuis longtemps.

Vivene Salmon
Présidente de l’ABC