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Les droits de la personne et la primauté du droit en période de crise

17 avril 2020

Aujourd’hui, c’est la Journée du droit, qui marque le 38e anniversaire de la Charte des droits et libertés et le rapatriement de la Constitution canadienne. Il s’agit d’une occasion pour le public de se familiariser avec le droit, la profession juridique et les institutions juridiques qui constituent les pierres angulaires de la démocratie canadienne. Bien que les restrictions actuelles qu’impose la pandémie empêchent l’ABC et ses divisions d’organiser des célébrations publiques en personne, il n’en demeure pas moins important de souligner cette journée et les principes de la Charte.

C’est un moment éprouvant pour nous tous. Nous nous inquiétons de notre santé ainsi que de celle de notre famille, de nos proches et de nos collègues. L’économie s’est paralysée et des emplois ont disparu.

Les populations vulnérables ont encore plus de raisons de s’inquiéter. Les personnes incarcérées ou détenues, tout comme les sans-abri, sont plus susceptibles de souffrir du coronavirus puisqu’elles ne peuvent pas pratiquer la distanciation sociale. Les victimes de violence familiale ne sont pas en sécurité à la maison. Les demandeurs d’asile risquent d’être renvoyés de force dans leurs pays d’origine en raison de restrictions frontalières temporaires. Malgré des circonstances difficiles, nous devons protéger les droits de la Charte, y compris le droit à l’égalité, à la vie et à la santé des personnes vulnérables.

Nous devons faire preuve de courage et nous ne devons pas avoir peur de dénoncer la montée inquiétante des préjugés antiasiatiques liés à la pandémie. En raison du fait que les scientifiques et les spécialistes des pandémies affirment que le virus est apparu à Wuhan, en Chine, des Canadiens d’origine asiatique ont été injustement stigmatisés, et même soumis à des agressions verbales et physiques. C’est inacceptable. L’Association du Barreau canadien se joint aux barreaux et aux organisations sociales de partout au monde pour condamner ces comportements.

Alors que les gouvernements canadiens répondent à des événements extraordinaires en adoptant des mesures extraordinaires, les principes de la Charte doivent guider leurs actions. Les droits et libertés « ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocratique ».

Les temps de crise mettent en relief le rôle intégral que jouent les juristes dans la défense de la primauté du droit en tant qu’assise sur laquelle reposent les piliers de la démocratie, des droits et des libertés. Tout en pratiquant l’éloignement sanitaire, faisons notre part comme juristes canadiens et défendons d’une seule voix les droits des personnes les plus touchées par la COVID-19.

Vivene Salmon, présidente