Une carrière de 27 ans au sein de la communauté juridique de l’ABC connaîtra son épilogue à la fin du mois de juin. Gaylene Schellenberg prend une retraite bien méritée après avoir dirigé les efforts de l’ABC en matière d’égalité des sexes et d’accès à la justice.
Mme Schellenberg a commencé à travailler pour l’ABC en tant que chercheuse contractuelle pour « Les Assises », un rapport de 1993 qu’a produit l’ABC sur l’égalité des sexes. Elle a été embauchée l’année suivante à titre d’avocate-conseil et a occupé ce poste jusqu’à aujourd’hui, sauf de 2012 à 2015, période pendant laquelle elle a assumé les fonctions de directrice de projet de l’initiative de l’ABC « Justice pour tous ».
« En tant que championne de l’égalité devant la justice, Mme Schellenberg défend les valeurs de l’ABC, veillant à ce que tous les gens aient accès à l’aide juridique dont ils ont besoin au Canada. Elle donne toujours des conseils judicieux et pratiques aux membres de l’ABC avec qui elle travaille », explique Tamra Thomson, directrice générale de la représentation à l’ABC. « Elle a été une mentore de confiance pour les plus jeunes juristes de l’équipe de représentation de l’ABC. Aussi, elle adopte la philosophie de la créativité que reflète un bureau en désordre. »
Réfléchissant à l’évolution de l’accès à la justice, Mme Schellenberg affirme qu’il y a eu des progrès, mais se dit également découragée par la surreprésentation continue des peuples autochtones dans le système de justice pénale et par les problèmes qu’ils éprouvent dans les prisons.
« Je me souviens d’une époque où l’accès à la justice dans un contexte de changement législatif ou d’innovation du système n’existait tout simplement pas, où cette question ne faisait l’objet d’aucun débat. Le fait que des gens se préoccupent maintenant de l’accès à la justice est donc un changement positif, dit-elle. Toutefois, je crains que les choses n’aient pas beaucoup changé pour les gens qui sont en réelle difficulté, pour ceux et celles qui ont des problèmes complexes avec la justice et dans leur vie. »
Selon Mme Schellenberg, l’un des faits saillants de sa carrière est le Sommet « Nouveau regard sur l’égalité devant la justice » de 2013, auquel ont participé plus de 200 personnes de partout au Canada, ainsi que son travail sur le rapport subséquent (« Atteindre l’égalité devant la justice ») qu’elle a accompli avec sa proche amie Melina Buckley.
« Les contributions exceptionnelles de Mme Schellenberg au fil des ans se fondent sur un engagement profond envers l’égalité et sur la conviction que l’ABC a un rôle à jouer pour rendre le système de justice plus équitable et plus accessible. Qu’il s’agisse de ses premiers jours comme chercheuse pour le groupe de travail sur l’égalité des sexes dans la profession juridique ou de son leadership continu pour assurer un accès égal à la justice, elle a travaillé sans relâche au nom de personnes et de groupes défavorisés et vulnérables », explique Melina Buckley.
Mme Schellenberg a collaboré avec la juge actuelle de la Cour suprême, Sheilah Martin, à la rédaction d’un autre rapport traitant d’égalité et a participé à la formation de la Section de l’ABC de la communauté de l’orientation et l’identité sexuelles.
Elle a également consacré beaucoup de temps à faire du travail de représentation dans les domaines du droit pénal, du droit de la famille, du droit des Autochtones, du droit de la santé, du droit des régimes de retraite et des avantages sociaux, ainsi que du droit de la vie privée et de l’accès à l’information.
« J’ai été interrogée par de nombreux comités parlementaires aux côtés de présidentes et de présidents des sections du droit de la famille et du droit pénal », dit-elle.
Eric Gottardi, associé principal chez Peck and Company, et ancien président de la Section du droit pénal de l’ABC, affirme que Mme Schellenberg a servi de guide à la section auprès de différents gouvernements et dans divers projets de loi, notamment dans le projet de loi omnibus C-10 contre la criminalité.
« Elle est une idéaliste intelligente et prévenante qui croit fermement dans la primauté du droit de même que dans l’indépendance du barreau et de la magistrature. Elle est l’équivalent juridique d’un athlète étoile qui reste toute sa carrière avec l’équipe qui l’a repêchée, ce qui est rare », explique M. Gottardi.
Le travail de Gaylene Schellenberg à l’ABC – et l’estime dont elle jouit – a été récompensé lorsqu’elle a remporté le prix Jack Innes en 2013, qui reconnaît la contribution exceptionnelle d’un membre actuel du personnel ayant démontré de la créativité, de l’innovation, du leadership et un engagement envers l’ABC.
Elle a fréquenté l’Université de Toronto et l’Université du Texas à Dallas à titre d’étudiante adulte avant d’être admise à une faculté de droit. Elle a obtenu son baccalauréat en droit (LL.B.) de la faculté de droit Osgoode Hall, où elle a étudié de 1988 à 1991, et a été admise au Barreau de l’Ontario en 1993.
Avant de faire carrière en droit, Mme Schellenberg a été animatrice dans une garderie et tisserande. Résidente d’Ottawa, elle a trois enfants d’âge adulte et un beagle. Elle prévoit maintenant de consacrer du temps à ses passe-temps, y compris la remise à neuf des vieilles chaises dont son garage déborde. Elle a aussi hâte de voyager quand ce sera possible. Cependant, sa première et plus importante visite la mènera au Manitoba, où elle ira passer du temps avec sa mère de 86 ans qui joue encore au golf.