La politique d’immigration du Canada rencontre la 4e révolution industrielle

04 mars 2020

Il va sans dire que les compétences nécessaires pour appuyer l’économie canadienne contemporaine ne sont pas les mêmes que celles dont elle avait besoin il y a dix ans ni, d’ailleurs, que celles qui seront requises dans dix ans. Alors que la technologie et l’innovation restructurent constamment les marchés, les entreprises du monde entier constatent l’apparition de fonctions hautement spécialisées. Les avancées rapides dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la robotique et des autres technologies changent la nature même des professions qui les utilisent. Ces progrès créent également de nouveaux métiers, et cela plus rapidement que le marché peut développer les talents nécessaires pour assumer ces emplois.

Le problème semble découler du fait que les emplois sont prêts pour accueillir ces nouveaux professionnels bien plus tôt que prévu. Ainsi, une voiture sans chauffeur ne relève plus du rêve ou de la science-fiction, cette technologie se trouve déjà sur le marché. En 2016, l’Ontario a inauguré un projet pilote d’une durée de dix ans permettant de faire des essais de voitures sans chauffeur sur les routes de la province. Cela s’est traduit par une ruée vers Toronto des entrepreneurs en technologie et des sociétés de transport qui ont investi dans des projets visant à concevoir et développer les véhicules sans chauffeur à la fine pointe du marché. Plus récemment, Uber a ouvert son laboratoire de transport sans chauffeur à Toronto; laboratoire dans lequel la société prévoit d’investir 200 millions de dollars et de regrouper plus de 500 employés d’ici 20231.

Cela semble parfait pour la santé de l’économie. Alors, où est le problème?

Ces voitures sans chauffeur ont besoin de mécaniciens spécialisés dans la réparation de ces véhicules dont les tâches comportent tant les tâches traditionnelles du mécanicien automobile que d’autres relevant de l’aspect algorithmique du travail d’un ingénieur en logiciel. Il s’agit d’une catégorie professionnelle qui n’existe pas encore dans le système de la classification nationale des professions, mais nous y reviendrons.

À l’heure actuelle, la taille de la réserve de talents au Canada n’est tout simplement pas suffisante pour répondre aux nouvelles demandes. D’ailleurs, selon un rapport récemment publié par le Conseil des technologies de l'information et des communications, le secteur canadien de la science, de la technologie, du génie et des mathématiques (STGM) devra combler approximativement 216 000 emplois connexes à la technologie d’ici 2021.

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Naumaan Hameed est associé, leader, Immigration canadienne dans le cabinet KPMG Law LLP, à Toronto, et spécialiste agréé du droit de l’immigration.

1 Toronto Life, How to Build a Driverless Car, 13 mai 2019