Faciliter (un peu) la tenue de conversations difficiles

20 octobre 2016 | Kim Covert

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Symptômes : bouche sèche, genoux qui s’entrechoquent, tremblements généralisés.

Possible diagnostic : Vous allez faire votre demande en mariage… ou peut-être que vous ne pouvez plus éviter cette fameuse conversation avec votre patron.

Quoi qu’il en soit, cela peut être une conversation difficile à entamer, généralement pour la bonne et simple raison que vous craignez son issue.

Les conversations difficiles pour les jeunes juristes risquent plus fréquemment d’avoir lieu avec des collègues, des avocats ayant de l’ancienneté ou des associés chevronnés plutôt qu’avec des clients, simplement parce qu’en fonction de leur pratique, leurs contacts avec les clients tendent à être moins importants.

L’un des obstacles les plus difficiles à surmonter pour les jeunes juristes est de dépasser la crainte de solliciter des commentaires, particulièrement lorsqu’ils peuvent avoir fait une erreur mais ne savent pas comment la corriger, dit Liane Krakauer, coach de carrière agréée et consultante en leadership chez Krakauer Coaching & Consulting à Toronto.

« Je leur dis : “avez-vous demandé à quelqu’un de vous expliquer votre erreur?” Et ils répondent “non”. Ils disent qu’ils y ont pensé et qu’ils craignent les effets que pourraient avoir leur question », déclare Mme Krakauer, l’une des deux conférencières retenues pour un webinaire de la série « Solutions » de l’ABC portant sur les conversations difficiles et qui abordera un certain nombre de discussions difficiles pour les juristes à toutes les étapes de leur carrière.

« La crainte d’avoir l’air incompétent est bien réelle; celle de reconnaître qu’“effectivement, je me suis fourvoyé”. Il s’agit d’une faiblesse de la profession : ne pas accorder à ses membres la permission de faire des erreurs. C’est une profession très très perfectionniste. Quelle que soit la profession choisie, pour ceux qui y sont entrés récemment et continuent d’apprendre, il faut leur donner une chance de mettre leurs erreurs à profit et de faire mieux la prochaine fois. »

Non seulement la profession est axée sur le fait de bien faire dès la première tentative, mais les jeunes avocats et avocates viennent d’un milieu universitaire au sein duquel ils sont habitués à avoir de bons résultats. L’exercice du droit dans la réalité peut présenter une période d’apprentissage intensif et intimidant, déclare Mme Krakauer.

Elle dit que dans certains contextes professionnels, la reconnaissance du fait que vous n’avez pas compris ce que l’on attendait de vous peut avoir des répercussions. Révéler votre vulnérabilité est toujours synonyme de prise de risque. Cependant, dit-elle, l’avantage d’avoir appris comment faire les choses correctement compense le risque de ternir votre image.

« Parce que si vous ne posez pas de questions, le risque à long terme est que vous n’allez jamais corriger votre erreur et que vous n’allez pas pouvoir atteindre les objectifs qui sont les vôtres au sein de cette organisation de toute manière. »

Liane Krakauer offre les conseils suivants aux jeunes juristes se trouvant dans cette situation.

  1. Reconnaissez vos imperfections. Repensez l’échec comme une étape vers le succès. Même Edison a échoué 1 000 fois avant que l’ampoule s’allume. Vous ne pouvez pas toujours réussir la première fois.
  2. Exercez-vous, encore et encore. Répétez, soit devant la glace, soit avec quelqu’un, ce que vous voulez dire. Écrivez-le. Pensez-le clairement avant de demander l’aide dont vous avez besoin à un collègue ou à un associé chevronné.
  3. Axez vos efforts sur le résultat souhaité. Les juristes sont très aptes à prédire une catastrophe, dit Liane Krakauer. Cela fait partie de leur formation et sans doute de leur personnalité. « En ma qualité de coach, ce que je fais, c’est que je leur dis : “d’accord, écrivez votre pire crainte et ce qui se passera si elle se réalise. Maintenant, défendez l’autre côté de la médaille”. Adoptez l’autre point de vue, le meilleur des mondes, quelle allure aurait-il? »
  4. Ressentez les bienfaits d’une attitude positive. Nous modifions parfois notre comportement inconsciemment, le modelant sur ce que nous nous attendons à ce qu’il arrive, dit Liane Krakauer. Si nous nous attendons à être renvoyés parce que nous avons sollicité des commentaires, nous n’allons pas en demander. Au lieu de cela, centrez votre attention sur un résultat positif et agissez comme s’il allait se concrétiser.

Kim Covert est rédactrice, Publications, ABC