Ottawa, le 11 octobre 2024 – La deuxième phase de l’étude nationale sur le mieux-être dans la profession juridique, qui a récemment été publiée, partage davantage d’idées critiques sur les défis mentaux, physiques et émotionnels au sein de la profession juridique au Canada.
S’appuyant sur la première phase de l’étude, publiée en 2022, qui présentait un aperçu de la santé mentale et du mieux-être des professionnels du droit au Canada, cette deuxième phase met en contexte les constatations et fournit une rétroaction détaillée pour orienter la formulation de recommandations tenant compte de facteurs régionaux.
La phase II a donné lieu à la production de douze rapports de recherche distincts, un pour chaque ordre professionnel de juristes au Canada, à l’exception des trois territoires, qui ont fait l’objet d’un seul rapport. De plus, un rapport global synthétise l’approche générale et les résultats.
Parmi les principaux faits saillants de l’étude, les participants ont exprimé des préoccupations au sujet de la culture de la profession, qui va souvent à l’encontre de l’équilibre travail-vie personnelle, et de la priorité qui est accordée au bien-être personnel. Les nouveaux professionnels du droit, en particulier, sont confrontés à une pression accrue en raison des cibles d’heures facturables qu’ils doivent atteindre au début de leur carrière. En outre, la stigmatisation des problèmes de santé mentale demeure répandue, plus de la moitié des professionnels du droit estimant que ces problèmes sont considérés comme un signe de faiblesse. Le rapport souligne la nécessité de soutien et de mentorat accrus pour les jeunes juristes afin de promouvoir à la fois le bien-être mental et la croissance professionnelle.
L’étude présente également plusieurs initiatives actuelles de bien-être mises en place par les ordres professionnels de juristes de partout au Canada, dont certaines sont conformes aux recommandations de la phase I. Chaque rapport de la phase II offre également une liste non exhaustive des ressources existantes pour les professionnels du droit dans leur province ou territoire, ainsi que des idées pour d’autres initiatives qui pourraient être lancées.
Citations
« Ce rapport exhaustif continue de mettre en évidence le lourd tribut que le travail de tous les jours fait subir aux professionnels du droit. Comme le système de justice est un pilier essentiel de notre système démocratique, les niveaux élevés de détresse que connaissent les professionnels du droit devraient tous nous préoccuper, pas seulement les membres de notre profession. C’est pourquoi nous devons continuer d’examiner la façon dont nous menons nos affaires, afin que nous puissions créer ensemble des environnements de travail plus sains et éliminer la stigmatisation entourant la santé mentale. »
« Avoir les données en main est une étape essentielle pour s’assurer que chacun dispose des ressources nécessaires pour surmonter ses défis en matière de santé. Les recommandations ciblées aideront à orienter nos efforts continus dans les années à venir sur cette question cruciale. »
— Lynne Vicars, présidente de l’ABC
[TRADUCTION] « De manière générale, les professionnels du droit sont stressés et surmenés, ne prêtent pas assez d’attention à une bonne alimentation, et ne prennent pas assez de temps pour faire de l’exercice et pour dormir. Les membres de notre profession ne mettent pas suffisamment l’accent sur leur santé physique ou mentale. Il y a une exception étrange pour les coureurs de marathon et pour les triathloniens, mais ils constituent une très petite tranche de la profession. La plupart d’entre nous essayent d’adapter des habitudes saines à leurs pratiques. »
— Commentaire de participant
En bref
- Le projet Vers une pratique saine et durable du droit au Canada est un partenariat entre l’Université de Sherbrooke, la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada et l’Association du Barreau canadien.
- Il s’agit de la première étude nationale exhaustive de ce type à être menée au sein de la profession juridique au Canada et est le fruit de cinq années de recherche.
- La phase I de l’étude a révélé que les professionnels du droit éprouvent des niveaux considérablement plus élevés de détresse psychologique, de dépression, d’anxiété, d’épuisement professionnel et d’idées suicidaires que la population active canadienne dans son ensemble, et que les proportions observées sont encore plus élevées chez les jeunes professionnels et chez les membres de groupes en quête d’équité.
- Depuis plusieurs années, l’ABC reconnait les besoins uniques de la profession juridique et s’affaire à trouver des solutions qui permettent aux membres d’avoir une vie saine et équilibrée. Depuis 1989, l’Initiative ABC Bien-être offre du soutien, prodigue des conseils et élabore des formations pour permettre aux professionnels du droit du Canada de mener une vie saine et équilibrée.
Liens connexes
Phase II de l’étude nationale sur le mieux-être dans la profession juridique
Sous-comité ABC Bien-être
Programmes d’aide aux juristes
Au sujet de l’ABC
L’ABC se voue à la primauté du droit et à l’amélioration du droit et de l’administration de la justice. Elle compte quelque 40 000 avocats, avocates, notaires du Québec, professeurs, professeures de droit et étudiants, étudiantes en droit de toutes les régions du Canada.