Il va sans dire que les compĂ©tences nĂ©cessaires pour appuyer l’Ă©conomie canadienne contemporaine ne sont pas les mĂŞmes que celles dont elle avait besoin il y a dix ans ni, d’ailleurs, que celles qui seront requises dans dix ans. Alors que la technologie et l’innovation restructurent constamment les marchĂ©s, les entreprises du monde entier constatent l’apparition de fonctions hautement spĂ©cialisĂ©es. Les avancĂ©es rapides dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la robotique et des autres technologies changent la nature mĂŞme des professions qui les utilisent. Ces progrès crĂ©ent Ă©galement de nouveaux mĂ©tiers, et cela plus rapidement que le marchĂ© peut dĂ©velopper les talents nĂ©cessaires pour assumer ces emplois.
Le problème semble dĂ©couler du fait que les emplois sont prĂŞts pour accueillir ces nouveaux professionnels bien plus tĂ´t que prĂ©vu. Ainsi, une voiture sans chauffeur ne relève plus du rĂŞve ou de la science-fiction, cette technologie se trouve dĂ©jĂ sur le marchĂ©. En 2016, l’Ontario a inaugurĂ© un projet pilote d’une durĂ©e de dix ans permettant de faire des essais de voitures sans chauffeur sur les routes de la province. Cela s’est traduit par une ruĂ©e vers Toronto des entrepreneurs en technologie et des sociĂ©tĂ©s de transport qui ont investi dans des projets visant Ă concevoir et dĂ©velopper les vĂ©hicules sans chauffeur Ă la fine pointe du marchĂ©. Plus rĂ©cemment, Uber a ouvert son laboratoire de transport sans chauffeur Ă Toronto; laboratoire dans lequel la sociĂ©tĂ© prĂ©voit d’investir 200 millions de dollars et de regrouper plus de 500 employĂ©s d’ici 2023[1].
Cela semble parfait pour la santĂ© de l’Ă©conomie. Alors, oĂą est le problème?
Ces voitures sans chauffeur ont besoin de mĂ©caniciens spĂ©cialisĂ©s dans la rĂ©paration de ces vĂ©hicules dont les tâches comportent tant les tâches traditionnelles du mĂ©canicien automobile que d’autres relevant de l’aspect algorithmique du travail d’un ingĂ©nieur en logiciel. Il s’agit d’une catĂ©gorie professionnelle qui n’existe pas encore dans le système de la classification nationale des professions, mais nous y reviendrons.
Ă€ l’heure actuelle, la taille de la rĂ©serve de talents au Canada n’est tout simplement pas suffisante pour rĂ©pondre aux nouvelles demandes. D’ailleurs, selon un rapport rĂ©cemment publiĂ© par le Conseil des technologies de l'information et des communications, le secteur canadien de la science, de la technologie, du gĂ©nie et des mathĂ©matiques (STGM) devra combler approximativement 216 000 emplois connexes Ă la technologie d’ici 2021.
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Naumaan Hameed est associĂ©, leader, Immigration canadienne dans le cabinet KPMG Law LLP, Ă Toronto, et spĂ©cialiste agrĂ©Ă© du droit de l’immigration.
[1] Toronto Life, How to Build a Driverless Car, 13 mai 2019