QUEL CHEMINEMENT VOUS A MENÉ AU MONDE DU DROIT ET À LA MAGISTRATURE?

Le hasard! Contrairement à bien des juristes, je ne rêvais pas d’une carrière en droit, mais plutôt en littérature. Toutefois, j’ai choisi d’étudier le droit pour acquérir une formation de base solide, quitte à bifurquer vers un autre secteur d’activités. Et contre toute attente, le droit m’a conquise. Quant à l’accession à la magistrature, elle s’est réalisée au gré de mes diverses implications professionnelles, ainsi que dans la communauté en général, qui ont eu pour effet de me distinguer. Et comme une part importante du travail des juges consiste à écrire, écrire et encore écrire, je peux dire que j’ai réussi à concilier mes intérêts!

QUELLE EXPÉRIENCE DE VOTRE CARRIÈRE JURIDIQUE VOUS A LE MIEUX PRÉPARÉ À VOTRE TRAVAIL AU SEIN DE LA MAGISTRATURE?

J’ai principalement exercé en droit du travail et administratif, mais j’ai également œuvré en droit civil et en droit des libertés publiques. De plus, j’ai toujours pratiqué en petit cabinet dans une métropole, et ai eu des clients provenant d’horizons multiples. Je crois que le caractère diversifié de ma pratique, tant d’un point de vue des domaines d’objet que de la clientèle desservie, m’a préparée à exercer le rôle de juge polyvalente dans une cour de droit commun.

QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS AUX JURISTES QUI COMPARAISSENT DEVANT VOUS

L’honnêteté intellectuelle me semble une qualité incontournable. Les avocats qui tentent d’induire le tribunal en erreur ou qui adoptent une posture exagérée ne rendent pas service à leur client. De plus, les avocats gagnent à être adéquatement préparés pour l’administration de leur preuve, mais aussi pour leurs plaidoiries. Ils ne doivent pas sous-estimer l’impression qui se dégage d’une bonne ou mauvaise préparation.

QUE SOUHAITEZ-VOUS QUE LE PUBLIC SACHE AU SUJET DU SYSTÈME DE JUSTICE?

Le public canadien doit savoir qu’un état de droit est un privilège que bien des sociétés ne connaissent pas. En ce sens, il ne faut pas le tenir pour acquis, et il faut contribuer à lutter contre toute forme d’atteinte à l’indépendance judiciaire.