Chère Advy,
L’autre jour, je prenais des nouvelles d’un vieil ami. Nous nous sommes connus Ă la facultĂ© de droit il y a plusieurs annĂ©es, mais nous parlons encore souvent. Il a commencĂ© Ă me raconter un peu son mariage et m’a dit que sa femme a dĂ©veloppĂ© de vĂ©ritables problèmes d’accès de colère et qu’elle lui lance parfois mĂŞme des objets lorsqu’elle est « vraiment gonflĂ©e Ă bloc ». J’ai Ă©tĂ© surpris, mais il m’a fallu un peu de temps pour comprendre qu’il m’avait peut-ĂŞtre divulguĂ© une situation de violence familiale existante ou en dĂ©veloppement. En gĂ©nĂ©ral, j’aime me mĂŞler de mes affaires et je n’ai aucun intĂ©rĂŞt Ă interfĂ©rer avec le mariage d’un autre homme. Je reste cependant avec l’impression que je devrais faire quelque chose. Devrais-je simplement l’encourager Ă continuer de me parler? Lui envoyer des ressources?
Sincères salutations,
Crainte-pour-mon-ami
Chère Crainte-pour-mon-ami,
Je vais m’en tenir aux deux questions que vous m’avez posĂ©es :
1. Devrais-je simplement l’encourager Ă continuer de me parler?
Oui, mais pas « simplement ». Encouragez-le Ă continuer de vous parler, mais vous devriez cependant lui poser quelques questions clĂ©s :
- Essayais-tu de me dire quelque chose sur ta situation Ă la maison?
- Veux-tu que je t’aide?
- Comment veux-tu que je t’aide?
Je sais que vous avez l’impression de poser des questions d’une Ă©vidence incroyable, mais ce n’est pas le cas. Vous faites ce que font tous les bons juristes, vous remettez en question des hypothèses, tant les vĂ´tres que celles d’une autre personne. Peut-ĂŞtre que votre ami ne voulait pas vous dire quoi que ce soit. Peut-ĂŞtre voulait-il simplement en parler Ă quelqu’un de sympathique. Il peut s’agir d’un appel Ă l’aide, ou pas. Tout ce que vous savez, c’est que vous ne savez pas.
Si vous ĂŞtes dĂ©routĂ© concernant la façon de rĂ©pondre, n’oubliez pas que le Programme d’aide aux juristes de votre province peut vous guider lors de conversations difficiles comme celle-ci. Votre PAJ n’est pas seulement lĂ lorsque vous ĂŞtes en situation de crise. Il peut aussi vous aider Ă entrer en contact avec des spĂ©cialistes dans des situations semblables.
2. Lui envoyer des ressources?
Oui. La bonne nouvelle, c’est que ne sont pas les ressources qui manquent. Commencez par lui donner le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone du Programme d’aide aux juristes de votre rĂ©gion. Vous trouverez aussi des ressources locales sur la violence familiale sur le site Web de l’Agence de la santĂ© publique du Canada.
Ne faites pas un diagnostic sommaire de votre ami. Vous ne le dupez pas en lui donnant les ressources dont il a besoin pour prendre de bonnes décisions. Vous lui offrez la meilleure aide disponible.
Votre ami peut avoir accès Ă l’aide d’un expert pour rĂ©gler le problème sous-jacent – en supposant qu’il y en a un – et vous pouvez faire ce que vous faites de mieux dans cette relation : agir en ami. Imaginez que vous savez que votre ami a les ressources dont il a besoin pour obtenir de l’aide. Le cas Ă©chĂ©ant, vous pouvez vous concentrer Ă bien l’Ă©couter et Ă lui offrir le genre de soutien positif que vous ĂŞtes capable de lui apporter sans avoir Ă vous inquiĂ©ter de savoir si vous vous mĂŞlez ou non de ses affaires.
Prenez bien soin de vous.
Advy