Chère Advy,
J’ai l’impression d’ĂŞtre victime d’intimidation au travail. Rien de manifeste, mais de petits actes de microagression, de harcèlement psychologique et autres. Cela affecte mon bonheur et mon sommeil. Que dois-je faire?
Sincères salutations,
Victime-d’intimidation
Chère Victime-d’intimidation,
Vous n’ĂŞtes pas seule. Des recherches ont dĂ©montrĂ© que l’intimidation sous forme de microagressions et de harcèlement psychologique a de profondes rĂ©percussions nĂ©gatives sur la santĂ© mentale. Il ne fait donc aucun doute qu’il est important de faire quelque chose, d’autant plus que vous commencez Ă en ressentir les effets. Il existe diverses approches pour faire face Ă l’intimidation en milieu de travail, selon le contexte du milieu de travail et la dynamique de pouvoir en cause.
Si vous ĂŞtes en mesure de le faire, parlez-en. Vous pourriez vous confier Ă une personne mentore de confiance Ă votre lieu de travail qui n’exerce pas l’intimidation afin d’obtenir des conseils sur ce qu’il vous faut faire. Ce mentor pourrait alors vous aider Ă rĂ©soudre le problème. Peut-ĂŞtre que vous vous sentez Ă l’aise de parler directement aux personnes qui vous intimident, mais plutĂ´t que de les pointer du doigt, vous pouvez les convoquer et commencer la conversation en leur transmettant ce que vous ressentez. Utilisez des Ă©noncĂ©s en utilisant la première personne et dites-leur ce que vous attendez d’eux (c’est-Ă -dire « quand vous faites X, je me sens Y »), plutĂ´t que de vous concentrer sur ce qu’ils font, car ils pourraient alors se tenir sur la dĂ©fensive.
Par exemple, si une personne parle avec vous d’une manière dĂ©sobligeante ou Ă©lève la voix, vous pouvez simplement dĂ©clarer que vous n’ĂŞtes pas Ă l’aise avec son attitude Ă ce moment-lĂ . Souvent, les gens ne se rendent pas compte qu’ils dĂ©passent les limites et il est possible qu’ils changent d’attitude si vous les interrompez. Ne le faites que si vous vous sentez en sĂ©curitĂ©.
Si vous ne pouvez pas vous recourir Ă l’une des suggestions ci-dessus en raison de la dynamique du pouvoir, il existe des ressources vers lesquelles vous pouvez vous tourner, comme des conseillers, des conseillères et l’ombudsman en Ă©quitĂ© de votre barreau, ainsi que les mentors, mentores, conseillers et conseillères de soutien par les pairs du Programme d’aide aux juristes de votre province ou territoire, et toute personne mentore Ă votre disposition par le biais de l’ABC. Pendant que vous rĂ©glez cette situation, comme mesure temporaire, vous pouvez essayer de minimiser les interactions avec les personnes qui utilisent l’intimidation.
Vous pouvez aussi parler avec des juristes d’un autre cabinet avec qui vous avez une relation amicale ou qui ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă des problèmes semblables, ou mĂŞme une personne dont l’opinion vous importe et avec qui vous sentez Ă l’aise de parler. Ces gens peuvent vous apporter du soutien moral, vous prodiguer des conseils pratiques et proposer des solutions potentielles pour rechercher un nouvel emploi.
Il est important de vous fier Ă vos systèmes de soutien pendant cette pĂ©riode difficile, et vous appuyer sur votre famille, vos amis et des services externes de counseling. Vous pouvez aussi dĂ©crire la situation Ă votre mĂ©decin de famille et lui parler de la mesure dans laquelle l’intimidation dont vous ĂŞtes victime vous affecte, puis solliciter ses conseils, notamment pour modifier votre hygiène de sommeil, pour rĂ©viser votre horaire de travail ou mĂŞme pour changer d’environnement de travail. Il peut ĂŞtre utile de consigner ces mentions dans le dossier de votre mĂ©decin pour y avoir recours en cas de nĂ©cessitĂ©.
Enfin, vous ne devriez pas avoir Ă supporter de rester dans un milieu de travail qui nuit Ă votre santĂ© mentale. Il se peut qu’il ne soit pas sĂ©curitaire pour vous d’y rester. Envisagez d’autres postes qui pourraient vous convenir et Ă©laborez un plan pour vous sortir de cette situation. Il peut ĂŞtre utile de le faire avec la contribution d’une personne mentore de l’extĂ©rieur de votre cabinet.
Prenez bien soin de vous.
Advy