Entreprises et droits de la personne pour les juristes
En vertu des PDNU, les cabinets juridiques ont le devoir d’Ă©viter de causer des incidences nĂ©gatives sur les droits de la personne ou d’y contribuer par leurs propres activitĂ©s. Les juristes doivent prĂ©venir ou attĂ©nuer les incidences nĂ©gatives sur les droits de la personne liĂ©es aux entreprises par l’intermĂ©diaire des services juridiques qu’ils fournissent Ă leurs clients, mĂŞme s’ils n’ont pas eux-mĂŞmes contribuĂ© Ă ces incidences.
Que signifient concrètement ces obligations pour les juristes qui s’acquittent de leurs responsabilitĂ©s professionnelles?
Les PDNU ne modifient ni n’entravent les responsabilitĂ©s professionnelles des juristes. Les PDNU concordent avec le rĂ´le du juriste de dĂ©fendre son client contre des allĂ©gations selon lesquelles le client aurait pu avoir causĂ© des incidences nĂ©gatives sur les droits de la personne, son droit de demander une dĂ©cision judiciaire sur des questions de droits de la personne et d’obtenir des conseils juridiques Ă leur sujet. Ainsi, le Practical Guide on Business and Human Rights for Business Lawyers de l’Association internationale du barreau (AIB) confirme que son code de conduite, les IBA International Principles (uniquement en anglais), n’entre pas en conflit avec les PDNU.
Les PDNU ajoutent contenu et contexte Ă la nature des conseils que les juristes donnent Ă leurs clients. Les PDNU explicitent ce que doivent faire les juristes pour s’acquitter de leurs obligations d’agir dans l’intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de leurs clients tout en favorisant la lĂ©gitimitĂ© de la profession juridique par le maintien de la confiance du public dans l’administration de la justice.
Le IBA Practical Guide on Business and Human Rights for Business Lawyers (uniquement en anglais) précise les points suivants :
- Les PDNU ne tentent pas de restreindre le droit d’accès effectif des clients aux services juridiques fournis par des juristes indĂ©pendants.
- Les PDNU ne limitent pas l’obligation des juristes de fournir des services indĂ©pendants Ă leurs clients sans ĂŞtre identifiĂ©s Ă leur client ou considĂ©rĂ©s comme complices de leurs activitĂ©s.
- Les PDNU ne limitent pas la reprĂ©sentation de clients qui peuvent ĂŞtre très impopulaires (y compris ceux qui ont Ă©tĂ© accusĂ©s d’avoir commis un prĂ©judice aux droits de la personne).
- Les PDNU ne limitent pas le droit des clients d’obtenir une dĂ©fense solide contre de telles allĂ©gations ou de demander une dĂ©cision judiciaire sur des questions liĂ©es aux droits de la personne.
- Les PDNU ne limitent pas le droit des clients de demander des conseils juridiques indĂ©pendants sur des questions de droits de la personne ou des questions susceptibles d’avoir des incidences sur les droits de la personne, et pour les juristes de les fournir.
- Les PDNU ne dĂ©finissent pas les faits que les juristes doivent ou devraient prendre en considĂ©ration dans leur jugement indĂ©pendant lorsqu’ils fournissent des conseils ou des services Ă un client.
La prĂ©sente partie vise Ă clarifier le rĂ´le des juristes canadiens dans la rĂ©alisation des objectifs des PDNU conformĂ©ment Ă leurs responsabilitĂ©s professionnelles telles qu’elles sont Ă©noncĂ©es dans le Code type de dĂ©ontologie professionnelle Ă©tabli par la FĂ©dĂ©ration des ordres professionnels de juristes du Canada (Code type de la FOPJC). Le Code type de la FOPJC, adoptĂ© en 2009, a Ă©tĂ© mis en Ĺ“uvre en tout ou en partie par tous les barreaux du Canada, sauf la Chambre des notaires du QuĂ©bec.
La section a) porte sur l’incidence des PDNU sur les obligations professionnelles des juristes lorsqu’ils conseillent les entreprises clientes.
La section b) souligne le rĂ´le du cabinet juridique en tant qu’entreprise ayant des obligations en vertu des PDNU.
La section c) examine l’incidence des PDNU sur le secret professionnel de l’avocat et les circonstances du retrait de la reprĂ©sentation en cas de manquement persistant d’un client Ă respecter les droits de la personne.