Protéger les enfants migrants et les réfugiés que l’État prend en charge

  • 27 fĂ©vrier 2024

La Section du droit de la famille, la Section sur le droit des enfants et la Section du droit de l’immigration de l’Association du Barreau canadien, dans une lettre adressĂ©e au ComitĂ© sĂ©natorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, insistent sur l’importance de veiller Ă  ce que les enfants migrants et rĂ©fugiĂ©s pris en charge par l’État ne soient pas laissĂ©s sans statut et puissent suivre un cheminement balisĂ© vers la citoyennetĂ© canadienne lorsque vient la fin de leur tutelle. Ă€ cette fin, les sections appuient le projet de loi S-235, Loi modifiant la Loi sur la citoyennetĂ© et la Loi sur l’immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s, et suggèrent quelques amĂ©liorations.

Le fait d’ĂŞtre laissĂ©s sans statut ni possibilitĂ© de suivre un cheminement balisĂ© vers la citoyennetĂ© canadienne lorsque vient la fin de la tutelle, expose les jeunes Ă  des prĂ©judices financiers et sociaux, Ă©tant donnĂ© les obstacles auxquels ils sont confrontĂ©s pour accĂ©der Ă  des services essentiels, comme la santĂ© et l’Ă©ducation. Certaines provinces, notent les sections, ont pris des mesures pour remĂ©dier Ă  ce problème en modifiant leurs propres lois sur la protection de l’enfance afin d’autoriser les travailleurs Ă  aider les enfants pris en charge Ă  demander leur citoyennetĂ©. Il s’agit d’une bonne solution, mais insuffisante, « car les travailleurs de la protection de l’enfance sont dĂ©pourvus de la formation adĂ©quate pour accompagner des mineurs dans l’obtention de la citoyennetĂ©; et ils ne peuvent pas vraiment les aider dans les formalitĂ©s administratives ni faire un suivi adĂ©quat en raison de leur charge de travail ».

Les sections Ă©crivent que la Charte canadienne des droits et libertĂ©s et les lois sur les  droits de la personne protègent contre la discrimination et le traitement inĂ©quitable dans le cadre lĂ©gal. « De plus, dĂ©porter des jeunes prĂ©cĂ©demment pris en charge par la protection de l’enfance est contraire aux obligations internationales du Canada aux termes de la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU (CDENU). »

Recommandations d’amĂ©lioration

Les sections recommandent de rĂ©Ă©crire la modification proposĂ©e Ă  la Loi sur la citoyennetĂ© en langage clair, car elle aura une incidence sur les jeunes, notamment sur ceux dont l’anglais n’est pas la langue maternelle.

De plus, le projet de loi devrait insister pour que la Loi sur la citoyennetĂ© soit appliquĂ©e de façon conforme Ă  la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, dont le Canada est signataire.

La lettre de l’ABC suggère qu’au lieu de crĂ©er une voie vers la citoyennetĂ© pour les enfants en fonction de la durĂ©e de leur rĂ©sidence au Canada, la loi devrait se fonder sur les enfants ayant passĂ© du temps dans le système de protection de l’enfance.

Puisque l’âge maximal des jeunes dans le système de protection de l’enfance de plusieurs provinces et territoires est de dix-neuf ans, la lettre recommande d’Ă©tendre la dĂ©finition actuelle de mineur, selon laquelle un enfant est une personne âgĂ©e de moins de dix-huit ans, pour porter l’âge Ă  dix-neuf ans.

« Le ministère ou l’institution responsable d’un enfant qui sort du système de protection doit planifier son entrĂ©e dans la vie adulte. Si cette planification fait dĂ©faut jusqu’au moment oĂą le jeune arrive Ă  l’âge dĂ©signĂ© par la Loi parce qu’il vit dans une province ou un territoire oĂą il reste protĂ©gĂ© jusqu’Ă  19 ans, il est Ă  prĂ©voir que ce jeune ne retirera aucun avantage de cette modification », lit-on dans la lettre.

Enfin, le projet de loi devrait prĂ©ciser que les enfants qui rĂ©sident avec des membres de leur famille pour leur protection en vertu d’ententes conclus avec des organismes de protection de l’enfance ne sont pas exclus de la voie prĂ©vue pour obtenir la citoyennetĂ©.