Dans une lettre au ComitĂ© de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes, la Section du droit pĂ©nal de l’Association du Barreau canadien a commentĂ© le projet de loi C-40, Loi sur la Commission d’examen des erreurs du système judiciaire (Loi de David et Joyce Milgaard).
La section soutient fermement le projet de loi, qui « vient modifier dans ses fondements mĂŞmes le processus canadien d’examen postĂ©rieur Ă la condamnation », et la crĂ©ation de la Commission d’examen des erreurs du système judiciaire, conformĂ©ment aux recommandations prĂ©cĂ©dentes sur le sujet. Le projet de loi et la Commission rendront le système judiciaire canadien plus Ă©quitable, plus juste et plus humain. La lettre propose quelques amĂ©liorations qui n’enlèvent rien au soutien gĂ©nĂ©ral du projet de loi et aux efforts du gouvernement pour crĂ©er un processus indĂ©pendant de l’examen postĂ©rieur Ă la condamnation et pour clarifier le critère des recours.
Le projet de loi C-40 devrait Ă©largir les motifs d’appel autorisĂ©s en vertu du Code criminel pour inclure les condamnations « imprudentes ». « Ce motif permettrait Ă la Cour d’appel d’intervenir dans les dossiers qui ne rĂ©pondent peut-ĂŞtre pas Ă la norme Ă©levĂ©e de “verdict dĂ©raisonnable”, mais oĂą plane nĂ©anmoins un doute sur la culpabilitĂ© de l’accusĂ©. » La lettre de l’ABC fait remarquer que ce critère existe au Royaume-Uni, et qu’il offre une jurisprudence abondante permettant d’interprĂ©ter et d’appliquer une disposition de cette nature.
La section de l’ABC soutient fermement l’examen postĂ©rieur Ă la condamnation Ă titre posthume. « Les condamnations injustifiĂ©es ont des rĂ©percussions significatives non seulement sur les accusĂ©s, mais aussi sur leurs familles et leurs cercles Ă©largis, explique la lettre. Les membres des familles de personnes condamnĂ©es Ă tort font Ă©tat d’une stigmatisation, d’une marginalisation et d’un sentiment de honte, parmi une myriade d’autres consĂ©quences. Ainsi, la possibilitĂ© de solliciter un examen postĂ©rieur Ă la condamnation pour un membre de la famille contribuera Ă l’Ă©quitĂ© gĂ©nĂ©rale de notre système eu Ă©gard aux effets collatĂ©raux des erreurs judiciaires. »
La section recommande Ă©galement d’ajouter un droit d’appel aux cours supĂ©rieures provinciales lorsque la demande d’une requĂ©rante ou d’un requĂ©rant auprès de la Commission est rejetĂ©e. Selon la lettre, « en dĂ©finissant une voie robuste pour la rĂ©vision des dĂ©cisions, nous dĂ©montrerions la volontĂ© du Canada d’Ă©tablir des règles juridiques de fond pour les condamnĂ©s Ă tort ».