La Section du droit de la concurrence et de l’investissement Ă©tranger de l’Association du Barreau canadien a partagĂ© des commentaires dĂ©taillĂ©s (mĂ©moire disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) concernant son document de consultation sur l’innovation, les sciences et le dĂ©veloppement Ă©conomique du Canada en lien avec les propositions visant Ă moderniser la Loi sur la concurrence et d’autres lois connexes. Un sommaire de ces commentaires se trouve ci-dessous.
Le premier commentaire, plus gĂ©nĂ©ral, est qu’une concurrence vigoureuse profite Ă l’Ă©conomie et aux consommateurs, et que le rĂ©gime lĂ©gislatif devrait ĂŞtre « entièrement Ă©quipĂ© pour maintenir et pour encourager la concurrence au Canada ». Selon la section, la Loi et les règlements devraient s’appliquer Ă tous les secteurs de l’Ă©conomie et devraient constituer une mesure d’application gĂ©nĂ©rale, plutĂ´t que de contenir des dispositions touchant des secteurs en particulier.
En ce qui concerne des dispositions plus prĂ©cises, la section « est favorable Ă l’examen des règles de notification avant une fusion pour s’assurer qu’elles tiennent compte des transactions d’importance Ă©conomique pour le Canada », notamment en garantissant un meilleur ciblage des seuils. En outre, la pĂ©riode limite d’un an pour toutes les fusions, qu’elles soient Ă dĂ©claration obligatoire ou non, devrait ĂŞtre maintenue. La section est d’avis « qu’elle Ă©tablit un juste Ă©quilibre entre la certitude qu’attend raisonnablement le monde des affaires et le risque que des fusions petites, mais nuisibles, ne soient pas dĂ©tectĂ©es ». De plus, la dĂ©fense fondĂ©e sur les gains en efficience, qui permet une fusion par laquelle les Ă©conomies rĂ©alisĂ©es l’emportent sur les impacts nĂ©gatifs Ă la concurrence, devrait toujours se faire selon sa forme actuelle. Cependant, si le gouvernement en dĂ©cide autrement, la section formule des « recommandations constructives sur la façon dont les gains en efficience pourraient ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme un facteur pertinent dans l’Ă©valuation d’une transaction de fusion en vertu de la loi.
En ce qui concerne les collaborations avec des concurrents, l’obligation de la conclusion d’un accord doit rester la mĂŞme. Toute modification Ă cette exigence « constituerait une rupture radicale par rapport au droit et Ă la politique de la concurrence au Canada », affirme la section dans la lettre.
La section dĂ©conseille une large expansion des infractions de collusion entre acheteurs. « Contrairement aux activitĂ©s des cartels visĂ©es par l’infraction de complot (accords de fixation des prix, de rĂ©partition des marchĂ©s et de restriction de l’approvisionnement), les accords entre acheteurs ne sont pas manifestement nuisibles et, dans de nombreux cas, ils sont neutres sur le plan de la concurrence, voire concurrentiels », prĂ©cise le mĂ©moire.
En ce qui concerne l’application de la loi, les points de vue des membres de la section de l’ABC « varient considĂ©rablement en ce qui a trait Ă la mise en place d’un cadre plus robuste pour l’application privĂ©e de pratiques susceptibles d’examen sans lien avec les cartels, y compris les droits d’action privĂ©s pour les prĂ©judices subis ». Si le gouvernement procède Ă une privatisation Ă©largie de l’application du droit de la concurrence, il devrait y avoir des garanties judiciaires et procĂ©durales efficaces pour attĂ©nuer le risque de litiges privĂ©s non fondĂ©s et abusifs.