Le gouvernement fĂ©dĂ©ral avait annoncĂ© prĂ©cĂ©demment son intention d’imposer des limites sur la dĂ©ductibilitĂ© des intĂ©rĂŞts et d’autres coĂ»ts de financement afin de rĂ©gler les problèmes de l’Ă©rosion de la base d’imposition et du transfert de bĂ©nĂ©fices (BEPS). Le budget fĂ©dĂ©ral de 2021 proposait des changements Ă la RDEIF afin de l’aligner sur les objectifs du BEPS. Le ComitĂ© mixte sur la fiscalitĂ© de l’Association du Barreau canadien et de Comptables professionnels agrĂ©Ă©s du Canada prĂ©sente une liste complète et exhaustive des prĂ©occupations (mĂ©moire disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) concernant le rĂ©gime de la RDEIF, dont les plus apprĂ©ciables sont rĂ©sumĂ©es ci-dessous.
La dĂ©finition du terme « entitĂ© exclue » devrait ĂŞtre remplacĂ©e par une condition selon laquelle aucune personne non rĂ©sidente, seule ou avec d’autres personnes non rĂ©sidentes n’ayant entre elles aucun lien de dĂ©pendance, ne doit dĂ©tenir plus de 50 % du droit de vote ou plus de 75 % de la valeur du contribuable ou d’une entitĂ© de groupe admissible relative au contribuable, Ă n’importe quel moment de l’exercice donnĂ©, directement ou indirectement par l’entremise de sociĂ©tĂ©s, de fiducies, ou de sociĂ©tĂ©s de personnes intervenantes. Ceci correspondrait mieux Ă la façon par laquelle l’Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques (OCDE) dĂ©termine les entitĂ©s qui posent des risques significatifs en matière de BEPS.
En vertu du rĂ©gime de la RDEIF proposĂ©, les intĂ©rĂŞts non dĂ©ductibles selon l’article 18.2 proposĂ© deviennent des dĂ©penses d’intĂ©rĂŞts et de financement restreintes; elles pourront alors ĂŞtre reportĂ©es et utilisĂ©es pour compenser des revenus futurs dans quelques situations. Le ComitĂ© mixte recommande de traiter les dĂ©penses d’intĂ©rĂŞts et de financement restreintes « d’une manière cohĂ©rente avec les reports des pertes autres que des pertes en capital », lorsque le rĂ©gime de la RDEIF n’en dispose pas autrement.
En ce qui concerne une filiale canadienne d’une entitĂ© Ă©trangère ou d’une succursale canadienne au sein de la mĂŞme sociĂ©tĂ©, le ComitĂ© mixte recommande de modifier les règles de la RDEIF « afin d’accorder le transfert des capacitĂ©s parmi les sociĂ©tĂ©s canadiennes et les succursales canadiennes des sociĂ©tĂ©s Ă©trangères appartenant au mĂŞme groupe (c’est-Ă -dire, les entitĂ©s placĂ©es sous un contrĂ´le commun) ».
DĂ©finition des dĂ©penses d’intĂ©rĂŞts et de financement exonĂ©rĂ©es
La dĂ©finition actuelle exige qu’un emprunteur conclue une entente avec une autoritĂ© publique pour concevoir, construire et financer des biens immeubles ou rĂ©els appartenant Ă une administration du secteur public, ou pour concevoir, construire, financer, entretenir et exploiter lesdits biens immeubles ou rĂ©els. Le ComitĂ© mixte indique que la raison pour laquelle la dĂ©finition exige que le bien soit dĂ©tenu par une administration du secteur public n’est pas claire, « car elle entraĂ®nerait des incohĂ©rences apparentes entre les emprunteurs retenus par une administration du secteur public pour concevoir, construire, financer, entretenir et exploiter un projet d’infrastructure dans une province qui possède le bien immobilier sous-jacent, alors que dans d’autres provinces les règles de la RDEIF s’appliqueront Ă l’emprunteur en tant qu’entitĂ© privĂ©e - en particulier une entitĂ© Ă but non lucratif – qui possède le bien immobilier sous-jacent ». Cette règle doit ĂŞtre supprimĂ©e.
Questions relatives aux sociétés étrangères affiliées
Le ComitĂ© mixte a Ă©galement prĂ©sentĂ© une liste de prĂ©occupations en ce qui concerne la façon par laquelle les règles de la RDEIF interagissent avec le rĂ©gime relatif aux sociĂ©tĂ©s Ă©trangères affiliĂ©es. Cette deuxième liste n’est pas exhaustive, car il est probable que plusieurs autres questions Ă©mergeront pendant les mois ou l’annĂ©e Ă venir, Ă mesure que la communautĂ© fiscale se familiarisera avec les règles de la RDEIF et leur application Ă des situations rĂ©elles.
Une des difficultĂ©s potentielles qui a dĂ©jĂ Ă©tĂ© identifiĂ©e est que, comme rĂ©digĂ©es, les règles de la RDEIF pourraient ne pas s’appliquer Ă une structure de sociĂ©tĂ© de personnes « de palier infĂ©rieur […] dans laquelle une sociĂ©tĂ© de personnes est interposĂ©e entre deux sociĂ©tĂ©s affiliĂ©es Ă©trangères ». Le ComitĂ© mixte recommande de clarifier les règles relatives Ă cette situation.
Une autre recommandation prĂ©conise une plus grande cohĂ©rence « entre le traitement des impĂ´ts Ă©trangers encourus directement par un contribuable et celui des impĂ´ts Ă©trangers encourus par une sociĂ©tĂ© Ă©trangère affiliĂ©e contrĂ´lĂ©e d’un contribuable ». Toutefois, si l’intention est de parvenir Ă des rĂ©sultats diffĂ©rents, le ComitĂ© mixte suggère d’inclure dans les notes explicatives une vue d’ensemble des diffĂ©rences envisagĂ©es.