Dans une lettre (disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) dĂ©posĂ©e dans le cadre des consultations menĂ©es par Justice Canada, la Section de la communautĂ© sur l’orientation et l’identitĂ© sexuelles de l’Association du Barreau canadien a ajoutĂ© sa voix aux appels Ă rĂ©former la criminalisation de la non-divulgation de la sĂ©ropositivitĂ©.
Après un examen minutieux de la jurisprudence, des directives relatives aux poursuites, des donnĂ©es probantes et des avis de la communautĂ©, la section a dĂ©cidĂ© d’appuyer la DĂ©claration de consensus communautaire 2022 publiĂ©e par la Coalition canadienne pour rĂ©former la criminalisation du VIH.
Modèle actuel
Au Canada, une personne qui se sait sĂ©ropositive et qui expose autrui Ă une « possibilitĂ© rĂ©aliste de transmission du VIH » sans divulguer sa sĂ©ropositivitĂ© peut ĂŞtre accusĂ©e d’infractions au Code criminel allant de voies de fait Ă agression grave ou agression sexuelle grave. Dans certains cas de non-divulgation de la sĂ©ropositivitĂ©, on a Ă©galement portĂ© des accusations de nuisance publique et de nĂ©gligence criminelle ayant causĂ© des lĂ©sions corporelles.
Cette approche « est trop large et ne reflète pas les donnĂ©es scientifiques disponibles, affirme la section. La rĂ©forme du droit doit rĂ©duire la portĂ©e de la criminalisation de façon importante afin de tenir compte des connaissances actuelles ».
La lettre indique en particulier qu’on ne devrait pas invoquer les dispositions relatives aux agressions sexuelles dans les cas de non-divulgation de la sĂ©ropositivitĂ©, et que toute poursuite devrait reposer sur une transmission rĂ©elle et intentionnelle.
La section de l’ABC fĂ©licite toutefois le gouvernement fĂ©dĂ©ral d’avoir entrepris cette rĂ©forme du droit pĂ©nal concernant la non-divulgation de la sĂ©ropositivitĂ©, qui revĂŞt une importance particulière pour les communautĂ©s 2ELGBTQI+ (bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans et queers).