La Section du droit de l’immigration de l’Association du Barreau canadien a commentĂ©, dans une lettre (lettre disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) Ă Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada (IRCC), les programmes pilotes de gardiens d’enfants en milieu familial et d’aides familiaux Ă domicile.
Ces programmes quinquennaux ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s en 2019 pour corriger les lacunes de leurs pendants prĂ©cĂ©dents. La section s’est dite particulièrement ravie de constater qu’ils abolissent l’exigence d’Ă©tude d’impact sur le marchĂ© du travail tout en instaurant des permis de travail ouverts par secteur pour les demandeurs et des permis connexes pour leurs conjoints et enfants Ă charge ainsi qu’une procĂ©dure claire de rĂ©sidence permanente. Autre changement Ă saluer : la rĂ©duction de l’exigence d’expĂ©rience de travail pour la rĂ©sidence permanente, qui est passĂ©e de 24 Ă 12 mois.
Cependant, la section craint que le petit nombre de demandeurs admis dans le groupe de nouveaux arrivants, combinĂ© aux longs dĂ©lais de traitement, expliquent pourquoi les programmes pilotes ne produisent pas les rĂ©sultats escomptĂ©s par les Canadiens. Il est simplement inacceptable que le traitement des demandes des aides familiaux et des gardiens d’enfants prenne près de trois ans. « Vu les dĂ©lais de traitement actuels, les tout-petits dont il faut s’occuper seront d’âge scolaire quand l’aide ou le gardien recevra l’approbation de venir au Canada. Si l’aide n’est pas disponible au moment requis, le programme rate son objectif », peut-on lire dans la lettre. La section estime qu’un dĂ©lai de traitement de six mois devrait ĂŞtre la norme pour ces demandes.
Meilleure communication
Dans une autre lettre (disponible aussi uniquement en anglais) Ă IRCC, la Section du droit de l’immigration signale que certains gestionnaires de programme ne rĂ©pondent pas aux courriels des reprĂ©sentants autorisĂ©s, justifiant cette conduite par le besoin d’Ă©viter l’apparence de traitement prĂ©fĂ©rentiel lorsque la demande par formulaire Web ne suffit pas Ă rĂ©gler un problème en particulier ou que la situation est urgente.
« La section fait valoir respectueusement que la communication avec un gestionnaire de programme ne reprĂ©sente pas un raccourci, qu’elle est permise dans les instructions de prestation de services aux clients et qu’il s’agit d’une pratique courante depuis plusieurs annĂ©es. »
La section recommande qu’IRCC rĂ©tablisse cette pratique ou crĂ©e une adresse courriel gĂ©nĂ©rique pour un gestionnaire de chaque bureau des visas.
Modification du Règlement sur l’immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s en lien avec les mesures de renvoi qui ne peuvent ĂŞtre exĂ©cutĂ©es
La Section du droit de l’immigration de l’ABC a commentĂ© (en anglais) les modifications rĂ©glementaires proposĂ©es qui mèneraient Ă l’annulation automatique des permis de travail, des permis d’Ă©tudes et des permis de rĂ©sidence temporaire en cas de mesure de renvoi ne pouvant ĂŞtre exĂ©cutĂ©e.
Ces modifications pourraient avoir des rĂ©percussions importantes pour les demandeurs d’asile. « Ă€ titre d’exemple, beaucoup d’Ă©tudiants internationaux iraniens envisagent de dĂ©poser une demande d’asile vu la persĂ©cution accrue par le gouvernement de leur pays d’origine, lit-on dans la lettre. S’ils dĂ©posent une demande, ils perdront leur permis d’Ă©tudes et la capacitĂ© d’Ă©tudier et de travailler hors campus. De mĂŞme, ils ne pourront plus accumuler de points d’expĂ©rience de travail en vue de leur admissibilitĂ© Ă EntrĂ©e express une fois leur diplĂ´me obtenu. » Cela est incompatible avec l’objectif du gouvernement d’aider les personnes vulnĂ©rables cherchant refuge au Canada.
Selon la section, les modifications proposĂ©es auraient aussi pour effet de hausser les coĂ»ts de traitement, tout en laissant « des membres productifs de notre population active incapables de travailler ou d’Ă©tudier lĂ©galement pendant de longues pĂ©riodes ».
La section craint aussi que ces modifications, qui empĂŞcheraient de nombreuses personnes Ă subvenir Ă leurs besoins et Ă ceux de leur famille, aillent Ă l’encontre des articles 7 et 15 et du paragraphe 24(2) de la Charte.
Pour ces raisons, la section recommande de les annuler.
Examen des Directives numéro 3 du président (phase 2)
Enfin, la Section du droit de l’immigration de l’ABC a commentĂ© (lettre disponible uniquement en anglais) un peu plus l’examen des directives sur les enfants revendiquant le statut de rĂ©fugiĂ©.
Bien qu’elle se rĂ©jouisse que maintes de ses recommandations antĂ©rieures aient Ă©tĂ© acceptĂ©es, la section apporte quelques prĂ©cisions sur la diffĂ©rence entre un mineur sĂ©parĂ© et un mineur non accompagnĂ© de ses parents et sur la notion d’intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de l’enfant, donne des conseils sur les situations oĂą un mineur devient adulte pendant le traitement de son dossier et relève l’importance d’utiliser une approche adaptĂ©e aux enfants lorsque ces derniers tĂ©moignent. Elle souligne Ă©galement que la section sur les preuves devrait comprendre des directives sur la cueillette et l’Ă©valuation des Ă©lĂ©ments de preuve, fait des recommandations sur l’Ă©tablissement de la crĂ©dibilitĂ© pendant cette Ă©valuation et parle de cas d’allĂ©gations potentielles d’enlèvement d’enfants.