Les dĂ©lais dans le traitement des demandes de marques de commerce au Canada ont atteint des proportions inacceptables et doivent s’amĂ©liorer, affirme la Section de la propriĂ©tĂ© intellectuelle de l’Association du Barreau canadien dans une lettre (disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) adressĂ©e au sous-ministre d’Innovation, Sciences et DĂ©veloppement Ă©conomique Canada ainsi qu’au directeur adjoint de l’Office de la propriĂ©tĂ© intellectuelle du Canada (OPIC).
Les retards dans le traitement des demandes de marques de commerce dĂ©passent dĂ©sormais rĂ©gulièrement les quatre ans et ne cessent de s’aggraver. L’OPIC ne traite qu’un mois d’arriĂ©rĂ© tous les quatre mois civils. Et bien que l’organisme soit conscient de ces retards, il n’Ă©met pas de remboursement pour dĂ©faut de traitement en temps opportun, ce qui est contraire Ă la Loi sur les frais de service.
« Le dĂ©lai de traitement des demandes de marques de commerce doit s’amĂ©liorer, Ă©crit la section, et en l’absence d’amĂ©lioration, l’OPIC doit au moins effectuer les remboursements exigĂ©s par la loi. »
La section suggère l’adoption d’une norme de 18 mois pour le premier examen des demandes dĂ©posĂ©es directement, ce qui correspond au dĂ©lai obligatoire pour les demandes utilisant le système de Madrid. « Si les demandes de marques internationales complexes peuvent couramment ĂŞtre examinĂ©es en moins de 18 mois, les requĂ©rants nationaux mĂ©ritent des garanties de service Ă©quivalentes. »
Un délai de quatre ans est inadmissible et cause des problèmes et des difficultés excessives aux entreprises canadiennes.
Lois linguistiques du Québec et implications internationales
Comme la section l’a Ă©galement notĂ© en octobre 2022 dans une autre lettre (disponible uniquement en anglais), l’arriĂ©rĂ© « amènera de nombreuses parties faisant affaire au QuĂ©bec Ă enfreindre la Loi sur la langue officielle et commune du QuĂ©bec, le français Ă compter du 1er juin 2025, car ils utiliseront une marque dans une langue autre que le français sans bĂ©nĂ©ficier d’un enregistrement fĂ©dĂ©ral ».
D’autre part, la section souligne qu’Ă©tant donnĂ© que les droits attachĂ©s aux marques Ă©trangères des entreprises canadiennes dĂ©pendent de l’enregistrement local, les dĂ©lais encourus par les demandes canadiennes peuvent ĂŞtre coĂ»teux, puisque la demande Ă©trangère doit ĂŞtre suspendue, aux frais de l’entreprise, en attendant que la marque soit enregistrĂ©e au Canada.
Les dĂ©lais au Canada sont par ailleurs difficiles Ă comprendre pour les requĂ©rants Ă©trangers, qui ne s’expliquent pas qu’un processus exigeant moins d’un an dans leur pays d’origine en prenne plus de quatre ici. Comme le souligne la lettre, « les juristes et les agents de marques de commerce canadiens n’ont aucune bonne justification Ă offrir Ă leurs clients Ă©trangers ».
Remboursement
La Loi sur les frais de service exige que l’OPIC Ă©labore et mette en Ĺ“uvre un programme de remboursement des frais lorsqu’il ne respecte pas ses propres normes de service, ce qu’il n’a pas encore fait pour l’examen des demandes de marques de commerce. « Compte tenu de ces retards endĂ©miques », explique la section, les requĂ©rants de marques de commerce « ont assurĂ©ment besoin d’une protection encore plus grande que les autres demandeurs de propriĂ©tĂ© intellectuelle ».