Le Canada devrait prioriser la normalisation du statut des travailleurs sans papiers qui contribuent Ă la sociĂ©tĂ© canadienne, selon la Section du droit de l’immigration de l’ABC dans sa lettre (disponible uniquement en anglais; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) par laquelle elle s’est adressĂ©e au ministre de l’Immigration, Sean Fraser pour proposer des recommandations sur la meilleure façon de rĂ©aliser cet objectif.
Il pourrait y avoir jusqu’Ă 500 000 immigrants sans papiers au Canada, dont la plupart travaillent dans les secteurs de l’assainissement, de la livraison de nourriture, de la construction, de l’agriculture, des soins de santĂ© et d’autres domaines connexes. Leur contribution s’avère essentielle Ă la santĂ© publique et Ă la prospĂ©ritĂ© Ă©conomique du Canada. Toutefois, leur absence de statut pourrait les exposer Ă des risques en matière d’exploitation, d’abus et de crime.
Le renvoi de tous les immigrants sans papiers n’est pas une option. Au cours de l’exercice fiscal 2021-2022, l’Agence des services frontaliers du Canada a dĂ©pensĂ© plus de 300 millions de dollars canadiens dans le renvoi de moins de 7 500 immigrants sans papiers. Aussi, plusieurs immigrants sans papiers viennent de pays vers lesquels le Canada a suspendu les renvois.
Outre les coĂ»ts financiers et humanitaires associĂ©s au renvoi d’immigrants sans papiers du Canada, s’ajoute le coĂ»t Ă©conomique de remplacer ces travailleurs et travailleuses. Le Canada fait face Ă une pĂ©nurie de main-d’Ĺ“uvre dans plusieurs domaines. « Perdre des centaines de milliers de travailleurs et de travailleuses et les impĂ´ts qui y sont associĂ©s laissera un impact dĂ©sastreux sur l’Ă©conomie du pays », peut-on lire dans la lettre.
Quatre programmes
La section propose 4 programmes pour faciliter la normalisation du statut de 4 catĂ©gories distinctes d’immigrants sans papiers.
La lettre recommande qu’Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada (IRCC) offre un permis de rĂ©sidence permanente aux demandeurs et demanderesses retenus, ou bien, lorsque ceci n’est pas possible, une sorte de permis de rĂ©sidence temporaire assujetti Ă un renouvellement indĂ©fini non discrĂ©tionnaire.
Pour Ă©viter d’encourager la non-conformitĂ© ou la migration irrĂ©gulière, la section recommande que les programmes proposĂ©s soient disponibles uniquement aux personnes qui se trouvent dĂ©jĂ au Canada au moment oĂą ils sont annoncĂ©s. Les 3 premiers programmes se fonderont sur les critères suivants : « Le demandeur ou demanderesse doit ĂŞtre dĂ©jĂ au Canada au moment de l’annonce du programme et au moment de prĂ©senter la demande; doit avoir rĂ©sidĂ© au Canada pendant au moins 5 annĂ©es consĂ©cutives, avec ou sans statut, au moment de la demande; ne doit pas ĂŞtre interdit du territoire en vertu des articles 34, 35 ou 37 ou du par. 36(1), ou des alinĂ©as 38(1)(a) ou 38(1)(b) de la Loi sur l’immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s ». D’autres critères sont dĂ©taillĂ©s dans la lettre.
Le 4e programme sera un volet spĂ©cial destinĂ© aux personnes interdites du territoire canadien pour des raisons autres que la non-conformitĂ©, qui ne peuvent pas ĂŞtre renvoyĂ©es du Canada et qui ont fait preuve d’un long dossier de changement de comportement en plus de liens Ă©troits avec le Canada. D’autres critères sont dĂ©taillĂ©s dans la lettre.
La Section du droit de l’immigration de l’ABC prĂ©cise que ces programmes ne devraient pas ĂŞtre utilisĂ©s pour recueillir des informations qui peuvent servir Ă pĂ©naliser les employeurs non conformes. Les demandeurs et demanderesses devraient ĂŞtre autorisĂ©s Ă inclure des personnes Ă charge, mĂŞme si elles se trouvent Ă l’Ă©tranger, en vue d’un traitement simultanĂ©.