Ottawa devrait Ă©largir la dĂ©finition des groupes en quĂŞte d’Ă©quitĂ© afin d’amĂ©liorer la Loi sur l’Ă©quitĂ© en matière d’emploi et d’exiger des employeurs qu’ils recueillent de meilleures donnĂ©es. C’est l’essence du message contenu dans une lettre adressĂ©e au Groupe de travail sur la rĂ©vision de la Loi sur l’Ă©quitĂ© en matière d’emploi (disponible en anglais seulement; les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) par la Section de la communautĂ© sur l’orientation et l’identitĂ© sexuelles le Sous-comitĂ© sur l’Ă©galitĂ©, la Section du droit du travail et de l’emploi et le Forum des avocates de l’Association du Barreau canadien.
Pour l’heure, quatre groupes sont identifiĂ©s dans la Loi comme cibles de dĂ©savantages systĂ©miques en milieu de travail : les femmes, les autochtones, les personnes handicapĂ©es et les personnes qui font partie des minoritĂ©s visibles.
La lettre fait valoir la nĂ©cessitĂ© de mettre Ă jour la dĂ©finition de ces groupes et de mieux rendre compte de l’intersectionnalitĂ©. Au lieu de s’en tenir aux « femmes », la Loi devrait inclure toute personne victime d’une forme de marginalisation fondĂ©e sur le sexe, soit en nommant chacun des groupes qui ne sont pas des hommes cisgenres, soit en recourant Ă une dĂ©finition plus large qui peut Ă©voluer au fil du temps.
La Loi devrait Ă©galement nommer les personnes non binaires, transgenres, intersexuĂ©es et bispirituelles, ainsi que l’ensemble des formes d’expression de l’orientation sexuelle : aromantique, polyamoureuse, pansexuelle, etc.
« La discrimination fondĂ©e sur l’orientation sexuelle diffère de la discrimination fondĂ©e sur l’identitĂ© sexuelle et les autres facteurs d’identitĂ©, souligne la lettre. La catĂ©gorie “orientation sexuelle” devrait inclure l’ensemble des groupes non hĂ©tĂ©rosexuels. »
La lettre de l’ABC recommande en outre de remplacer l’expression « minoritĂ©s visibles » par « groupes racialisĂ©s ». Il s’agit d’Ă©viter de regrouper toutes les personnes non blanches et non autochtones dans une grande catĂ©gorie fourre-tout et de reconnaĂ®tre que « la discrimination, les obstacles systĂ©miques et les solutions diffèrent d’un groupe Ă l’autre. La dilution de ces diffĂ©rences rend impossible la levĂ©e des obstacles auxquels chacun des groupes est confrontĂ© au travail », ajoute la lettre.
Les Autochtones devraient Ă©galement ĂŞtre consultĂ©s « afin de dĂ©terminer si la catĂ©gorie “Autochtones” devrait ĂŞtre renommĂ©e et quels sous-groupes devraient ĂŞtre mentionnĂ©s ». De mĂŞme avec les personnes handicapĂ©es, qui devraient pouvoir se prononcer sur la nĂ©cessitĂ© de renommer leur catĂ©gorie et d’y inclure expressĂ©ment des sous-groupes, afin de « ne nĂ©gliger aucun obstacle ni aucune solution pour ce groupe ».
La lettre recommande enfin d’ajouter une catĂ©gorie d’« individus ayant des identitĂ©s intersectionnelles » pour mieux aborder et faire connaĂ®tre les dĂ©savantages intersectionnels au travail. Ces personnes sont souvent victimes de discrimination fondĂ©e sur de multiples motifs, avec des effets cumulatifs. « L’Ă©quitĂ© ne sera pas garantie si cet aspect est ignorĂ©, si nous n’examinons que les obstacles et les solutions liĂ©s aux identitĂ©s singulières. »