La pandĂ©mie a crĂ©Ă© des retards un peu partout, et les demandes d’immigration ne font pas exception. Dans une lettre (disponible uniquement en anglais, les citations qui en sont tirĂ©es sont des traductions) adressĂ©e Ă Marco Mendicino, ministre de l’Immigration, des RĂ©fugiĂ©s et de la CitoyennetĂ©, la Section du droit de l’immigration de l’Association du Barreau canadien propose des moyens de surmonter ces difficultĂ©s.
Le problème dĂ©coule en partie du fait que les agents d’immigration et des visas travaillent maintenant de la maison, comme tant d’entre nous, ce qui a entraĂ®nĂ© l’annulation de plusieurs rĂ©unions. Comme si cela ne suffisait pas, les demandes papier doivent ĂŞtre numĂ©risĂ©es et versĂ©es dans le système informatique d’Immigration, RĂ©fugiĂ©s et CitoyennetĂ© Canada (IRCC). « DĂ©suet, le système mondial de gestion des cas (SMGC) n’a pas Ă©tĂ© conçu pour de telles circonstances, Ă©crit la section. Le tout nuit au traitement efficace des demandes par IRCC. »
La section accueille donc favorablement le projet d’investissement dans la modernisation du SMGC et relève quelques aspects Ă amĂ©liorer dans le traitement des demandes pour rattraper les retards. Vous trouverez ci-dessous un rĂ©sumĂ© de ces suggestions.
Établissement de demandeurs dont la CDRP est Ă©chue ou près d’Ă©choir
Pour faciliter l’Ă©tablissement au Canada des titulaires d’une confirmation de rĂ©sidence permanente (CDRP) qui est Ă©chue ou près d’Ă©choir, IRCC pourrait rĂ©instaurer un système de confirmation de la rĂ©sidence permanente. Avant, les rĂ©sidents permanents titulaires d’une CDRP Ă©taient invitĂ©s Ă communiquer avec IRCC par formulaire Web ou par courriel avant d’arriver au Canada. Depuis janvier 2021 cependant, il est indiquĂ© aux demandeurs de ne pas joindre IRCC et d’attendre plutĂ´t qu’on communique avec eux une fois que leur entrĂ©e au pays aura Ă©tĂ© approuvĂ©e. Comme l’explique la section, « on ne sait pas trop comment IRCC triera les demandes ni combien de temps il lui faudra. Ce manque d’information poussera plus de personnes Ă communiquer avec IRCC, ce qui allongera les temps d’attente. »
De plus, il faudrait revoir l’obligation du demandeur de s’engager Ă rester au Canada en permanence. « Nous croyons que les demandeurs devraient avoir, dans une certaine mesure, la libertĂ© de quitter le pays pour aider les membres de leur famille Ă traverser la pandĂ©mie. »
Traitement des demandes de conjoints
La pandĂ©mie a grandement retardĂ© le traitement des dossiers de conjoints outre-mer, bien au-delĂ des 12 mois habituels. « IRCC devrait songer Ă dĂ©livrer des visas de rĂ©sidence temporaire aux demandeurs Ă l’Ă©tranger quand le demandeur principal a passĂ© avec succès les vĂ©rifications de sĂ©curitĂ© et du casier judiciaire. Le visa de rĂ©sidence temporaire permettrait Ă ces demandeurs d’entrer en sol canadien pour un certain temps afin de rejoindre leur conjoint en attendant le traitement de leur demande. »
IRCC devrait aussi envisager un nouveau programme pilote permettant aux conjoints parrainĂ©s de frĂ©quenter un Ă©tablissement d’Ă©ducation postsecondaire, comme le peuvent les demandeurs de permis de travail ouvert. « Cette mesure lèverait l’obstacle que reprĂ©sente l’obligation pour les Ă©tudiants de prouver qu’ils ont les fonds nĂ©cessaires pour poursuivre des Ă©tudes postsecondaires, indique la lettre. »
Voies menant à la résidence permanente
La section fĂ©licite IRCC d’avoir crĂ©Ă© de nouvelles voies menant Ă la rĂ©sidence permanente pour les travailleurs temporaires essentiels et les diplĂ´mĂ©s internationaux. Elle croit qu’il devrait y en avoir encore plus : sĂ©lection des candidats pour l’EntrĂ©e express, augmentation de la limite d’âge pour gagner des points (55 ans au lieu de 45) et modification des critères pour tenir compte de l’expĂ©rience de travail autonome, entre autres choses.
Autres programmes
La section recommande la crĂ©ation d’une catĂ©gorie spĂ©ciale pour l’expĂ©rience en entrepreneuriat au Canada. « Nous avons proposĂ© des critères pour ce programme dans une lettre de 2015 (disponible uniquement en anglais), notamment : possĂ©der au moins le tiers d’une entreprise, avoir gĂ©rĂ© cette entreprise pendant au moins deux des trois annĂ©es prĂ©cĂ©dant la demande et avoir employĂ© au moins trois travailleurs pendant deux ans ou plus. »
IRCC devrait donner la prioritĂ© aux demandeurs de visa pour dĂ©marrage d’entreprise qui sont dĂ©jĂ au pays en crĂ©ant une adresse courriel seulement pour eux. Il faudrait aussi dynamiser le programme de fournisseurs de soins en facilitant la demande de rĂ©sidence permanente après 12 mois de travail au Canada et en faisant passer du modèle papier au modèle virtuel le processus de demande.
Quant aux demandeurs d’asile dĂ©boutĂ©s, qui ont très souvent des motifs raisonnables de craindre pour leur sĂ©curitĂ© s’ils retournent dans leur pays, ils devraient pouvoir refaire leur demande dans une catĂ©gorie Ă©conomique existante. « IRCC devrait leur permettre de prĂ©senter leur demande de rĂ©sidence permanente sans devoir passer par le processus difficile et coĂ»teux de quitter le pays et d’obtenir une autorisation de revenir au Canada. Cette solution rĂ©duirait les retards accusĂ©s par la Commission de l’immigration et du statut de rĂ©fugiĂ© et officialiserait le statut de personnes qui occupent parfois des postes de première ligne. »
Enfin, toutes les demandes devraient passer au mode Ă©lectronique, et les plateformes ĂŞtre rendues entièrement accessibles aux reprĂ©sentants autorisĂ©s. « La technologie est lĂ , dit la section, c’est le temps de l’utiliser. »