Le dĂ©pĂ´t du projet de loi C-15, Loi concernant la DĂ©claration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, devant la Chambre des communes le 3 dĂ©cembre 2020 Ă©tait l’un des moments forts d’une campagne de très longue date pour protĂ©ger les droits individuels et collectifs des peuples autochtones. Mais ce n’est qu’un dĂ©but.
Tout d’abord, le projet de loi doit devenir loi, ce que la Section du droit des autochtones de l’Association du Barreau canadien exhorte le Parlement Ă concrĂ©tiser rapidement. « Une fois promulguĂ©e, la loi exigera du gouvernement du Canada qu’il prenne, en consultation avec les peuples autochtones et en collaborant avec eux, toutes les mesures nĂ©cessaires pour garantir que les lois du Canada sont conformes Ă la DĂ©claration. »
Le projet de loi C-15 exige en outre que soit mis en place un plan d’action pour atteindre les objectifs de la DĂ©claration. Il doit ĂŞtre Ă©laborĂ© en consultation avec les peuples autochtones et faire l’objet de rapports annuels concernant les progrès rĂ©alisĂ©s. Tant la lĂ©gislation que le plan d’action ont fait l’objet d’une rĂ©solution proposĂ©e par la Section du droit des autochtones et adoptĂ©e par l’ABC lors de son assemblĂ©e annuelle de 2020.
La DĂ©claration des Nations Unies est une liste de 46 articles qui Ă©numèrent les droits individuels et collectifs des peuples autochtones, allant de l’accès aux normes sanitaires les plus Ă©levĂ©es qui sont disponibles, au droit d’avoir une nationalitĂ©. Souvent dĂ©crite comme un document « ambitieux », la DĂ©claration Ă©tablit les principes fondamentaux permettant aux personnes et aux communautĂ©s autochtones de contrĂ´ler leur destinĂ©e en l’absence de discrimination ou d’assimilation forcĂ©e.
Parmi les mesures particulières que l’ABC espère voir inscrites dans le plan d’action une fois le projet de loi C-15 promulguĂ©, on trouve celles qui portent sur l’injustice et les inĂ©galitĂ©s entre les sexes, qui Ă©liminent toutes formes de discrimination et de violence Ă l’encontre des peuples autochtones « y compris Ă l’encontre des femmes, des jeunes, des enfants, des personnes handicapĂ©es et des personnes de diverses identitĂ©s de genre ou bispirituelles », conformĂ©ment Ă l’Appel Ă la justice no 1.1 du rapport final de l’EnquĂŞte nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinĂ©es.
De plus, le plan d’action devrait comprendre des mesures qui facilitent la comprĂ©hension, les bonnes relations et la rĂ©conciliation, particulièrement au moyen d’une Ă©ducation renforcĂ©e en matière de droits de la personne. L’appui du bien-ĂŞtre communautaire et de la rĂ©conciliation Ă©conomique devrait aussi faire partie des mesures prioritaires inscrites dans le plan d’action.
Selon la section, « le rapport annuel doit inclure des chiffres et cibles pour la promotion de la rĂ©conciliation qui soient significatifs, appropriĂ©s du point de vue culturel, et sexospĂ©cifiques. L’atteinte des cibles doit faire partie des programmes de gestion du rendement pour les cadres supĂ©rieurs de chaque ministère, agence et sociĂ©tĂ© d’État. L’accroissement de la reprĂ©sentation des Peuples autochtones Ă tous les Ă©chelons de la fonction publique, des agences fĂ©dĂ©rales et des organes de dĂ©cision devrait ĂŞtre l’une de ces mesures ».
La section pense que l’adoption du projet de loi C-15 fournira un cadre pour la rĂ©conciliation conformĂ©ment aux recommandations de la Commission de vĂ©ritĂ© et rĂ©conciliation. La section de l’ABC encourage en outre les gouvernements provinciaux et territoriaux Ă mettre en Ĺ“uvre la DĂ©claration. « Nous exhortons le Canada Ă collaborer avec ces pouvoirs publics en vue de la mise en Ĺ“uvre de la DĂ©claration et nous espĂ©rons Ă©galement collaborer avec les gouvernements afin d’apporter notre aide pour parvenir aux objectifs de la DĂ©claration. »