Compte tenu de la confusion de longue date qui entoure la dĂ©finition des activitĂ©s politiques des organismes de bienfaisance, par opposition aux activitĂ©s lĂ©gitimes faisant avancer leur cause, des lignes directrices de l’Agence du revenu du Canada qui les dĂ©finiraient devraient ĂŞtre les bienvenues, pourvu qu’elles n’augmentent pas cette confusion.
La Section du droit des organismes de bienfaisance et Ă but non lucratif de l’ABC a donnĂ© son point de vue (disponible uniquement en anglais) sur les lignes directrices prĂ©liminaires de l’ARC traitant des activitĂ©s relatives au dialogue sur les politiques publiques ou Ă leur Ă©laboration (ADPPÉ) par des organismes de bienfaisance, notant quelques endroits oĂą le document s’embrouille quelque peu.
Par exemple, la dĂ©finition d’une « fin de bienfaisance dĂ©clarĂ©e » semble exiger des organismes de bienfaisance qu’ils Ă©valuent si les objectifs Ă©tablis dans leurs documents constitutifs, qui ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© approuvĂ©s par l’ARC, rĂ©pondent toujours aux exigences de l’agence leur permettant de mener des ADPPÉ. [traduction] « En outre, la dĂ©finition de la “fin de bienfaisance dĂ©clarĂ©e” pour qu’elle comprenne plus que les objectifs Ă©noncĂ©s dans les documents constitutifs d’un organisme de bienfaisance peut constituer une source de confusion pour les organismes de bienfaisance », croit la section.
Elle recommande Ă©galement Ă l’ARC de ne pas exiger que les fins de bienfaisance incluent des activitĂ©s de bienfaisance. Les lignes directrices stipulent que l’un des Ă©lĂ©ments d’une fin de bienfaisance est l’activitĂ© qui est requise pour faire avancer cette fin. Par exemple, si le but de l’organisme est de faire avancer la religion, l’activitĂ© pourrait offrir de l’enseignement religieux. Selon la section, les organismes de bienfaisance peuvent avoir du mal Ă voir comment une ADPPÉ (par exemple, une demande de fonds publics pour de l’Ă©ducation religieuse) peut appartenir Ă la catĂ©gorie visant Ă « offrir de l’enseignement religieux ».
La section note Ă©galement que, de la façon dont elles ont Ă©tĂ© Ă©bauchĂ©es, les lignes directrices permettraient Ă un organisme de bienfaisance de dĂ©penser la totalitĂ© de ses ressources sur des ADPPÉ, [traduction] « bien qu’on ne comprenne pas bien comment toutes les activitĂ©s d’un organisme de bienfaisance peuvent ĂŞtre des ADPPÉ et non des activitĂ©s prĂ©vues dans les fins de bienfaisance ».
Les lignes directrices prĂ©voient que les règles applicables aux ADPPÉ ne s’appliquent pas aux autres activitĂ©s de l’organisme de bienfaisance, comme les collectes de fonds, mais on ne sait pas si l’ARC dĂ©clare que les ADPPÉ qui sont illĂ©gales ne sont pas autorisĂ©es, ou si d’autres activitĂ©s doivent se conformer Ă leurs propres règles. La section recommande que l’intention de cette partie soit explicitĂ©e.
La section critique Ă©galement la lourdeur de la langue utilisĂ©e dans les lignes directrices prĂ©liminaires, notant que, après la plupart des rĂ©fĂ©rences Ă l’acronyme ADPPÉ, le document prĂ©sente l’expression « activitĂ©s relatives au dialogue sur les politiques publiques ou Ă leur Ă©laboration » entre parenthèses, ce qui fait que le texte est parfois difficile Ă suivre. L’utilisation de l’acronyme Ă la première rĂ©fĂ©rence devrait suffire, croit la section, ou le document pourrait crĂ©er un lien vers la dĂ©finition chaque fois qu’il apparait.