Selon la Loi de l’impĂ´t sur le revenu, une sociĂ©tĂ© est publique aux fins de l’impĂ´t lorsque ses actions sont inscrites dans une bourse dĂ©signĂ©e. Pas compliquĂ©! Cependant, en rĂ©alitĂ©, cette dĂ©finition peut soulever des problèmes dans un contexte de fusion et acquisition dans lequel des sociĂ©tĂ©s publiques dĂ©cident de se « privatiser ».
Le ComitĂ© mixte sur la fiscalitĂ© de l’Association du Barreau canadien et de Comptables professionnels agrĂ©Ă©s du Canada a prĂ©sentĂ© le problème dans un mĂ©moire adressĂ© Ă l’Agence du revenu du Canada au titre d’un suivi des discussions sur ce point Ă l’automne dernier.
Selon le ComitĂ© mixte, il s’agit d’un problème commun dans le contexte d’opĂ©rations de « privatisation » au terme d’une fusion et acquisition alors que l’acheteur obtient toutes les actions d’une sociĂ©tĂ© visĂ©e et qu’un choix valable est effectuĂ© peu après l’acquisition selon lequel la sociĂ©tĂ© n’est plus publique Ă des fins fiscales.
« En vertu de la dĂ©finition actuelle d’une “sociĂ©tĂ© publique” et Ă la lumière de la manière dont nous comprenons l’interprĂ©tation que donne l’Agence du revenu du Canada de cette disposition, il semble que la sociĂ©tĂ© puisse malgrĂ© tout continuer pendant plusieurs jours Ă ĂŞtre une sociĂ©tĂ© publique aux fins fiscales canadiennes », affirme le ComitĂ© mixte. « Ă€ notre avis, ce rĂ©sultat est anormal et inappropriĂ© une fois que l’intĂ©gralitĂ© des actions de la sociĂ©tĂ© a Ă©tĂ© acquise. »
La question est partiellement due au fait que malgrĂ© la possible absence d’actions de la sociĂ©tĂ© cible pouvant encore ĂŞtre achetĂ©es, la sociĂ©tĂ© issue du regroupement et de la fusion sera rĂ©putĂ©e publique si l’une des sociĂ©tĂ©s composantes antĂ©rieures Ă©tait publique juste avant le regroupement. La sociĂ©tĂ© cible continuera d’ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme une sociĂ©tĂ© publique tout pendant que ses actions seront inscrites Ă la bourse, mĂŞme si aucune ne peut ĂŞtre achetĂ©e.
« Il existe un problème de dĂ©lais car les bourses canadiennes, y compris celle de Toronto, prennent gĂ©nĂ©ralement plusieurs jours pour retirer officiellement les actions de la sociĂ©tĂ© cible de leur liste après une acquisition. Les actions inscrites Ă la bourse de Toronto y demeurent normalement jusqu’Ă trois jours après la clĂ´ture d’une acquisition. D’ailleurs, les actions d’une sociĂ©tĂ© cible demeurent frĂ©quemment inscrites mĂŞme après le regroupement avec son actionnaire unique alors mĂŞme que les actions n’existent plus. »
L’ARC a reconnu la question des dĂ©lais et adoptĂ© une position administrative permettant Ă la nouvelle sociĂ©tĂ© d’opĂ©rer un choix de devenir une sociĂ©tĂ© privĂ©e après une acquisition et fusion. Cependant, le ComitĂ© mixte considère que cette rĂ©ponse soulève, elle aussi, des problèmes puisqu’elle exige de la nouvelle sociĂ©tĂ© qu’elle attende jusqu’Ă ce que les actions de la sociĂ©tĂ© cible ne soient plus inscrites avant de pouvoir exprimer le choix de ne plus ĂŞtre une sociĂ©tĂ© publique, ce qui peut poser des problèmes Ă la fois commerciaux et fiscaux.
Le ComitĂ© mixte souhaite que la dĂ©finition d’une sociĂ©tĂ© publique soit modifiĂ©e pour « garantir qu’une sociĂ©tĂ© rĂ©sidant au Canada ne sera pas considĂ©rĂ©e comme publique aux fins de la fiscalitĂ© canadienne lorsqu’elle a exprimĂ© un choix valable de ne pas ĂŞtre une sociĂ©tĂ© publique. »