Une plainte officielle est-elle requise pour déclencher une enquête en cas de harcèlement ou de violence dans le lieu de travail?
Le Forum des avocates et la Section du droit du travail et de l’emploi de l’ABC ne le croient pas. Dans un mĂ©moire publiĂ© en octobre dernier sur une proposition de cadre rĂ©glementaire pour le projet de loi C‑65 (harcèlement et violence sur les lieux de travail), ils ont affirmĂ© qu’un employeur devrait ĂŞtre tenu de rĂ©agir Ă la plainte et de lancer une enquĂŞte. Elles ont rĂ©itĂ©rĂ© leur recommandation dans un mĂ©moire sur la rĂ©glementation proposĂ©e publiĂ© en juin.
[TRADUCTION] « Les règlements proposĂ©s ne semblent pas prĂ©voir de mĂ©canisme permettant Ă un employeur d’enquĂŞter de sa propre initiative sur un incident de harcèlement ou de violence. Toute action doit plutĂ´t dĂ©couler d’un avis d’incident au titre de l’article 15. Nous nous rĂ©jouissons de l’ajout d’un mĂ©canisme de signalement facilitant l’intervention de tĂ©moins. Cependant, les règlements proposĂ©s devraient aussi prĂ©ciser qu’un employeur peut entamer une enquĂŞte de sa propre initiative s’il est au courant de faits qui justifieraient un avis. »
Globalement, les Sections appuient l’approche rĂ©glementaire proposĂ©e, et se disent satisfaites que certaines de leurs recommandations prĂ©cĂ©dentes aient Ă©tĂ© adoptĂ©es, notamment la possibilitĂ© d’aviser l’employeur de façon anonyme.
En plus de l’ajout d’un mĂ©canisme permettant aux employeurs de demander une enquĂŞte, les Sections recommandent d’autres modifications, dont l’ajout aux règlements d’une dĂ©finition des concepts de harcèlement, de harcèlement sexuel et de violence dans le lieu de travail, de mĂŞme que ce qui est entendu par « rĂ©solution rapide ». [TRADUCTION] « Bien qu’on alloue 180 jours pour le processus de rĂ©solution rapide et de conciliation, rien n’indique quelle fraction de cette durĂ©e devrait correspondre Ă l’Ă©tape de rĂ©solution rapide. »
Par ailleurs, si elles reconnaissent le bien-fondĂ© de rechercher une rĂ©solution rapide, les Sections estiment qu’un dĂ©lai de traitement de plainte de six mois pourrait ne pas ĂŞtre rĂ©aliste dans certains cas, et que les parties devraient ĂŞtre autorisĂ©es Ă s’entendre sur son prolongement.